Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinehorizons.net
de Craig Gillespie. 2021. U.S.A. 2h15. Avec Emma Stone, Emma Thompson, Joel Fry, Paul Walter Hauser, Emily Beecham, Kirby Howell-Baptiste, Mark Strong.
Sortie salles France: 23 Juin 2021
FILMOGRAPHIE: Craig Gillespie (né le 1er septembre 1967 à Sydney) est un réalisateur et producteur australien. 2007 : Mr. Woodcock. 2007 : Une fiancée pas comme les autres. 2011 : Fright Night. 2014 : Million Dollar Arm. 2015 : The Finest Hours. 2017 : Moi, Tonya. 2021 : Cruella.
Formidable adaptation ciné d'un personnage de Disney issu des 101 Dalmatiens, Cruella demeure un divertissement familial idoine pour qui apprécie qu'on ne le prend pas pour un imbécile. Dans la mesure ou Cruella possède suffisamment de punch, de tempérament, de caractère et de personnalité pour s'extirper du produit standard prétentieux. Suffit d'ailleurs de contempler l'incroyable premier quart d'heure s'attachant à nous dépeindre avec un sens du montage cinétique l'enfance de Cruella que Craig Gillespie imprime avec autant d'invention que d'efficacité en roue libre. Les séquences à la fois cocasses et plus graves s'enchaînant à un rythme effréné sous l'impulsion d'une BO d'enfer issue de la pop anglaise. Une BO omniprésente insufflant au récit une énergie galvanisante donnant la pêche jusqu'au générique de fin. Un générique d'une beauté aussi rutilante que baroque comme si le réalisateur daignait à nouveau une ultime fois nous combler de bonheur exaltant à travers ses figures stylisées. Nous voilà averti. Ainsi, c'est lors de son jeune âge adulte que l'intrigue peut débuter avec, comme point central, ses rapports houleux avec la Baronne von Hellman pour qui elle exerce un emploi de créatrice de mode, et la manière retorse dont elle parviendra à exproprier son empire après avoir misé sur une concurrence professionnelle.
Craig Gillespie prenant soin de nous brosser ses deux personnages distingués avec une certaine intensité eu égard de leur affrontement de longue haleine virant à une vengeance diaboliquement agencée. Nanti de magnifiques décors (naturels / domestiques) et de costumes, Cruella soigne donc autant la forme que le fond en prenant soin de dessiner le profil de ce personnage orphelin sombrant peu à peu dans une rancoeur vindicative. On peut d'ailleurs même prêter une certaine allusion au personnage du Joker lors d'un passage d'une grave intensité poignante quant à la remise en question morale de cette dernière (nous délivrant ses propres pensées internes en s'adressant à nous) se laissant influencer par ses sentiments d'injustice et d'infortune en lieu et place de discernement. Emma Stone crevant l'écran comme si ce personnage lui était instinctivement destiné, et ce sans jamais céder à une quelconque outrance expressive mais en misant aussi et surtout sur sa dimension humaine afin de nous susciter l'empathie escomptée. Quant à l'illustre Emma Thompson, celle-ci demeure également prodigieuse en baronne altière dénuée de scrupule à travers sa posture de duchesse proprement narcissique.
Servi par des seconds-rôles aussi attachants que décomplexés (le duo Jasper / Horace) et de deux p'tits canins d'un héroïsme finaud sans faille, Cruella fait office d'excellente surprise dans sa conjugaison d'humour, d'invention et d'action sarcastique d'après l'évolution morale d'Estella en proie à des projets aussi ambitieux que probablement pernicieux. Divertissement sémillant d'une énergie en roue libre à travers sa pléthore de stratégies rocambolesques, Cruella ne décevra pas les fans pour qui le genre est un sacerdoce. Tant et si bien que l'on a bel et bien l'impression d'assister à un anime de chair et d'os à travers une insolence punky endiablée irradiant toute l'intrigue.
*Bruno
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