de Mario Bava. 1965. Italie/Espagne. 1h28. Avec Barry Sullivan, Norma Bengell, Angel Aranda, Evi Marandi, Franco Andrei, Federico Boido.
Inédit en salles en France !
FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).
Invisible en salles chez nous, mais exhumé en VHS, puis en DVD et sur chaînes câblées quelques décennies plus tard, La Planète des Vampires a tout du film culte bricolé avec des bouts de ficelle mais porté par une inventivité prolifique. Échoués sur une planète inconnue, un équipage doit affronter d’étranges incidents meurtriers orchestrés par une menace invisible. Avec cette intrigue ténue et son budget famélique, Mario Bava transcende ses limites par l’ambition formelle de façonner un univers hors norme. Quoi de plus audacieux que de réinventer son arsenal gothique en l’exilant aux confins d’une galaxie !
En modulant la variété de ses décors à coups d’éclairages polychromes et de volutes baroques, Bava nous convie à une expédition opaque et toxique. Sa manière de distiller l’inquiétude à travers l’errance incertaine de ces astronautes nous plonge dans un cauchemar hypnotique, où la menace, impalpable et persistante, se rit d’eux avec une ironie cruelle. Car ici, à mesure que s’égrène l’exploration, chaque membre de l’équipage s’éteint dans d’insondables circonstances. Mais quelle est donc cette vibration extraterrestre, et pourquoi s’acharne-t-elle à les faucher un à un ? Bava nourrit ce suspense feutré avant de souffler la vérité dans une dernière partie foisonnante de rebondissements — jusqu’à un épilogue au twist farouchement pessimiste.
Nappes de brouillard flottant, cadavres d’outre-tombe, carcasses de squelettes cyclopéens et vaisseaux aux géométries angoissantes : La Planète des Vampires réinvente le décor spatial avec un stylisme vénéneux, sculptant un écrin insolite. Héritier des classiques alarmistes (L’Invasion des Profanateurs), précurseur de The Thing (la paranoïa de la possession) et ancêtre revendiqué d’Alien (le canevas est le même !), Bava étreint la thématique extraterrestre sous sa forme la plus pernicieuse.
Merci à Artus Films
Bruno
2èx