lundi 28 juillet 2025

Les Proies / El rey de la montaña de Gonzalo López-Gallego. 2007. Espagne. 1h28.

                    (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
                                                       
                                                      Révision d'une gifle sans délivrance. 

"Les Proies : anatomie d’un échec humain".
Un survival remarquable par sa sobre capacité à exploiter une chasse à l’homme aussi endiablée que désespérée.
Par l’expressivité haletée et contrariée de ses interprètes, par ce climat naturel lourd, mutique, glaçant, traversé d’une nappe musicale mélancolique qui infiltre en nous un inconfort diffus - entre angoisse, appréhension, et insécurité sans recours.

Gonzalo López-Gallego joue avec nos nerfs là où on ne l’attend pas. Notamment parce que son final, rigoureusement déprimant et écœurant, nous laisse seul face à l’écran, la mine sentencieuse, inconsolable.

Ce sentiment d’échec, de dégoût, d'isolement, à travers les thèmes de la lâcheté, de la bravoure, et de l’éducation, prend tout son sens dans un ultime rebondissement - aussi détonnant que tristement actuel - sur cette humanité engluée dans une réalité virtuelle sans repères ni raison.


Il en émane un survival au suspense ciselé, sans temps mort, mais jamais vain : car même dans ses rares accalmies, une densité humaine, une empathie sourde s’installent pour ne jamais nous quitter. On aime ces amants maudits. Comme eux, on est frileux, on est désorienté au coeur de ces vastes étendues rocailleuses, on a peur, on a comme un goût rance dans le bouche. 
Puis surgissent à nouveau, d’un coup, des éclairs de violence qui déchirent le vent avec un réalisme âpre, poisseux.

Une œuvre dure. Acrimonieuse. 
Un malaise palpable, plus épineux encore si l’on considère l’évolution morale des personnages, tous happés par la tourmente d’une vendetta aveugle, putassière - cette violence gratuite, dénuée de sens, sans rédemption. Jusqu'au générique mortifère teinté de pudeur fragile. 

Dépressifs s’abstenir.

— le cinéphile du cœur noir 🖤
2èx


DISTRIBUTION: Leonardo Sbaraglia, María Valverde, Manuel Sánchez Ramos, Pablo Menasanch, Francisco Olmo, Thomas Riordan, Andrés Juste.

FILMOGRAPHIE: Gonzalo López-Gallego est un réalisateur de cinéma espagnol né le 17 mars 1978 à Madrid. 1998 : Musas. 2001 : Nómadas. 2006 : Thumbs Up (court). 2007 : Les Proies (El Rey de la montaña). 2010 : La piel azul (2 épisodes). 2010 : Ángel o demonio (1 épisode). 2011 : Apollo 18
2013 : Open Grave. 2016 : Desert Gun (The Hollow Point). 2019 : Backdraft 2. 2024 : American Star

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