de Victor Salva. 2004. U.S.A. 1h44 (1h38 sans générique). Avec Ray Wise, Jonathan Breck, Garikayi Mutambirwa, Eric Nenninger, Nicki Aycox, Marieh Delfino, Diane Delano, Thom Gossom J.R, Billy Aaron Brown, Lena Cardwell.
Sortie salles France: 4 Février 2004. U.S: 29 Août 2003
FILMOGRAPHIE: Victor Salva est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, né le 29 Mars 1958 à Martinez. 1989: Clownhouse. 1995: Powder. 1999: Rites of Passage. 2001: Jeepers Creepers. 2003: Jeepers Creepers 2. 2006: Peaceful Warrior. 2012: Rosewood Lane.
Modeste réalisateur, Victor Salva surprit les amateurs du genre avec Jeepers Creepers, petite série B passée inaperçue en salles en 2001 mais bénéficiant ensuite d'un bouche à oreille particulièrement élogieux. Son parfum rétro hérité des années 80 et l'efficacité d'un pitch inspiré de Duel et du psycho-killer contemporain étaient parvenus à captiver le spectateur pour mettre en valeur un croquemitaine hybride des plus charismatiques. Trois ans plus tard, Victor Salva récidive avec une séquelle toute aussi réussie et encore plus vigoureuse à travers son principe du survival palpitant !
Bénéficiant d'une splendide photo solaire jaunâtre à l'unisson, la séquence d'ouverture attise déjà fascination, anxiété et stupeur pour le subterfuge imparti à un épouvantail plus vrai que nature. Déguisé en mannequin de paille parmi d'autres modèles au sein d'un champ, le Creeper souhaite en l'occurrence jeter son dévolu sur un adolescent pour le ravir face aux regards médusés de son père et de son frère aîné ! Accablé de tristesse et de colère d'avoir perdu son rejeton après cette tragédie, le fermier semble habité d'une rancoeur vindicative pour retrouver le responsable de cet enlèvement. Passé ce prologue incisif fort réjouissant, nous faisons ensuite connaissance avec un groupe de basketteurs et leurs pom-pom girls faisant route à bord d'un autocar. A la suite d'une panne accidentelle compromise par le Creeper, le groupe de jeunes se retrouve coincé au milieu d'une route champêtre éludée de citadins.
C'est sur cette voie campagnarde jalonné de champs de maïs que l'action se focalise pour laisser libre court aux exactions insidieuses de notre créature ailée, bien avant de renouer avec les retrouvailles de notre fermier revanchard, délibéré à l'annihiler. Interprété par de jeunes comédiens parfois stéréotypés (le bad boy détestable souhaitant dicter sa hiérarchie, le froussard invétéré, l'hypocrite autonome) mais épris d'une conviction tangible quand il s'agit de faire face à la terrible menace, leurs vicissitudes sont habilement planifiées par des péripéties jamais itératives, exploitant notamment à bon escient le cadre de son environnement naturel (la fuite à travers champs des rescapés, les vols aériens du Creeper aperçus du fond d'un ciel lunaire orné d'étoiles). De par la tension d'un suspense solidement charpenté puis l'entremise d'idées saugrenues, telle la mutation de la créature contrainte de changer de tête pour en décapiter une autre, le véhicule confectionné avec l'aide d'un lance harpon, ou encore l'épilogue confiné à une exhibition macabre, Jeepers Creepers 2 joue la carte du pur divertissement du samedi soir. Mais surtout, le parti-pris de Victor Salva est à nouveau d'authentifier son monstre hétéroclite encore plus railleur, pugnace, cruel, retors et toujours aussi ensorcelant. Cette vigueur impartie aux affrontements et le charisme morbide de l'icone monstrueuse renouvelant sans redite ses méfaits meurtriers ! Et sur ce point, notre Jeepers Creepers est LA véritable star déployant avec vélocité ses immenses ailes et son ricanement étriqué pour se projeter le plus furtivement sur ses victimes infortunées. Ses poursuites aériennes ainsi que son point d'orgue explosif (la vengeance du père opiniâtre) continuant de surenchérir sur les séquences vertigineuses au gré d'une poésie funèbre.
*Bruno
La Chronique de Jeepers Creepers: http://brunomatei.blogspot.fr/2016/01/jeepers-creepers.html
Dédicace à Christophe Cosyns
11.01.25. Vost














































