samedi 26 février 2011

LA LAME INFERNALE (La Polizia Chiede Aiuto)

                                    Photo emprunté sur Google, appartenant au site culture-prohibee.blogspot.com

de Massimo Dallamano. 1974. 1H35. Italie. Avec Giovanna Ralli, Claudio Cassinelli, Mario Adorf, Franco Fabrizi, Farley Granger, Marina Berti, Paolo Turco, Corrado Gaipa, Micaela Pignatelli, Ferdinando Murolo...

Titre Anglais: What have you done to your daughters ? (qu’avez-vous fait à nos enfants ?)

FILMOGRAPHIE: Massimo Dallamano est un réalisateur et directeur de la photo Italien, ex-assistant de Sergio Leone, né le 17 avril 1917, mort le 4 novembre 1976 des suites d'un accident de voiture. 1969: La Vénus en Fourrure, 1972: Mais qu'avez vous fait à Solange ?  1973: Piège pour un tueur, 1974, Innocence et désir, La Lame Infernale, 1975: Emilie, l'enfant des Ténèbres, 1976: Section de choc.


Jeunes et insouciantes
Deux ans après son mythique Mais qu'avez vous fait à Solange ? Massimo Dallamano récidive avec le Giallo à travers une (nouvelle) sombre affaire de moeurs sexuelles établie du point de vue d'une corruption politique. Pour cause, un sordide groupuscule de fonctionnaires ainsi qu'un ministre notoire sont liés à un réseau de prostitution mineure auquel la police aura la lourde tâche de poursuivre en justice. Giallo rare, oublié et méconnu, la Lame Infernale demeure pourtant une des grandes réussites du genre auquel Ténèbres d'Argento semble acquérir certaines similitudes. De par la tonalité du rythme vif et percutant, la violence brutale des meurtres frénétiques (même si plutôt concis, telle cette main tranchée aspergeant un mur ensanglanté !) et surtout la rythmique d'un score entêtant adoptant une démarche clippesque. Pourvu d'un solide scénario fustigeant une société avilie par une hiérarchie policière, La Lame Infernale  est une merveille d'efficacité menée à un rythme sans faille (comme son joli titre français le suggère !). L'inspecteur Silvestri associé à une séduisante juge d'instruction vont tenter de démasquer et faire éclater au grand jour une sordide affaire de meurtres juvéniles compromettant une haute organisation de notables et politiciens. A travers une mise en scène nerveuse et assidue, accentuée de la bande son de Stelvio Cipriana, La Lame Infernale  développe un récit charpenté auprès d'un enquête fertile en rebondissements et actions cinglantes.


Course poursuite automobile prenant en chasse une moto, homicides au hachoir d'une violence rigoureuse et suspense diaboliquement soutenu (Spoiler !!! jusqu'à sa conclusion incorrecte au risque d'en dérouter plus d'un lors de sa résolution laissée en suspens. Fin du Spoil). Un parti-pris fructueux dans le sens où Massimo Dallamano souhaite dénoncer l'omnipotence de ces politiciens véreux rendus intouchables face à une police aussi bien désarmée qu'impuissante. Qui plus est, nombre de scènes angoissantes rehaussées d'une ambiance ténébreuses s'avèrent particulièrement tendues (la poursuite dans le parking, la tentative de meurtre dans l'hôpital, la visite de la mère dans la morgue), la caméra mobile arpentant de façon obsessionnelle les lieux insécurisants. D'autres séquences autrement suggérées dégagent enfin une atmosphère licencieuse incommodante, telle l'écoute d'une cassette sur magnéto auquel est enregistré le discours d'un notable vicié s'adressant avec sadisme auprès d'une ado moralement désarmée. L'excellent Claudio Cassinelli (le Lion du Désert, Le Continent des Hommes poissons), prête son assurance en inspecteur inflexible de par sa détermination à traquer sans relâche un motard affublé d'un hachoir. D'ailleurs, l'accoutrement vestimentaire peu commun de ce dernier sera utilisé plus tard par le réalisateur Ken Hughes afin de parfaire Les Yeux de la Terreur (justement récompensé à Avoriaz en 1981 du Prix Spécial du Jury). Semblable à la plantureuse Edwige Fenech, Giovanna Ralli (Nous nous sommes tant aimés) lui partage la réplique avec un charme discret en juge d'instruction non dénuée de compétence et de caractère pour défendre ses opinions. 


Qu'avez vous fait à nos enfants ?
Jouissif en roue libre, de par l'impact de sa partition formidablement entraînante (au passage, l'expérimental Amese réappropriera du thème !), l'efficacité de sa mise en scène nerveuse ne laissant nul répit et son scénario particulièrement fétide alimentant un suspense tenduLa Lame Infernale constitue un fleuron du genre auquel l'autre étalon du genre, Ténèbres, s'y fait lointainement écho. 

* Gaïus
20.01.11.

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