jeudi 12 octobre 2023

Le Train des Epouvantes / Dr. Terror's House of Horrors

                                              
                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Freddie Francis. 1965. Angleterre. 1h38. Avec Christopher Lee, Max Adrian, Ann Bell, Michael Gough, Ursula Howells, Isla Blair, Jennifer Jayne, Neil McCallum, Bernard Lee, Roy Castle, Peter Cushing.

Sortie salles France: 14 avril 1971. Angleterre: 23 Février 1965

FILMOGRAPHIE SELECTIVEFreddie Francis est un réalisateur, directeur de photographie et scénariste britannique, né le 22 Décembre 1917 à Londres, décédé le 17 Mars 2007 à Isleworth (Royaume-Uni). 1962: La Révolte des triffides. 1963: Paranoiac. 1964: Meurtre par procuration. 1964: l'Empreinte de Frankenstein. 1965: Le Train des Epouvantes. 1965: Hysteria. 1965: The Skull. 1966: The Deadly Bees. 1966: Poupées de cendre. 1967: Le Jardin des Tortures. 1968: Dracula et les Femmes. 1970: Trog. 1972: Histoires d'Outre-Tombe. 1973: La Chair du Diable. 1973: Les Contes aux limites de la folie. 1974: Son of Dracula. 1975: La Légende du Loup-Garou. 1975: The Ghoul. 1985: Le Docteur et les Assassins. 1987: Dark Tower.


On pensera ce qu'on voudra de ce 1er essai chez la firme Amicus au sein du film omnibus, le Train des Epouvantes demeure aussi charmant que sympatoche en dépit de l'inégalité des sketchs. En particulier les 2 premiers selon mon jugement de valeur bien que le 1er récit ne manque ni d'attention ni de séduction auprès du thème classique du loup-garou, avec une chute assez étonnante par sa dérision sardonique. Et donc en dépit de la simplicité du script, Freddie Francis soigne la mise en forme gothique dans un esthétisme assez envoûtant afin de croire à son récit de vengeance lycanthrope. Quant au second sketch exploitant une plante mutante avec originalité, son intérêt demeure finalement limité faute de son récit beaucoup trop court et expédié, à l'instar de sa conclusion quelque peu bâclée. Dommage car l'aspect formel de cette plante meurtrière ne manquait pas d'un certain charisme en dépit de ses FX cheap. Mais c'est à partir du 3è récit que le Train des Epouvantes amorce son envol pour nous relater (plus) attentivement une histoire de vendetta vaudou formellement splendide, narrativement cocasse et intelligemment suggérée lorsqu'un musicien de Jazz est en proie aux forces diaboliques. 


D'autre part les fans de Jazz seront probablement aux anges lors d'une représentation musicale formidablement stimulante au sein d'un chaleureux cabaret bondé d'une aimable clientèle. Quant au 4è récit, il empreinte la voie de la "main baladeuse" avec autant d'efficacité que d'humour noir insolent lorsqu'un critique d'art est harcelé par une main vengeresse. Avec une interprétation génialement snobe de Christopher Lee en gouailleur altier se disputant l'autorité parmi l'illustre Michael Gough en peintre renommé. Enfin, le dernier segment, sans doute le meilleur, s'intéresse à la thématique du vampirisme au sein de l'époque contemporaine des Sixties. Baignant dans un esthétisme onirique à nouveau fulgurant, La Vampire demeure une savoureuse romance macabre plutôt cruelle quant à l'évolution de cette relation galvaudée par 2 praticiens acolytes. Là encore, on apprécie la justesse de l'interprétation aussi saillante en la présence réservée de Donald Sutherland accompagné de la très belle Jennifer Jayne par son magnétisme sensuel discrètement nuancé, qui plus est rehaussé de son regard noisette sensiblement attendrie. Enfin, Max Adrian ne manque pas non plus de charisme distingué auprès de sa force tranquille et de sureté en médecin médiateur tentant de résoudre l'improbable. 


Finalement plein de charme, d'humour noir et de frissons parfois tendus (principalement auprès de La Main Baladeuse); Le Train des Epouvantes inaugure le film à tiroirs avec assez d'efficacité et de fulgurance saturée au sein d'un scope de toute beauté. A l'instar de son cast aux p'tits oignons issue de l'ancienne école de l'horreur british artisanale. 

Ordre de préférence: 5 - 4 - 3 - 1 - 2

* Bruno 
02.04.18 / 12.10.23. 3èx

mercredi 11 octobre 2023

Les Pires. Grand prix Un certain regard, Cannes 2022

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Lise Akoka et Romane Guéret. 2022. France. 1h40. Avec Mallory Wanecque, Timéo Mahaut, Johan Heldenbergh, Esther Archambault, Loïc Pech.

Sortie salles France: 7 Décembre 2022

FILMOGRAPHIELise Akoka est une réalisatrice et scénariste française. 2022: Les Pires. 
Romane Guéret est une réalisatrice et scénariste française. 2022: Les Pires.

Un choc frontal. Un traumatisme intime. « Écorchée vive : chronique d’une Lily perdue »
Quelque chose de profondément personnel a surgi, réveillé par cette héroïne aux allures de miroir brisé. Pendant 1h35, elle m’a remué les tripes — moralement, viscéralement — par l’intensité de son regard, expressif jusqu’à l’incandescence, par cette fragilité vive, écorchée, hyperactive, colérique, tendre, solaire.
Mallory Wanecque crève littéralement l’écran pour son tout premier rôle. On songe, toutes proportions gardées, aux fulgurances de Béatrice Dalle ou Vanessa Paradis à l’orée de leur carrière.
Elle désarme, désarme tout, par son franc-parler ravageur, son malaise existentiel, sa posture décomplexée de lolita aux yeux d’azur que l’on juge, que l’on épingle, que l’on isole — sans compassion, sans écoute — depuis la perte de son petit frère, emporté par le cancer.

Il m’a fallu pourtant une bonne demi-heure pour entrer dans ce monde, pour m’acclimater à ces jeunes aux langages crus, aux gestes brusques, aux réflexes agressifs. Des adolescents cabossés, incultes peut-être, mais surtout abandonnés : par les parents, par l’école, par le monde adulte tout entier.

Des mômes de quartier défavorisé que l’on suit sans voyeurisme, sur le tournage d’un film que s’efforce de tenir un réalisateur flamand, malgré leurs élans, malgré leur feu.

La mise en abyme, ici, devient vertige.
Les Pires brouille volontairement les lignes, entre documentaire et fiction, entre regard et intrusion, entre intimité et mise en scène. Ces séquences d’amour filmées sans fard, ces scènes crues à la frontière du malaise — notamment l’ambiguïté d’une relation entre Lily et un technicien de 32 ans — laissent un goût étrange, peut-être seulement sur moi. Mais elles disent quelque chose. De leur désarroi, de leur corps en éveil, de leur soif d’être regardés autrement.

Et puis soudain, au-delà de ce climat trouble, le cœur bat fort.
Les Pires touche juste dans l’évolution de ces jeunes paumés, aux mots simples, mais ivres d’amour à donner, d’espoir à saisir, de rêves à bâtir. Lily, bouleversante, veut percer dans le cinéma. Elle veut fuir sa cage. Elle veut exister.


« Les Pires, ou l’éblouissement d’un cœur fendu »
La dernière image m’a broyé le cœur. Cette étreinte, cette réconciliation entre un frère et une sœur, cette fulgurance d’émotion nue.
Les Pires ne laisse pas indemne. Film âpre, d’accès parfois difficile, mais bouleversant.
Et mon expérience, au-delà du film, s’est liée à Lily malgré moi. Car je l’ai reconnue. Sous ses traits, j’ai revu Aurélie. Une autre, quelques années plus tôt.
À elle, je dédie cette chronique.

A Aurélie qui a changé ma vie...

*Bruno

Récompenses

Festival de Cannes 2022 : Grand prix Un certain regard

Festival du film francophone d'Angoulême 2022 : Valois de diamant

Festival Fifigrot de Toulouse 2022 : prix du public et prix des étudiants

Festival international du film de Rome 2022 : Alice nella cita, prix d'interprétation féminine pour Mallory Wanecque

Festival de Saint-Paul-Trois-Châteaux 2022 : Grand prix

American French Film Festival, Los Angeles, 2022 : prix du meilleur premier film

Rencontres du cinéma de Villefranche 2022 : prix des lycéens

Festival du film de Sarlat 2022 : prix du jury « Jeune », prix d'interprétation féminine pour Mallory Wanecque

Festival de Cosne-sur-Loire 2022 : prix du meilleur film, prix d'interprétation féminine pour Mallory Wanecque, prix d'interprétation masculine pour Johan Heldenbergh

Festival du grain à démoudre de Gonfreville-l'Orcher 2022 : prix du Grand Jury pour le meilleur long métrage, prix du Jury des Lycéens pour le meilleur long métrage

mardi 10 octobre 2023

Mission : Impossible - Dead Reckoning, partie 1

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Christopher McQuarrie. 2023. U.S.A. 2h43. Avec Tom Cruise, Hayley Atwell, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Ving Rhames

Sortie salles France: 12 Juillet 2023

FILMOGRAPHIEChristopher McQuarrie est un scénariste et réalisateur américain né le 31 mai 1968 à West Windsor Township près de Princeton dans le New Jersey. 2000 : Way of the Gun (The Way of the Gun). 2012 : Jack Reacher. 2015 : Mission impossible : Rogue Nation (Mission: Impossible – Rogue Nation). 2018 : Mission impossible : Fallout (Mission: Impossible - Fallout). 2023 : Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1 (Mission: Impossible – Dead Reckoning Part One). 2024 : Mission impossible : Dead Reckoning, partie 2. 

                                    Une (nouvelle) référence du cinéma d'action au sens épuré.

Le PitchEthan Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et ne menace l’humanité entière. Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé ressurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission, pas même la vie de ceux qu’il aime.

Les superlatifs me manquent, allons donc droit au but, Mission Impossible - Dead Reckoning, partie 1 est un chef-d'oeuvre du cinéma d'action que j'ose déclarer sans ambages. Aucun autre film d'action ne lui arrive à la cheville cette année (ne me parlez pas de John Wick 4 ou d'Equalizer 3), voir même depuis l'exceptionnelle Mission Impossible Fallout alors qu'il ne s'agit ici que de la 1ère partie en guise de parti-pris aussi singulier que couillu. D'autre part, n'ayez crainte de sa durée substantielle si bien que les 2h43 (2h35 en épargnant le générique) défilent comme une lettre à la poste (ou plutôt à la vitesse d'un train effréné, toutes proportions gardées !) tant la mise en scène hyper maîtrisée, la beauté sauvage de ces montagnes autrichiennes, l'hyper dynamisme du montage et sa caméra hyper mobile (filmant parfois sous tous les angles les plus tarabiscotés l'action improbable !), le jeu adroit des acteurs infiniment impliqués dans l'action et son intrigue retorse débordante de rebondissements nous plaquent au siège sans nous laisser le temps de reprendre son souffle. Non, un peu plus sérieusement, et pour être autrement objectif, Mission Impossible - Dead Reckoning, partie 1 s'édifie en cinéma artisanal à l'ancienne au sein d'une thématique tristement actuelle: l'IA et ses dérives technologiques potentiellement terrifiantes entre les mains de celle-ci douée de réflexion et d'autant affublée d'un ennemi mégalo délibéré à dominer le monde. 

Un tant soit peu on se croirait dans un nouvel opus de James Bond sauf qu'il s'agit bien d'une mission impossible magnifiquement agencée par des artistes (à nouveau !) au sommet de leur art. En tête de peloton Tom Cruise, nouveau monstre sacré du cinéma d'action de ces dernières années épaulé de ses sbires héroïques et de son créateur perfectionniste (euphémisme): Mr Christopher McQuarrie déjà responsable des Mission impossible : Rogue Nation et Mission impossible : Fallout. Ainsi, en conjuguant dans une parfaite synergie (notamment stylisée) suspense, action, humour, espionnage, aventures, pointe de romance et revirement dramatique, cette 1ère partie magnétise l'esprit autant pour la solidité de son intrigue multipliant les chassés croisés pour l'enjeu d'une clef (avec moult personnages décoiffants se disputant l'autorité) et son action survitaminée faisant à nouveau office d'anthologies par sa lisibilité irréprochable dégageant un souffle éminemment épique. Une action d'autant plus hyper efficace car au service narratif en se permettant notamment des touches d'humour (à l'instar de son clin d'oeil ironique à l'attouchement sexuel) non négligeable afin de mieux faire passer la pilule de l'outrance que l'on accepte ici sans once de réserve. Bref, après son modèle du genre Fallout on a à nouveau ici affaire à un généreux spectacle de haute voltige à la fois sincère, noble, révérencieux, ultra jouissif, émotionnel, sans jamais se laisser distraire par l'ombre d'une facilité triviale. Du VRAI cinéma donc faisant office de sacerdoce, du grand spectacle comme on n'ose plus en faire de nos jours, en attendant sans crainte possible sa prometteuse seconde partie risquant à nouveau de repousser les limites d'une action mécanique terriblement expressive, tangible, capiteuse, pulsatile. 

*Bruno

lundi 9 octobre 2023

Le Miroir de la Sorcière / El espejo de la bruja

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Chano Urueta. 1962. Mexique. 1h16. Avec Isabela Corona, Armando Calvo, Dina de Marco, Rosita Arenas, Carlos Nieto. 

Sortie salles Mexique: 12 Juillet 1962

FILMOGRAPHIE PARTIELLEChano Urueta (né le 24 février 1904 à Cusihuaráchi - mort le 23 mars 1979 à Mexico) est un acteur, réalisateur, scénariste, et producteur de cinéma mexicain. 1939 : La noche de los mayas. 1942 : Le Comte de Monte-Cristo. 1944 : Le Corsaire noir. 1945 : La Route de Sacramento. 1955 : La Rivale. 1962 : Le Baron de la terreur. 1962 : Le Miroir de la sorcière. 1966 : Blue Demon contre le pouvoir satanique. 

A condition de l'aborder au second degré en prenant notamment compte qu'il s'agit d'un hommage plutôt que d'un produit d'exploitation opportuniste, Le Miroir de la Sorcière est une sympathique curiosité horrifique remakant les Yeux sans Visage dans un superbe noir et blanc gothique. Et si les acteurs sont souvent en surjeu et que l'intrigue prémâchée, semée d'ellipses, ne s'embarrasse ni de subtilité ni de cohérence, on reste charmé par cette production mexicaine dénuée de temps morts tant les rebondissements s'y cumulent d'un oeil aussi fureteur qu'amusé. Evidemment dispensable mais assez agréable à suivre, voir parfois même envoûtant à travers ses quelques décors domestiques d'un gothisme sépulcral. 


*Bruno
2èx

vendredi 6 octobre 2023

Terreur sur la Ville / The Town That Dreaded Sundown

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Charles B. Pierce. 1976. U.S.A. 1h30. Avec Ben Johnson, Andrew Prine, Dawn Wells, Bud Davis, Mike Hackworth, Christine Ellsworth 

Sortie salles France: ?. U.S: 24 Décembre 1976

FILMOGRAPHIE: Charles B. Pierce est né le 16 juin 1938 dans l'Indiana, États-Unis. Il était réalisateur et scénariste. Chasing the Wind (1998). Renfroe's Christmas (1997). Hawken's Breed (1988). Boggy Creek II: And the Legend Continues (1983). Sacred Ground (1983). The Evictors (1979). Thorvald le Viking (1978). Duel à cheyenne pass (1977). Terreur sur la ville (1976). The Winds of Autumn (1976). Le faucon blanc (1975). Bootleggers (1974). The Legend of Boggy Creek (1972). 

On ne peut qu'être étonné quand on découvre pour la 1ère fois de nos jours cette pépite oubliée des Seventies retraçant avec vérisme documenté (symptomatique de son époque auquel il fut conçu) le parcours meurtrier du "Phantom Killer" ayant terrifié la populace d'une bourgade du Texas durant les années 40. Celui-ci ayant sévi la nuit (superbes éclairages - parfois oniriques - au passage en photo scope lestement saturée !) auprès de couples démunis, soit dans l'habitacle de leur voiture ou au sein de leur propre domicile. Tiré d'une histoire vraie comme le souligne le narrateur tout le long de l'intrigue érigée en investigation policière, Terreur sur la ville détonne par sa froideur malsaine auprès de séquences chocs toutes aussi terrifiantes les unes que les autres (bien que l'on peut peut-être prétendre que les scènes horrifiques montent en crescendo au fil d'une tension davantage intolérable, le tueur affichant une force tranquille de sureté par sa totale impunité). Tant auprès des victimes impuissantes mutuellement à l'agonie (on ressent autant leur blessure que leur désarroi moral, à l'instar de la terrible séquence du trombone) que des apparitions du "Phantom" affublé d'un sac à patate sur la tête afin d'y masquer son identité que l'acteur méconnu Bud Davis campe naturellement auprès de son regard demeuré injecté de vice, de déraison, de sadisme. 

Outre l'originalité de son contexte historique assez fidèlement retranscrit on est également séduit par la solidité du casting sobrement dépouillé (en dépit de quelques touches d'humour à la fois déconcertantes mais concises) qu'une partition classique renforce par son côté rétro étrangement inquiétant, trouble, horrifique au coeur d'une bourgade champêtre. Tant et si bien que ce psycho-killer constamment efficace et fidèlement narré et structuré préfigure les futurs exploits de Michael Myers dans Halloween et de Jason Vorhees dans Vendredi 13 (Steve Miner s'en est d'ailleurs clairement inspiré pour parfaire l'accoutrement de son Tueur du Vendredi) en instaurant un climat d'angoisse puis de terreur documenté. D'où son sentiment d'insécurité davantage prégnant au fil d'un récit à suspense dénué de concession, comme le souligne sa conclusion terriblement pessimiste si bien que le "Phantom Killer" ne fut jamais appréhendé ! Quand bien même les témoins majeurs du corps policier ont poursuit malgré tout leur recherche durant toute leur vie alors que les victimes survivantes issue de la bourgade reculée de  Texarkana ne se sont jamais remises du traumatisme meurtrier. 

A découvrir avec intérêt donc et à privilégier la version audio originale tant son réalisme détonnant (pour l'époque) fait office de reportage singulier en cette triste année 46. 

*Bruno

Ci-joint la chronique de sa séquelle: STRANGE VOMIT DOLLS: THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN (brunomatei.blogspot.com)

mardi 3 octobre 2023

Les Anges Sauvages / The Wild Angels

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Roger Corman. 1966. U.S.A. 1h27. Avec Peter Fonda, Nancy Sinatra, Bruce Dern, Diane Ladd, Buck Taylor, Norman Alden. 

Sortie salles France: 1er Février 1967. U.S: 20 Juillet 1966

FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan. 1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: Le Masque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.

"Nous voulons être libres ! Nous voulons être libres de faire ce que nous voulons faire ! Nous voulons être libres de rouler ! Et nous voulons être libres de rouler sur nos bécanes sans être harcelés par les flics. Et nous voulons être défoncés. Et nous voulons passer du bon temps ! Et c'est ce que nous allons faire. Nous allons passer du bon temps. Nous allons faire la fête ! »

Près de 60 ans après sa sortie, ce précurseur d'Easy Rider et de Mad-Max reste d'une incroyable audace provocatrice en s'immergeant 1h30 durant sur les exactions irresponsables de Wild Angels délibérés à vivre libre quelque soit les conséquences encourues à la suite du décès d'un des leurs lors d'une poursuite avec la police. Et même si on a vu pire depuis au sein du film de Bikers, sa violence triviale à la fois grotesque, débridée, immorale et dramatique continue encore aujourd'hui de choquer à travers la perte de valeurs essentielles au bon fonctionnement d'une société, aussi intolérante, cupide et raciste peut-elle être. Ainsi, en recrutant de véritables Hells Angels à l'écran, Roger Corman n'y va pas avec le dos de la cuillère pour retranscrire avec un réalisme plutôt documenté leurs us et coutumes dénués de déontologie. Tant auprès de leur indifférence pour la populace locale, pour la police, pour le clergé et le respect des défunts (incroyable séquence nécrophile si j'ose dire lors d'une beuverie catholique !!!) que pour leur propre camp au point de se trahir entre eux pour des mobiles vaniteux, gratuits, égotistes, machistes surtout. 

D'ailleurs, lors de sa sortie commerciale à la fois houleuse et notoire, les véritables Hells Angels ont daigné intenter un procès à Corman (en menaçant notamment de l'occire !) tant celui-ci les représenta à l'écran sans fard ni indulgence dans leur anti-manichéisme à cumuler les vilénies en roue libre (viols, apologie du fascisme à travers leur insigne SS, beuveries sexuelles, drogue et alcool sans modération, passages à tabac d'une infirmière et d'un curé, etc...). Ainsi donc, Les Anges Sauvage reste un témoignage historique d'une audace insensée eu égard de son impact visuel aussi délirant que pathétique. Si bien que s'il sortait de nos jours il s'attirerait sans conteste les ligues féministes, fondamentalistes, policières et consorts tant cette série B au cachet vintage ose l'inqualifiable sans vergogne (ou alors si peu si je fais référence au protagoniste "Blues"). Or on ne s'étonnera guère qu'il fut interdit à l'époque aux moins de 18 ans en France et Outre-Atlantique. Quand bien même les acteurs pros (la révélation Peter Fonda en président dépité en voie de remise en question, le personnage le moins décervelé avec sa compagne Monkey endossée par Nancy Sinatra, fille "timorée" de Frank Sinatra), amateurs et figurants se disputent la vedette avec assez de conviction pour croire en cette époque révolue de la contre-culture retranscrite ici d'après des "faits divers" que Corman nous relate sans filtre. 


No Futur.
Une oeuvre scabreuse surprenante donc n'ayant rien perdu de son aura putassière d'autant plus assumée, qui plus est sans lueur d'espoir pour le destin de ces loubards d'avant-garde, si bien que seul compte pour eux le temps présent en se brûlant les ailes. 

*Bruno
2èx

lundi 2 octobre 2023

Le Jardin des Tortures / Torture Garden

                                           

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

de Freddie Francis. 1967. Angleterre. 1h40. Avec Jack Palance, Burgess Meredith, Beverly Adams. Peter Cushing, Lancelot Canning, Michael Bryant, Colin Williams, John Standing.

Sortie salles France: 27 Décembre 1967

FILMOGRAPHIE SELECTIVEFreddie Francis est un réalisateur, directeur de photographie et scénariste britannique, né le 22 Décembre 1917 à Londres, décédé le 17 Mars 2007 à Isleworth (Royaume-Uni). 1962: La Révolte des triffides. 1963: Paranoiac. 1964: Meurtre par procuration. 1964: l'Empreinte de Frankenstein. 1965: Le Train des Epouvantes. 1965: Hysteria. 1965: The Skull. 1966: The Deadly Bees. 1966: Poupées de cendre. 1967: Le Jardin des Tortures. 1968: Dracula et les Femmes. 1970: Trog. 1972: Histoires d'Outre-Tombe. 1973: La Chair du Diable. 1973: Les Contes aux limites de la folie. 1974: Son of Dracula. 1975: La Légende du Loup-Garou. 1975: The Ghoul. 1985: Le Docteur et les Assassins. 1987: Dark Tower.


Produit par la Amicus en pleine vogue du film à sketchs, Le Jardin des tortures demeure un fort sympathique film à sketchs même si on fait mieux pour le genre durant cet âge d'or British. Un chat meurtrier aux pouvoirs hypnotiques, des comédiens notoires adeptes d'une chirurgie révolutionnaire, un piano sentimental doué de vie et enfin la résurrection de l'écrivain Edgar Allan Poe se disputent efficacement la vedette au sein d'un esthétisme gothique tantôt macabre (le 1er et le dernier sketch sont un régal pour les yeux), tantôt stylisé ou raffiné (le second et le surtout 3è détonnent par le changement de ton). D'ailleurs sur ce point formel, il faut avouer que Freddie Francis soigne scrupuleusement chaque scénographie afin de mieux nous immerger dans ses récits d'épouvante toujours contés avec efficacité (le segment "Enoch" en particulier) quand bien même le récit élaboré autour du personnage d'Edgar Allan Poe "The Man Who Collected Poe") s'avère à la fois débridé et captivant pour clore de manière aussi convaincante qu'enthousiasmante cette sarabande infernale illustrant comme de coutume des profils peu recommandables. Peter Cushing et Jack Palance se partageant la vedette avec inimitié dans leurs rapports de force davantage tendus à élucider le mystère entourant la disparition de l'écrivain. Des forces d'expression particulièrement intenses renforçant le côté ludique, captivant, fascinant de cette troublante histoire macabre contée avec soin comme toutes les autres histoires susnommées. Si bien que le 1er segment demeure à mes yeux le plus angoissant, envoûtant et terrifiant à nous dépeindre scrupuleusement la lente progression dans la folie d'un homme vénal ayant ouvert une boite de pandore qui pourrait lui coûter cher. On notera enfin en guise de cerise sur le gâteau une partition musicale classique symptomatique des productions Hammer que la firme Amicus tenter de concurrencer.


Mon ordre de préférence des sketchs: 
1 - 4 - 3 - 2

Bruno 
09.06.17. 300 v
02.10.23. 2èx  

jeudi 28 septembre 2023

Gran Turismo

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Neill Blomkamp. 2023. U.S.A. 2h14. Avec Archie Madekwe, David Harbour, Orlando Bloom, Darren Barnet, Djimon Hounsou, Geri Halliwell-Horner.

Sortie salles France: 9 Août 2023. U.S: 25 Août 2023

FILMOGRAPHIENeill Blomkamp est un réalisateur et scénariste sud-afro-canadien, né le 17 septembre 1979 à Johannesbourg dans la province de Gauteng en Afrique du Sud. 2009 : District 9. 2013 : Elysium. 2015 : Chappie. 2021 : Demonic. 2023 : Gran Turismo. 


Une belle surprise inscrite dans la modestie d'y renouer en toute  simplicité avec l'émotion des années 80. 
En dépit de critiques timorées qui me paraissent franchement inéquitables au vu du résultat à la fois humble et sincère qui en résulte sans effet de manche, Gran Turismo est un formidable actionner pulsatile que le public a facilement adopté eu égard de sa prude émotion symptomatique d'un spectacle grand public des années 80. Car relatant l'histoire vraie de Jann Mardenborough, pilote devenu professionnel après s'être entrainé grâce au jeu vidéo Gran TurismoNeill Blomkamp compte sur l'efficacité de son récit tracé d'avance, sur l'action survitaminée des courses automobiles (filmées sous tous les angles) et enfin sur la bonhomie si attachante de ces acteurs expressifs (le trio gagnant David HarbourOrlando Bloom et surtout le jeune Archie Madekwe crève l'écran auprès de leur solidarité amiteuse impartie au sens de la gagne) pour rendre le spectacle aussi stimulant qu'émotionnellement intense et émouvant. 

Et c'est bien là à mes yeux ce qui le distingue des blockbusters triviaux rouleurs de mécanique (Fast and Furious pour ne pas le citer) incapables d'insuffler une quelconque empathie faute de leur opportunisme bankable. Avec notamment un joli discours sur le courage de ne pas renoncer à la défaite suite à la dramaturgie d'un enjeu sportif de grande ampleur. On peut donc sans rougir prétendre qu'il s'agit là du meilleur film de son auteur depuis son 1er coup de maître District 9, de par son habileté, son savoir-faire à retranscrire le plus honnêtement possible sa success story (Rocky n'est pas loin) avec poignante humilité. L'acteur Archie Madekwe cultivant un charisme quasi ordinaire en pilote surdoué aussi fragile que résigné à remporter le trophée en dépit de ses doutes, ses craintes et son appréhension de se confronter à l'échec à la suite d'un rebondissement qui pourrait altérer sa destinée. 


The Champ 
ou Le Rêve Américain.
Série B de luxe totalement évacuée de prétention (j'insiste là dessus), Gran Turismo transpire l'amour des courses automobiles à travers une floppée de moments de bravoure aussi vertigineux (quel final fulgurant !) qu'émotionnellement attendrissants sans pour autant verser dans le sentiment programmé. Le récit efficacement captivant étant notamment irrigué d'une ambiance langoureuse planante sous l'impulsion d'une partition fragile sensiblement lyrique. 

*Bruno

mardi 26 septembre 2023

La Foreuse sanglante / The Toolbox Murders

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Dennis Donnelly. 1978. U.S.A. 1h33. Avec Cameron Mitchell, Pamelyn Ferdin, Wesley Eure, Nicolas Beauvy, Tim Donnelly.

Sortie salles France: ? U.S: 3 Mars 1978 (Int - 18 ans)

FILMOGRAPHIEDennis Donnelly est né le 24 août 1942 en Californie, États-Unis. Il est réalisateur et assistant réalisateur. 1978: La Foreuse Sanglante. 

Classique horrifique des Seventies qu'on a un peu tendance à occulter aujourd'hui en dépit de la confection de son remake réalisé beaucoup plus tard par Tobe Hooper, La Foreuse Sanglante n'a rien perdu de son aura malsaine symptomatique de son époque vintage (= ancien et authentique) dans laquelle il fut conçu. La première demi-heure, sorte de précurseur de Maniac de Lustig, nous illustrant avec réalisme documenté les exactions sanglantes d'un tueur à la boite à outil dénué de pitié pour ses victimes féminines sexuellement libérées. Si bien qu'un peu comme dans Maniac, celui-ci se réjouit de passer à l'acte criminel à la suite d'un accident de voiture d'une brutalité injustifiée. A savoir se débarrasser des femmes véreuses au sein d'une société contagieuse infectée par le Mal, le vice, la luxure comme le souligna la voix-off rigoriste du préambule vouée au fanatisme religieux. Les meurtres demeurant sanglants, crus et donc assez percutants, choquants pour nous ébranler notre psychologue torturée. Notamment en y insufflant un étrange climat de fascination assez indécrottable qu'une musique primesautière (chansons country) renchérit par son ton décalé en totale contradiction. 

A cet égard, la séquence érotico-morbide de la baignoire efficacement réalisée reste à mes yeux anthologique par sa dramaturgie stylisée. Place ensuite à une brève enquête policière infructueuse pour céder place aux divers monologues du tueur en étroite relation avec son ultime victime kidnappée au sein d'une chambre intime. Ainsi, affichant un vérisme horrifique symptomatique des années 70, La Foreuse Sanglante exploite avec assez d'intelligence, d'audace et de maturité le psycho-killer hardcore (si j'ose dire) sous l'impulsion d'un Cameron Mitchell irréprochable en serial-killer en berne habité par la psychopathie. Quand bien même la dernière partie renforcera ce trouble climat d'insécurité malsaine parmi l'intervention d'autres personnages secondaires que nous n'attendions pas. Et si un ou deux acteurs superficiels pêchent un peu par leur absence d'aplomb ou de spontanéité; leur charisme ordinaire, leur posture paradoxalement naturelle et surtout l'impact des scènes cruelles qui y émanent achèvent de nous convaincre de son final saillant. Notamment en cédant place enfin à une magnifique séquence contemplative implantée dans le parking d'un centre commercial durant une nuit mutique dénuée de présence humaine à l'exception d'une chancelante. Quand bien même son entêtant thème élégiaque déjà entendu en cours de récit vient finalement baisser le rideau en nous précisant toutefois que toute l'histoire que nous venions de suivre était résolument véridique. 


Une Affaire de Famille
A revoir avec un vif intérêt donc, d'autant plus l'édition Blu-ray US "Blue Underground" disponible en Vostfr bénéficie d'une qualité technique toute à fait réjouissante (en y préservant évidemment son grain familier si typique des Seventies). A trôner soigneusement auprès de Maniac, Driller Killer, Deranged.

*Bruno
01.03.18.  
26.09.23. 3èx

lundi 25 septembre 2023

Traquée / No One Will Save You

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Brian Duffield. 2023. U.S.A. 1h30. Avec Kaitlyn Dever, Elizabeth Kaluev, Zack Duhame, Lauren L. Murray, Geraldine Singer, Dane Rhodes. 

Sortie Internationale VOD: 22 Septembre 2023

FILMOGRAPHIE: Brian Duffield est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2020: Spontaneus. 2023: Traquée. 

Misant sur l'efficacité d'une situation de survie auprès d'une jeune fille esseulée (formidable Kaitlyn Dever révélée par la série choc Dopesick) en proie à une invasion extra-terrestre, Traquée est une bonne petite surprise pour qui raffole des suspense horrifiques. Il rappellera d'ailleurs sans doute aux initiés l'épisode culte Les Envahisseurs issu de la 4è Dimension. Avec en filigrane, une métaphore sur l'acceptation du deuil par le biais d'un amour fraternel que l'héroïne tente de se pardonner au fil de sa reconstruction morale faisant la part belle à l'héroïsme en désespoir de cause. Car outre le jeu infaillible de l'actrice susnommée; ce divertissement bien rodé est surtout l'opportunité de nous présenter des E.T plus vrais que nature (si j'ose dire) tant les FX numériques parviennent véritablement à susciter trouble et fascination à chacune de leurs nombreuses apparitions au design charismatique. 

Et si le récit somme toute simpliste ne révèle que peu de surprise en dehors de son final ésotérique d'une émotion gracile, le réalisateur exploite à merveille les dons des E.T, leur morphologie autonome, leurs stratégies offensives par le biais de détails auditifs et visuels extrêmement probants. Qui plus est, avoir l'audace de maintenir l'intérêt durant une longue confrontation interne et externe sans une ligne de dialogue relève autant de la gageure que d'une singularité que peu de cinéastes osent pratiquer au cinéma (si on excepte par exemple le récent Sans un bruit). Ajouter notamment une jolie photographie scope auprès de sa scénographie bucolique quelque peu magnétique et vous obtenez une série B intègre auquel le genre est un sacerdoce tant Brian Duffield vous un véritable amour pour ces Aliens belliqueux à l'imagerie stylisée. 

*Bruno

mercredi 20 septembre 2023

F/X2, effets très spéciaux

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Franklin. 1991. U.S.A. 1h48. Avec Bryan Brown, Brian Dennehy, Rachel Ticotin, Philip Bosco, Joanna Gleason, Kevin J. O'Connor.

Sortie salles France: 17 Juillet 1991. U.S: 10 Mai 1991

FILMOGRAPHIE: Richard Franklin est réalisateur et producteur australien, né le 15 Juillet 1948 à Melbourne (Australie), décédé le 11 Juillet 2007. 1972: Belinda. 1973: Loveland. 1975: The True Story of Eskimi Nell. 1976: Fantasm. 1978: Patrick. 1981: Déviation Mortelle. 1983: Psychose 2. 1984: Cloak and dagger. 1986: Link. 1991: FX 2, effets très spéciaux. 1994: Un Agent très spécial (télé-film). 1995: Hotel Sorrento. 1996: Brillliant Lies. 1997: One way Ticket (Télé-film). 1999: Le monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle: la découverte (télé-film). 2003: Visitors.


Loin de rivaliser avec le succès surprise du 1er opus en dépit de la bonne volonté des acteurs (on sent que la complémentarité du duo Bryan Brown / Brian Dennehy fonctionne à nouveau si bien qu'il prennent plaisir à rempiler les festivités ici plus cartoonesques), FX 2 est handicapé d'une intrigue intéressante mais trop invraisemblable par moments à tenter de nous réjouir à renfort de gadgets spéciaux beaucoup trop lunaires pour convaincre. A l'instar de sa première partie auquel l'élaboration d'un meurtre faisant référence à Hitchcock ou plus précisément à Brian De Palma demeure un peu trop grossier pour emporter l'adhésion de par l'emploi de grosses ficelles à la limite du grotesque. On peut également rajouter quelques instants plus tard l'intrusion d'un clown lors d'un corps à corps musclé à la limite de l'hilarité. Alors que paradoxalement son prologue en trompe-l'oeil cultiva l'effet de surprise assez efficacement; notamment pour la qualité réaliste de ses effets-spéciaux et de son ambiance à la fois baroque, inconfortable, à la lisière de la série B horrifique. 


Ainsi, à condition de le savourer au second degré, aussi parce que l'on flirte avec la semi-parodie, FX 2 bénéficie heureusement d'un rythme alerte dénué de prétention pour ne jamais ennuyer sous l'impulsion du duo héroïque particulièrement affable. Tout en relançant l'intrigue en fin de parcours au gré d'un rebondissement dramatique étonnamment cruel puis de l'exploitation de certaines idées contrairement judicieuses, aussi rachitiques soient ses détails narratifs. Or, le côté archi prévisible du règlement de compte final (qui plus est trop vite expédié) où l'on devine la plupart des soubresauts continue toutefois de nous amuser par son délire assumé dénué de complexe. FX 2 tablant beaucoup tout le long de son intrigue sur une succession de stratégies criminelles et de défense aussi outrées que débridées où la subtilité en est totalement évacuée. Par conséquent, et pour conclure sur une note positive, FX 2 parvient modestement et assez efficacement (en dépit de tous ses défauts et maladresses) à distraire 1h42 durant. Tout du moins chez les initiés de plaisir innocent nostalgiques des années 80, bien que cette seconde mouture fut réalisée en 1991.


Un pur divertissement (presque familial si j'ose dire) à revoir d'un oeil aussi distrait qu'amusé. 


*Bruno

mardi 19 septembre 2023

Le Retour des Morts-vivants 2 / The Return of the living dead - part 2

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ken Wiederhorn. 1988. U.S.A. 1h29. Avec Michael Kenworthy, Dana Ashbrook, Marsha Dietlein, James Karen, Thom Matthews, Suzanne Snyder, Philip Bruns.

Sortie salles France: 4 Mai 1988. U.S: 15 Janvier 1988 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Ken Wiederhorn est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
1977: Le Commando des Morts-Vivants. 1979: King Frat. 1981: Appels aux meurtres. 1984: Meatballs Part 2. 1987: Dark Tower. 1988: Le Retour des Morts-vivants 2. 1993: l'Otage d'une vengeance. 1998: US Marshals: The Real Story (série TV).


Je finissais par désespérer au point de l'inhumer à tout jamais car il m'eut fallu 4 visionnages (et l'influence d'un de mes amis initiés) pour enfin apprécier cette séquelle / remake du chef-d'oeuvre de Dan O'Bannon, Le Retour des Morts-Vivants. En précisant toutefois que même si évidemment on est bien loin de la réussite de son modèle, mariage idoine du rire et de l'horreur sous l'impulsion d'héros exubérants, Le Retour des Mort-vivants 2 fleure bon la comédie horrifique potache pour qui apprécie les délires bisseux dénués de prétention. Et si le récit scolaire n'apporte aucune surprise quant à l'enjeu de survie d'une poignée de héros pugnaces déjouant autant que possible la menace des zombies une nuit durant, Ken Wiederhorn (responsable de l'excellente perle maudite: Le Commando des Morts-Vivants et du fort sympathique psycho-killer: Appels aux Meurtres édité autrefois en Vhs chez Warner Home Video) compte sur l'énergie de sa réalisation multipliant actions horrifiques (avec d'excellents fx mécaniques et maquillages de latex) et humour cocasse (même si hélas parfois lourdingues) afin de ne pas ennuyer. 


Les interprètes demeurant notamment assez investis (on retrouve d'ailleurs le duo du 1er opus Franck / Freddy de nouveau infecté par le produit toxique nous confirmant ainsi que nous avions affaire à une déclinaison du modèle) pour nous attacher à leur cohésion héroïque en dépit de leurs efforts parfois infructueux à tenter de provoquer le rire (notamment le personnage pour autant affable du Dr Mandel qui plus est charismatique). La palme de la débrouillardise revenant toutefois au jeune Michael Kenworthy endossant l'ado Jesse Wilson avec une capacité de réflexion plus retorse que les adultes (comme le confirme d'autre part le happy-end "électrisant"). Qui plus est, il a notamment fort affaire avec son ennemi du collège, le gouailleur Billy Crowley qu'incarne à merveille Thor Van Lingen à travers son visage patibulaire mêlée d'expressions à la fois insolentes et viciées. On peut enfin évoquer le plaisir de voir défiler à nouveau sur notre écran des zombies "lents" (effet de fascination tellement plus immersif que ceux sous amphétamines) au sein d'une ambiance typiquement Eightie que soigne avec assez de savoir-faire son réalisateur auprès de ses décors urbains et bucoliques quelque peu envoûtants, tout du moins magnétiques. 


Un sympathique divertissement bonnard donc beaucoup plus charmant, fun et convaincant qu'à l'époque de sa sortie ciné / vhs selon mon jugement de valeur (nostalgique). Si bien que l'on pardonne avec indulgence son absence totale d'ambition (surtout narrative) et son humour parfois maladroit, tout du moins beaucoup moins comique et efficace que son modèle insurpassable. Même si certaines séquences décomplexées restent heureusement délirantes ou incongrues.

Dédicace à Eric Draven

*Bruno
4èx

vendredi 15 septembre 2023

Amore Mio. Prix du Jury Jeune, Saint-Jean-de-Luz 2022.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Guillaume Gouix. 2023. France. 1h19. Avec Elodie Bouchez, Alyson Paradis, Félix Maritaud, Viggo Ferreira-Redier. 

Sortie salles France: 1er Février 2023

FILMOGRAPHIEGuillaume Gouix, né le 30 novembre 1983 à Aix-en-Provence, est un acteur français. 2011 : Alexis Ivanovitch, vous êtes mon héros (court métrage). 2014 : Mademoiselle (court métrage). 2019 : Mon royaume (court métrage). 2022 : Amore mio. 

Le cinéma indépendant français n'en finit plus de surprendre cette année 2023 si bien que Amore Mio ne déroge pas à la règle d'un moment de cinéma en apesanteur sous l'impulsion d'un duo d'actrice hyper naturelles dans leur élan fraternelle puisque communément solidaires à contrecarrer la douleur de l'injustice du deuil. Je pourrais d'ailleurs même évoquer le petit Viggo Ferreira-Redier dans la peau de Gaspard, enfant en berne d'une vibrante modestie humaine les accompagnant dans une Province rurale ensoleillée que le cinéaste filme avec pudeur innée. Ainsi donc, quel plaisir incommensurable de retrouver à l'écran l'épatante et discrète Alysson Paradis accompagnée de la revenante Elodie Bouchez,  alors qu'à l'aube de sa carrière elle fut autrefois considérée comme l'une des actrices les plus prometteuses de sa génération (remember le magnifique La Vie rêvée des Anges d'Erick Zonca dont je ne me suis personnellement jamais remis et que j'ai eu la chance de découvrir en salles). 

Les 2 actrices portant à bout de bras ce road movie intime sur leurs épaules avec une expressivité sobrement bipolaire, borderline mais aussi responsable, positive dans leur refus de se laisser tourmenter par un misérabilisme préjudiciable. D'ailleurs, si on peut reprocher au réalisateur d'exploiter sa thématique 1000 fois éculée ailleurs (l'incapacité de faire face à la brutalité d'un deuil impondérable), la qualité imparable de Amore Mio, outre son degré d'authenticité terriblement immersif que les actrices cultivent sans fard, émane de son refus draconien de pathos ou d'émotions sirupeuses. Si bien que celui-ci compte sur le talent modérément tendre/sémillant de ses interprètes s'efforçant avec humilité de contenir leurs émotions avec une vérité humaine réservée. La frontière entre humour, colère, rage et émotion finissant par ne faire plus qu'un au fil de leurs escapades tourmentées du spectre du deuil avec toutefois cette volonté combattive de ne pas se laisser guider par leurs fragiles émotions. Et c'est là tout l'intérêt de l'intrigue que de suivre les pérégrinations de ces 2 soeurs en berne accompagnée d'un enfant timidement contrarié au fil de relations à la fois orageuses et rédemptrices dans leur tendre complicité à se relever coûte que coûte d'une tragédie inéquitable.  


Fureur d'aimer.
Magnifiquement filmé pour une première réalisation par l'illustre acteur Guillaume Gouix (pourvue d'une sensibilité insoupçonnée !) de par son parti-pris à sensualiser et poétiser ses moments du quotidien vibrants d'espoir et de douceur de vivre en dépit des moments dépressifs impromptus que Lola (Alysson Paradis) tente maladroitement de gérer à travers ses névroses immaîtrisables, Amore Mio frappe en plein coeur sous l'impulsion des 2 actrices se partageant la vedette avec une force d'expression capiteuse eu égard de l'immense affection que l'on ressent pour elles comme si nous les connaissions depuis toujours. Si bien que dès que le générique ose descendre le rideau, nous regrettons avec amère mélancolie de les quitter jusqu'aux prochaines retrouvailles que la magie du cinéma parviendra toujours à ranimer... 

P.S: le film est tourné en 1.33.

*Bruno

Festival international du film de Saint-Jean-de-Luz 2022 : Prix du jury jeune