jeudi 20 août 2020

Sue perdue dans Manhattan

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Sue" de Amos Kollek. 1997. U.S.A. 1h31. Avec Anna Thomson, Matthew Powers, Tahnee Welch, Tracee Ellis Ross, John Ventimiglia.

Sortie salles France: 16 Septembre 1998

FILMOGRAPHIEAmos Kollek est un réalisateur et scénariste israélien né le 15 septembre 1947 à Jérusalem. 1985 : Goodbye New York. 1987 : Prise (Forever, Lulu). 1989 : High Stakes. 1992 : Trois semaines à Jérusalem. 1993 : Five Girls. 1994 : Whore 2. 1996 : Teddy Kollek (documentaire). 1997 : Sue perdue dans Manhattan. 1999 : Fiona. 2000 : Fast Food, Fast Women. 2001 : Queenie in Love. 2002 : Bridget. 2003 : Happy End. 2008 : Dans la nuit. 2010 : L.L. 2011 : Chronicling a crisis. (documentaire).


"La souffrance et la solitude sont les maîtres-maux du chaos."
Peu connu du public en dépit de sa réputation élogieuse par la critique, si bien qu'il s'agit d'une oeuvre indépendante sortie en catimini en 1998, Sue perdue dans Manhattan laisse une trace dans l'encéphale sitôt le générique clôt. Car résolument influencé par le cinéma vérité de John Cassavetes, l'israélien Amos Kollek nous livre un magnifique portrait d'ange déchu à travers le cheminement en perdition de Sue égarée au sein d'une jungle urbaine dénuée de clémence pour les laissés pour compte. Anna Thomson transperçant le cadre à chaque seconde (du fait de son omniprésence à l'écran) en femme esseulée d'une fragilité à fleur de peau. Tant auprès de son désir immodéré d'affection amicale et sentimentale, d'amour maternel (sa mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer) et de reconnaissance professionnelle (notamment à travers son CV louablement diplômé). D'un charisme indicible à travers l'élégance de sa posture filiforme et sa lascivité du regard blême noyé de douceur, Anna Thomson nous communique son désarroi, faute d'un passé infortuné. Son besoin inassouvi d'aimer et d'être aimé sous l'impulsion de sa posture infiniment naturelle. Digne des grandes actrices du cinéma indépendant (on peut même oser la comparer à Gena Rowlands à travers son charisme autonome aussi ineffable que terriblement impressionnant), Anna Thomson nous trouble de séduction désenchantée à travers ses déambulations urbaines émaillées de rencontres marginales aussi miséreuses et dépressives dans leur requête ultime de tendresse. 


Ainsi, à travers le parti-pris d'une réalisation documentée à la lumière naturelle, Sue perdue dans Manhattan rejoint sans rougir les plus grands drames sociaux de John Cassavetes de par sa force d'expression plus vraie que nature (et j'évoque tous les comédiens et seconds-rôles !) et l'intensité dramatique d'une solitude existentielle faisant office de mal du siècle. Sue s'efforçant de communiquer le plus souvent auprès d'une faune cosmopolite afin d'éclipser sa profonde détresse existentielle. Inévitablement émouvant donc de manière extrêmement prude, poignant puis bouleversant auprès Spoil ! d'un épilogue disgracieux d'un cruauté inconsolable fin du Spoil, Sue ensorcelle l'écran tel un fantôme errant de par son extrême pudeur à ne pas nuire à autrui dans sa condition miséreuse. Cumulant les rencontres sexuelles d'un soir, (si bien qu'elle ne communique qu'à travers la sexe avouera t'elle à une quidam d'une laverie), Sue ne parvient pas à gérer son immense solitude en dépit de ses aventures parfois amicales, si bien qu'une potentielle rencontre amoureuse la contraint néanmoins de se plonger dans une défiance et une appréhension finalement préjudiciables. Ainsi, quoiqu'elle fasse et quelque soit son courage employé, son destin galvaudé semble tracé d'avance, notamment faute de sa naïveté trop influençable.


Seule contre tous. 
De par son hyper réalisme à couper au rasoir extériorisant une dimension dramatique toujours dépouillée, Sue perdue dans Manhattan nous transmet à l'écran avec une rare vérité humaine le douloureux portrait d'une marginale en berne que personne ne parviendra à extraire de la déveine faute d'une société déshumanisée ne comptant que sur leur ego pour s'extirper de la précarité. Très dur dans sa sinistrose pleine de pudeur mais inoubliable de puissance émotionnelle à travers ce profil intime noyé de mansuétude .  

*Bruno2èx

mercredi 19 août 2020

Summer of Sam

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site posteritati.com

de Spike Lee. 1999. U.S.A. 2h22. Avec John Leguizamo, Adrien Brody, Mira Sorvino, Jennifer Esposito, Michael Rispoli, Saverio Guerra, Brian Tarantina, Al Palagonia, Ken Garito.

Sortie salles France: 5 Janvier 2000

FILMOGRAPHIE: Spike Lee (Shelton Jackson Lee) est un scénariste, réalisateur, acteur et producteur américain né le 20 mars 1957 à Atlanta (Géorgie, États-Unis).1983 : Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads. 1986 : Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. 1988 : School Daze. 1989 : Do the Right Thing. 1990 : Mo' Better Blues. 1991 : Jungle Fever. 1992 : Malcolm X. 1994 : Crooklyn. 1995 : Clockers. 1996 : Girl 6. 1996 : Get on the Bus. 1998 : He Got Game. 1999 : Summer of Sam. 2000 : The Very Black Show. 2002 : La 25e Heure. 2004 : She Hate Me. 2006 : Inside Man. 2008 : Miracle à Santa Anna. 2012 : Red Hook Summer. 2013 : Old Boy. 2014 : Da Sweet Blood of Jesus. 2015 : Chi-Raq. 2018 : BlacKkKlansman. 2020 : Da 5 Bloods.


Grande fresque sociale de plus de 2h22, véritable documentaire sur les années 70 à travers la mode du Disco, la nouvelle vague Punk, la coke et la libération sexuelle (les boites à partouze, les streap pornos, le cinéma X, l'homosexualité se dévoilant un peu plus en public), Summer of Sam insuffle un climat paranoïde en crescendo sous l'impulsion du célèbre tueur en série, "le fils de Sam" durant l'été caniculaire de 77. Nanti d'un prestigieux casting à travers le quatuor John Leguizamo (en époux infidèle hanté de culpabilité), la douce Mira Sorvino (en maîtresse bafouée en proie à la rébellion), Jennifer Esposito (en jeune effrontée en quête identitaire), Adrien Brody (en punk à l'homosexualité refoulée),  Summer of Sam s'illumine de leurs présences hautes en couleur. Spike Lee ne lésinant pas sur les étreintes érotico-pornos à travers quelques coïts bercés de soul et de tube discos. Pour ce faire, on peut presque évoquer le genre musical tant le cinéaste voue un culte à ses tubes entêtants que les fans auront plaisir à réécouter. Mais au-delà de sa satire caustique contre l'homophobie et l'adultère en expansion lors des Seventies (probablement faute de la nouvelle tendance du porno "hardcore"), Spike Lee dénonce la paranoïa collective d'une communauté italienne délibérée à faire la peau à l'assassin à travers leur loi du Talion. Même la mafia s'en mêlera depuis la sollicitation d'un policier préalablement issu de leur même milieu vénal.


Et ce parmi le témoignage majeur du porto-ricain Vinny, véritable emmanché dans ses infidélités conjugales et félonie amicale, tant et si bien que son meilleur ami Ritchie risque de trépasser faute de son excentricité vestimentaire, son look de carnaval et son ambiguïté sexuelle. On y traite donc de droit à la tolérance dans ce thriller torride jonglant avec plusieurs genres à travers sa représentation folklorique d'une faune urbaine en ébullition, faute de la flambée de l'insécurité découlant d'une unique menace. La foule, et particulièrement les jeunes couples, sombrant toujours un peu plus dans une appréhension contagieuse. Les scènes de violence réalistes demeurant souvent impressionnantes dans leur impact cinglant (avec toujours ce même mode opératoire criminel de plusieurs balles dans la tête dans l'habitacle d'une voiture). Tout cela demeure donc assez sombre, décomplexé, hystérique et captivant. Tant auprès de son climat d'insécurité aux confins de l'horreur, du profil improbable du demeuré obsédé par les aboiements d'un chien, que de la caractérisation humaine de ces personnages instables en proie à une quête identitaire. Spike Lee dressant le pathétique portrait d'un porto-ricain incapable de grandir dans son entêtement machiste, son orgueil et son obsession pour le sexe. Quand bien même son alter-ego Ritchie s'affuble d'une posture de grand benêt (il cohabite au départ avec sa mère) en punk aussi instable se réfugiant dans la prostitution et les bras de sa meilleure amie en guise de survie.


Hormis des effets de mise en scène inutilement alambiqués, un rythme parfois sporadique se perdant même un tantinet en cours de route (fallait-il raccourcir le film à 2h00 ?) et une violence aseptique  paradoxalement peu réaliste (j'évoque uniquement les tabassages musclés abusant de ralentis ou  d'effets maniérés fort peu convaincants), Summer of Sam demeure un flamboyant spectacle de décadence corruptrice. Tant auprès de Vinny se raccrochant à la foi de Dieu afin de pardonner son érotomanie, de l'évolution sordide de Ritchie mais aussi du courant dévergondé de Dionna (compagne de Vinny) désemparée à l'idée de combler son partenaire sexuel. Perfectible sans aucun doute de par son climat frénétique pas aussi bien géré par moments, peut-être même démanché (surtout vers sa seconde partie), mais néanmoins transcendé du brio des comédiens totalement investis dans leur fonction à la fois impopulaire et galvaudée. L'intrigue traitant prioritairement d'échec conjugal et professionnel au sein d'une société en pleine mutation (le fameux courant Punk anti social). A revoir donc. 

*Bruno
3èx

mardi 18 août 2020

Little Miss Sunshine. Grand Prix, Deauville 2006.

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Jonathan Dayton et Valerie Faris. 2006. U.S.A. 1h42. Avec Greg Kinnear, Toni Collette, Steve Carell, Paul Dano, Abigail Breslin, Alan Arkin, Bryan Cranston, Dean Norris.

Sortie salles France: 6 Septembre 2006 

FILMOGRAPHIEJonathan Dayton est un réalisateur, producteur, scénariste, et directeur de la photographie américain. Il est né le 7 juillet 1957 à Alameda, en Californie. Il est marié à Valerie Faris, réalisatrice, productrice et scénariste. 2017: Battle of the Sexes. 2012: Elle s'appelle Ruby. 2006: Little Miss Sunshine.
Valerie Faris est une réalisatrice, productrice, scénariste et monteuse américaine née le 20 octobre 1958 dans le comté de Los Angeles en Californie aux États-Unis. 1989 : Rhythm Nation 1814. 2005 : The Check Up. 2006 : Little Miss Sunshine. 2012 : Elle s'appelle Ruby. 2017 : Battle of the Sexes.


Un esprit "punk" plane chez la famile Hoover ! 
Bijou d'humour et d'émotions caustiques à travers les thématiques de l'apparence, de l'élitisme et de la célébrité, Little miss Sunshine n'a pas grugé ses moult récompenses tant il demeure aussi jubilatoire qu'intelligent à se gausser (là on ne l'attend jamais !) du politiquement correct. Tant et si bien que le couple de réalisateurs Jonathan Dayton et Valerie Faris (au passage couple à la ville) parvient à nous attacher à l'une des plus facétieuses familles ricaines vues sur écran de cinéma. Et ce avec une originalité dévergondée comme le souligne l'éthique transgressive du grand-père avide d'interdits et de grossièretés grivoises faute de son âge avancé. Pour ce faire, on s'étonne de rire nerveusement ou de bon coeur lors des moments les plus réjouissants, alors qu'à la seconde d'après on se surprend d'éprouver le sentiment contraire d'une empathie subitement poignante lors d'un contexte tragi-comique. Mais si Little Miss Sunshine parvient autant à séduire sans fard, il le doit aux profils hauts en couleurs (MAIS plus vrais que nature !) d'une famille si fragile dans leur humanisme torturé (le cast irréprochable est donc littéralement renversant !). Car d'autant plus en proie à une rage de vivre incontrôlée dans leur refus de se plier aux exigences d'une société condescendante dénuée d'indulgence chez les précaires, surtout lorsque l'apparence demeure trop standard.


Car communément partagés entre le désir de vaincre et la crainte de perdre comme leur enseigne le patriarche dans sa résignation du dépassement de soi, ces derniers vont finir par s'épauler à se rebeller contre les convenances tout en acceptant leurs échecs personnels. Car comme l'énonce si justement l'un des protagonistes à peine remis d'un chagrin d'amour, c'est par la souffrance que l'on finit par grandir pour apprendre de nos erreurs alors que les jours heureux demeureront de simples souvenirs ludiques. Ainsi, c'est à travers le parcours infantile d'Olive que l'intrigue se cultive, tant et si bien que cette dernière va participer à un célèbre concours de beauté en Californie en compagnie des membres de sa famille malmenés par l'aléa du deuil. Et donc à travers le vent de liberté qui agite davantage chaque personnage, Little Miss Sunshine parvient avec cette énergie solaire à exister par lui même pour se démarquer du divertissement imberbe. De par sa tendresse et ses éclats de rire constants émergeant au sein d'un climat familial orageux, le couple Dayton / Faris radiographie ces profils lambdas avec un humanisme terriblement expressif. La grande réussite de cette satire contre l'élitisme émanant de leur évolution morale à s'exprimer indépendamment par eux mêmes après avoir essuyé leurs revers. Et ce au mépris de se plier aux hiérarchies bien-pensantes se vautrant dans une vulgarité de mauvais goût à travers l'univers pailleté des mini-miss grimées en poupée Barbie.


Il y a des occasions où il vaut mieux perdre que gagner.
Ode suprême à la liberté la plus épanouie du point de vue des valeurs familiales, de l'amour et de la tolérance (quelque soit le choix de nos cultures religieuses, sociales, politiques ou sexuelles), Little Miss Sunshine donne furieusement envie d'embras(s)er la vie si l'on parvient à extraire le vainqueur qui est en soi après avoir assumé les déceptions. Si bien que les premiers seront derniers et les derniers seront premiers... 

*Bruno
2èx

Récompenses: Festival du cinéma américain de Deauville 2006 : Grand prix
Festival international du film de Saint-Sébastien 2006 : Prix du public
American Film Institute Awards 2006 : top 10 des meilleurs films de l'année
BAFTA Awards 2007 :
Meilleur acteur dans un second rôle pour Alan Arkin
Meilleur scénario original pour Michael Arndt
César du cinéma 2007 : meilleur film étranger
Independent Spirit Awards 2007 : meilleur film
Oscars du cinéma 2007 :
Meilleur acteur dans un second rôle pour Alan Arkin
Meilleur scénario original pour Michael Arndt
Screen Actors Guild Awards 2007 : meilleure distribution
Young Artist Awards 2007 : meilleure actrice pour Abigail Breslin

lundi 17 août 2020

La Route

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Road" de John Hillcoat. 2009. U.S.A. 1h52. Avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Charlize Theron, Garret Dillahunt, Robert Duvall, Guy Pearce.

Sortie salles France: 2 Décembre 2009

FILMOGRAPHIEJohn Hillcoat est un cinéaste australien né en 1961 au Queensland. 1988 : Ghosts… of the Civil Dead. 1996 : To Have and to Hold. 2005 : The Proposition. 2009 : La Route. 2012 : Des hommes sans loi. 2016 : Triple 9. 2020 : Witchfinder General.


Terrassant d'intensité dramatique à travers l'épreuve de survie d'une odyssée désenchantée, La Route laisse en état d'amertume bouleversé eu égard de son hyper-réalisme blafard dénué de luminosité. Car épaulé d'une photo désaturée afin de souligner l'aspect funeste de ces décors décharnés étrangement mutiques, La Route transcende le drame post-apo sous l'impulsion d'une caractérisation humaine à fleur de peau. Viggo Mortensen endossant avec une sobriété sentencieuse un paternel prévenant résigné à préserver coûte que coûte la vie de son fils que Kodi Smit-McPhee incarne avec une fragilité naturelle aussi dépouillée. A eux deux, ils forment un duo inoubliable dans leur parcours chaotique où ne cesse de s'y profiler la menace du trépas, tant auprès de la famine, de la maladie que des prédateurs cannibales sillonnant les bourgades. Quand bien même le réalisateur nous rappelle via l'entremise du flash-back la situation conjugale en berne que traversa l'homme avant de plier bagage avec son fils vers un no mans land. Là encore d'une grande sensibilité de par l'intensité dramatique d'une condition de vie dénuée de lueur d'espoir, ses séquences intimistes provoquent le sentiment d'impuissance à travers la détermination d'une femme épuisée par la misère. Poignant et bouleversant (pour ne pas dire déchirant quant au final binaire), mais aussi terriblement inquiétant, parfois terrifiant et déprimant; si bien que l'on y traite de cannibalisme avec une cruauté impassible, La Route ne s'embarrasse ni de fioriture ni de lueur (ou alors si peu) pour provoquer le désarroi.


Et ce à travers son houleux climat de déréliction qu'un père et son fils arpente désespérément afin de dénicher un éventuel havre de paix (musique élégiaque à l'appui composée par Nick Cave et Warren Ellis, excusez du peu !). Le cheminement narratif étant soumis à leur pérégrination et intermittentes rencontres humaines au sein d'un environnement hostile épargné de toute trace végétative et animale. C'est dire si La Route s'avère psychologiquement plombant car d'une infinie tristesse eu égard du chemin de croix que traverse le duo avec une foi désargentée. Au-delà d'y soigner sa mise en forme crépusculaire auquel le dépaysement demeure glaçant d'austérité, John Hillcoat s'efforce tout le long de l'intrigue d'humaniser ses personnages précaires soumis à des conditions de vie draconiennes. Le fils tentant d'ailleurs fréquemment de rappeler à l'ordre de la morale la rigidité de son père lorsqu'il s'agit de prêter main forte à un étranger potentiellement inhospitalier. Cette dégénérescence morale tendant à prouver qu'en situation de dystopie seule la loi du plus fort et l'individualisme priment afin de pouvoir rester en vie. On peut d'ailleurs s'offenser de certaines séquences horrifiantes lorsque des victimes (confinées dans une cave de garde-manger) sont sur le point d'être dévorés par des cannibales alors que l'homme ne prendra aucune mesure pour tenter de les sauver de leur fatale situation.


Terriblement dur donc par son réalisme cafardeux difficilement gérable et d'une noirceur singulière auprès du genre post-apo (j'ai rarement vu aussi nihiliste !), La Route demeure une bouleversante aventure humaine parmi l'autorité de l'amour paternel résigné à sauver sa progéniture pour la postérité du lendemain meilleur. De par son intensité dramatique éprouvante à travers le duo plein de fragilité que forment Viggo Mortensen  Kodi Smit-McPhee, la Route traite de l'amour, du souvenir, de l'espoir et de la résilience avec une tangible tendresse jamais outrée. Une oeuvre existentielle magnifique aux confins du chef-d'oeuvre sépulcral. 

*Bruno
2èx

Récompenses: 2009 : San Diego Film Critics Society Award de la meilleure photographie (Javier Aguirresarobe)
2009 : Utah Film Critics Association Award du meilleur acteur (Viggo Mortensen)
2010 : Vits Award de la meilleure photographie (Javier Aguirresarobe)

dimanche 16 août 2020

The King of Staten Island

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Judd Apatow. 2020. U.S.A. 2h17. Avec Pete Davidson, Bel Powley, Ricky Velez, Lou Wilson, Moises Arias, Marisa Tomei, Maude Apatow.

Sortie salles France: 22 Juillet 2020

FILMOGRAPHIEJudd Apatow est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 6 décembre 1967 à Syosset (New York). 2001: North Hollywood (TV Movie). 2007: En cloque, mode d'emploi. 2005: 40 ans, toujours puceau. 2009: Funny People. 2012: 40 ans mode d'emploi. 2015: Crazy Amy.


Comédie à la fois tendre et drôle à travers le portrait d'un jeune adulte de 24 ans piquant sa crise de nerf lorsque sa mère roucoule avec un nouveau prétendant depuis la disparition de son père mort en service lors d'un incendie; The King of Staten Island est arc en ciel de fraîcheur et d'émotions (bipolaires) en dépit de la gravité du sujet (faisant écho en filigrane aux attentats du 11 Septembre). Le climat hybride, aussi bien explosif que détendu, alternant avec une surprenante fluidité le politiquement incorrect, les décompressions morales de la banalité quotidienne et les actions altruistes. Entre prises de drogue douce (Scott et ses potes tatoués fument du matin au soir), soirées ciné d'exploitation émaillées de séries TV (en mode Game of Throne svp !), leçon néophyte de baby-sitting, cambriolage en herbe, combats de boxe improvisés en plein resto et pédagogie professionnelle (tant pour la passion du tatouage que Scott cultive tout le long de son cheminement que de l'héroïsme des soldats du feu depuis une éviction familiale !). Le réalisateur en profite d'ailleurs de rendre hommage à la bravoure des pompiers lors d'un stage impromptu que Scott témoignera avec émotion forte. Mais c'est autour des thèmes majeurs de l'acceptation du deuil et de l'absence paternelle que Judd Apatow fait évoluer son récit de par son talent de narrateur aussi bien généreux qu'inventif lorsqu'il s'agit de relancer l'action dans des directions toujours imprévisibles.


C'est dire le plaisir procuré face à cette moisson de scénettes de ménage d'un humour caustique (tant familiales et amicales que sentimentales) car soufflant le chaud et le froid quant aux confrontations tempétueuses des personnages se débattant autour de Scott afin de l'extirper de sa torpeur. Outre l'incroyable fantaisie des dialogues incisifs constamment jouissifs, The King of Staten Island est saturé d'un scénario charpenté pour rendre compte de l'état moral du jeune héros à la fois paumé et insouciant depuis la disparition d'un père qu'il a connu jusqu'à l'âge de 7 ans. Cette absence inconsolable pesant inconsciemment sur ses frêles épaules au point de lui freiner toute ambition sociale, professionnelle et sentimentale. Scott déambulant au ralenti (tel un zombie junkie) à se cloîtrer dans les jupes de sa mère davantage préoccupée pour son avenir en suspens. Mais pour autant pétri d'humanité tacite dans son désir timoré de s'ouvrir aux autres avec une impayable maladresse, Scott finira donc par y semer amour, courage, pardon, confiance et reconnaissance de par son initiation de s'éveiller aux autres grâce aux leçons de vie que son entourage lui instille le plus naturellement. Et ce entre flegme et pulsions colériques (avec un brin de rancune), et vice-versa. De par la sobre expansivité des acteurs débordants de vitalité et de sémillance à travers leur optimisme mais aussi leur découragement subsidiaire, Judd Apatow y extrait une galerie de nobles personnages résolument authentiques dans leur esprit foisonnant de communication, de partage, de soutien et de cohésion à mettre en pratique les bienfaits de l'ambition et des valeurs familiales.


Splendide comédie fringante émaillée de fragments de sensibilité et de tendresse, The King of Staten Island est une merveille d'écriture d'y composer sous l'alibi d'un humour fructueux les préoccupations morales de la peur de soi et de grandir face à la tare d'une absence paternelle péniblement gérable. Y émane du vrai cinéma mature au sens "noble" qui plus est renforcé de protagonistes superbement dessinés dans leur humanisme aussi bien vulnérable que pugnace. Un hymne à la vie et à l'amour en somme que nous procure à bras ouvert son auteur confirmé. 

*Bruno

vendredi 14 août 2020

Bully. Grand prix, Stockholm, 2001

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site fr.shopping.rakuten.com

de Larry Clark. 2001. U.S.A. 1h53. Avec Brad Renfro, Rachel Miner, Bijou Phillips, Nick Stahl, Michael Pitt.

Sortie salles France: 12 Décembre 2001

FILMOGRAPHIE: Larry Clark est un réalisateur, photographe, directeur de la photographie, né le 19 Janvier 1943 à Tulsa dans l'Oklahoma. 1995: Kids. 1998: Another Day in Paradise. 2001: Bully. 2002: Teenage Caveman (télé-film). 2002: Ken Park. 2004: Wassup Rockers. 2006: Destricted (segment Impaled). 2012: Marfa Girl (uniquement dispo sur le net). 2015: The Smell of us. 2018 : Marfa Girl 2.


Film choc s'il en est, ad nauseum, Bully est le nouvel uppercut de Larry Clark après avoir été révélé par le mythique Kids et le non moins poisseux Another day in Paradise. Inspiré d'un fait-divers perpétré en 1993 auquel 7 adolescents tuèrent un de leur camarade abusif, Bully nous laisse le souffle coupé sitôt les sentences prononcées. Car on a beau s'écoeurer de la posture psychopathe de ces tueurs en herbe, Larry Clark possède ce don inné d'y dresser leur fragilité morale avec un hyper réalisme plus vrai que nature (pour ne pas dire documenté). C'est d'ailleurs ce qui fait la rigueur du drame sordide qui se dessine devant nos yeux, si bien que l'on subit Bully de plein fouet à l'instar d'un docu-vérité brut de décoffrage, qui plus est émaillé d'instants de poésie à travers ses visages naturalistes. Les acteurs, pour la plupart méconnus, étant bluffants de naturel de par leur jeu improvisé et leur physionomie pubère; tant et si bien que nous n'éprouvions aucune empathie pour leur profil marginal imprégné d'inconscience et d'irresponsabilité. Outre le caractère insoutenable de la longue séquence de meurtre d'une crudité éprouvante (on peut d'ailleurs se remémorer la fameuse tagline d'Hitchcock à travers sa tension exponentielle), Bully tire-parti du souci du détail auprès des expressions cyniques de ces ados pervers communément influencés par leurs sentiments de haine et de revanche avec un goût prononcé pour le sang.


Tant et si bien qu'ils y éprouvent excitation et jouissance communautaire, tant auprès des préparatifs, de leur première tentative manquée que de l'acte odieusement perpétré en complicité insidieuse. Glaçant, effrayant, primitif, ultra malsain et dérangeant, Bully distille un malaise davantage plombant à se familiariser auprès de ces bambins décervelés (voir leur stupide concertation afin d'élaborer un alibi ou encore leurs conversations ne tournant qu'autour du sexe, de la drogue et des sorties nocturnes !) adoptant des postures immorales dans leur innocence pubère. Antipathiques donc, car se complaisant dans la drogue, la luxure et le crime avec une vulgarité décomplexée (certaines séquences sensorielles effleurent d'ailleurs la pornographie par certains plans charnels), ceux-ci finissent tout de même par nous susciter un regain de tristesse, un sentiment de gâchis irréversible passé l'acte criminel. Si bien que le collapse, le sentiment irrépressible de la paranoïa du gendarme seront de rigueur pour la plupart d'entre eux incapables de contenir leur sang froid passé l'irréparable. C'est d'ailleurs à cet instant crucial que Larry Clark insiste sur la fragilité désoeuvrée de ces ados en perdition abdiqués par leurs parents mais aussi la société. Car livrés à eux-même dans leur précarité socio- professionnelle, ils ne comptent donc que sur l'évanescence de la drogue et du sexe pour évacuer l'ennui de leur quotidien sans repère. Ainsi, à travers ce tableau terrifiant d'une marginalité juvénile irrécupérable, Larry Clark nous foudroie d'aigreur, de crainte et de désolation à travers ce terrible constat d'échec d'une jeunesse anti-manichéenne incapable d'assimiler les notions d'amitié, de confiance, d'amour et de pardon.


De toute évidence, Bully est à réserver à un public (très) averti bien que le public ado devrait peut-être y jeter un oeil studieux pour éviter d'emprunter cette trajectoire délinquante de non retour. Profondément pervers et putassier au gré d'une acuité dramatique, il reste probablement l'un des Teen Movie les plus choquants vus au cinéma dans sa facture racée vitriolée.

*Bruno
2èx

RécompenseGrand Prix au Festival international du film de Stockholm de 2001

SPOIL !
Les sentences suivantes sont prononcées proportionnellement au rôle que chacun a tenu dans le complot : (source WIKIPEDIA)

Heather J. Swallers (Kelli Garner) : 7 ans de réclusion criminelle pour complicité d'homicide volontaire avec préméditation
Derek Dzvirko (Daniel Franzese) : 11 ans de réclusion criminelle pour complicité d'homicide volontaire avec préméditation
Alice Willis (Bijou Phillips) : 40 ans de réclusion criminelle pour complicité d'homicide volontaire avec préméditation + circonstances aggravantes
Donald Semenec (Michael Pitt) : emprisonnement à perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation + circonstances aggravantes
Derek Kaufman (Leo Fitzpatrick) : emprisonnement à perpétuité pour complicité d'homicide volontaire avec préméditation + circonstances aggravantes
Lisa Connely (Rachel Miner) : emprisonnement à perpétuité pour complicité d'homicide volontaire avec préméditation + circonstances aggravantes
Marty Puccio (Brad Renfro) : condamnation à la peine de mort par la chaise électrique pour homicide volontaire avec préméditation + incitation à la violence + circonstances aggravantes

mercredi 12 août 2020

L'Agression

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gérard Pires. 1975. France/Italie. 1h41. Avec Jean-Louis Trintignant, Catherine Deneuve, Claude Brasseur, Philippe Brigaud, Franco Fabrizi, Michèle Grellier, Delphine Boffy.

Sortie salles France: 16 Avril 1975 (Int aux - 18 ans)

FILMOGRAPHIEGérard Pirès est un réalisateur français, né le 31 août 1942 à Paris. 1968 : Erotissimo. 1971 : Fantasia chez les ploucs. 1973 : Elle court, elle court la banlieue. 1974 : L'Agression. 1975 : Attention les yeux ! 1976 : L'Ordinateur des pompes funèbres. 1980: L'Entourloupe. 1981 : Rends-moi la clé. 1998 : Taxi. 2001 : Riders. 2004 : Double Zéro. 2005 : Les Chevaliers du ciel.


Quand la violence s'empare de la France profonde, un justicier sommeille en toi.
Ovni français sombré dans l'oubli depuis pas mal de décennies alors qu'à sa sortie il récolta tout de même 1 227 990 entrées (en dépit, ou plutôt, grâce à son interdiction aux moins de 18 ans !), L'Agression exploite le vigilante movie de manière aussi auteurisante que lucrative. Tant et si bien que nous sommes fréquemment désarçonnés par le ton décalé des personnages lunaires et outranciers palliant leur douleur morale dans la violence et les apartés lubriques. Le pitch: sur une autoroute estivale, 3 motards s'en prennent violemment à un couple et leur fille à bord de leur voiture. Passée une longue course-poursuite, seul l'époux y réchappe après avoir constaté le viol suivi du décès de sa femme et de sa fille. Tentant d'évacuer sa souffrance dans les bras de sa belle-soeur, Paul Varlin finit par céder à la loi du talion après l'impuissance de la police. Déconcertant à plus d'un titre à travers sa mise en scène personnelle teintée de comédie grivoise et d'âpre violence ou dérangée (son final meurtrier et l'étonnante conclusion pleine d'ironie quant à sa diatribe contre la légitime défense), l'Agression vaut surtout pour ses courses-poursuites sur bitume très réussies car réalistes, brutales et effrénées, ainsi que la solidité de son casting héritières des Seventies.


Si bien que se disputent à l'écran (lors de conversations de comptoir fréquemment grivoises !) Jean Louis Trintignant en justicier paumé au comportement erratique (il tente tout de même de violer sa belle-soeur pour évacuer sa souffrance insurmontable du deuil ! ?), la radieuse et spontanée Catherine Deneuve en belle-soeur prévenante au fil d'une initiation dévergondée (!?) et de l'inquiétant Claude Brasseur en taulier fascisant aussi inspiré par sa vulgarité folichonne. Ainsi donc, de par ses situations excentriques tragi-cocasses (notamment chez le repère isolé des 3 motards) et son climat indicible d'une société d'insécurité en déliquescence (le prologue demeure carrément halluciné, tant auprès des exactions gratuites des assaillants que du couple de vacanciers irresponsables dans leur provocation puérile), l'Agression fascine (mais agace aussi parfois) par ses ruptures de ton étrangement magnétiques. Tout du moins pour le cinéphile avide d'expérience atypique appréciant les thèmes de la névrose, de la frustration sexuelle et de la vendetta musclée. En précisant tout de même que l'action s'avère néanmoins timorée (si on écarte ses 2/3 incroyables poursuites sur bitume). Gérard Pires se focalisant plutôt sur les rapports étranges car à la fois tendus, attachants et masochistes entre Catherine Deneuve (resplendissante également de beauté naturelle !) et Jean-louis Trintignant très à l'aise dans leur rôle respectif difficilement domptable.


A découvrir donc en étant plutôt averti que cette oeuvre oubliée demeure tout de même difficile d'accès par son contenu hybride (à la limite de l'auto-parodie lors des situations les plus cintrées). En tout état de cause, il ne laisse pas indifférent et laisse même certaines traces dans l'encéphale grâce à sa liberté de ton marginale étonnamment autonome. 

*Bruno

mardi 11 août 2020

Fantômes contre Fantômes

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site movieposters.ha.com

"The Frighteners" de Peter Jackson. 1996. Nouvelle-Zélande/U.S.A. 1h51. Avec Michael J. Fox, Trini Alvarado, Peter Dobson, John Astin, Jeffrey Combs, Dee Wallace-Stone, Jake Busey, Chi McBride. 

Sortie salles France: 29 Janvier 1997 (Int - 12 ans)

FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande). 1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: Histoire d'un aller et retour.

Objet filmique aussi frappadingue que dégénéré de par l'originalité de son intrigue menée à 100 à l'heure, son action à répétition et sa galerie de personnages lunaires s'opposant entre les valeurs du Bien et du Mal, Fantômes contre Fantômes exploite les codes avec une audace burnée eu égard de la contradiction des genres ballottés tous azimuts. Epaulé de l'ultra dynamisme du montage et de la complicité expansive des personnages usant de bravoures pour venir à bout d'un ectoplasme serial-killer; Peter Jackson se prend presque pour Sam Raimi à travers ses situations échevelées tout droit sorties d'un cartoon mal élevé. Mais louablement, il parvient avec une énergie folingue à y imprimer sa patte à travers ses élans de cocasserie bonnard (sa 1ère partie avec les gentils fantômes missionnés pour faire peur à de jeunes occupants) et sa dramaturgie frissonnante lors d'une seconde partie plus alerte quant au jeu mirobolant du chat et de la souris. Ainsi donc, en exploitant les clichés du film de hantise, entre modernité et gothisme séculaire, Peter Jackson redouble d'efficacité de par son inventivité en roue libre d'y cumuler les poursuites infernales entres héros humains (le couple Franck/lucie), gentils fantômes (le trio protecteur de Franck) et méchants fantômes (le serial-killer d'outre-tombe Spoil ! bientôt accompagné de sa compagne azimutée Fin du Spoil. Si bien qu'un nombre conséquent de crises cardiaques viennent d'alerter les forces de l'ordre de la bourgade de Fairwater dépêchant sur les lieux un agent du FBI aussi borderline que psychotique (Jeffrey Combs crève littéralement l'écran à travers sa force d'expression viscérale et son look de gestapo SM !).

Quant à notre héros Franck, chasseur de fantômes au rabais à peine remis du deuil de son épouse, il a depuis la faculté de communiquer et de voir les revenants. Mais alors qu'il tente de prêter main forte à un jeune couple témoins de phénomènes paranormaux, il doit se mesurer au plus redoutable des tueurs en série, un fantôme revanchard poursuivant ses exactions sur terre après s'être échappé de l'enfer. Au passage, ce dernier déguisé en faucheuse se prendra véritablement pour la mort en personne de manière faraude. Au-delà de la fantaisie de sa narration fertile en rebondissements et inventions déjantées, on reste bluffé par le renouvellement de son action effrénée poursuivant sa trajectoire vers des directions davantage inquiétantes. Quand bien même des personnages secondaires (vivants ou morts) y font leur apparition de manière totalement improvisée afin de se mêler à l'aventure démoniale. Bref, c'est donc un véritable tour de montagne russe que nous parachève Peter Jackson sous l'impulsion d'un Michael J. Fox étonnamment sobre et parfois même (un brin) touchant dans sa fonction de héros en herbe en quête d'exutoire. Et ce en exploitant aussi efficacement d'autres codes issus du genre policier où s'y mêlent énigme filiale, romance novice et acceptation du deuil. Seul bémol face à ce divertissement de premier choix, les FX en CGI hélas peu crédibles dans la majorité des séquences factices, si bien que Peter Jackson doit probablement aujourd'hui s'en mordre les doigts d'avoir accéder à une facilité aussi peu probante. A titre d'exemple, l'apparition de la faucheuse autrefois si fascinante ne possède plus aujourd'hui ce même éclat visuel, ce similaire fantasme formel, cet identique attrait magnétique. 

Quoiqu'il advienne, le plaisir du cinéphile en quête d'émotions, de frissons et de cocasserie reste intacte de par la pétulante énergie que procure Fantômes contre Fantômes à travers sa pochette-surprise de tous les dangers. 

*Bruno

3èx

lundi 10 août 2020

Byzantium

                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site onechannel.tv

de Neil Jordan. 2012. Irlande/Angleterre. 1h58. Avec Gemma Arterton, Saoirse Ronan, Jonny Lee Miller, Sam Riley, Caleb Landry Jones, Tom Hollander, Daniel Mays.

Sortie salles Angleterre / Irlande. 31 Mai 2013. France: Direct To Video

FILMOGRAPHIENeil Jordan est un réalisateur, producteur, scénariste et écrivain irlandais, né le 25 Février 1950 à Sligo. 1982: Angel. 1984: La Compagnie des Loups. 1986: Mona Lisa. 1988: High Spirits. 1989: Nous ne sommes pas des Anges. 1991: L'Etrangère. 1992: The Crying Game. 1994: Entretien avec un Vampire. 1996: Michael Collins. 1997: The Butcher Boy. 1999: Prémonitions. 1999: La Fin d'une Liaison. 2002: L'Homme de la Riviera. 2005: Breakfast on Pluto. 2007: A vif. 2009: Ondine. 2012: Byzantium


Auteur d'authentiques perles du genre (The Crying GameLa Compagnie des Loups, Entretien avec un Vampire), Neil Jordan renoue avec l'ambition de ses débuts en abordant à nouveau la thématique du vampirisme au 1er degré. Tant et si bien que les fans seront ravis de retrouver ici ce cinéma intègre si cher à nos yeux puisque conçu pour y contenter les adultes. Le pitchDeux femmes vampires tentent de survivre dans leur société moderne en trouvant refuge auprès d'un hôtel surnommée Byzantium. La plus jeune d'entre elles tombe amoureuse d'un amant et lui dévoile son histoire vieille de 200 ans. C'est alors que débarque une confrérie ayant pour unique motivation de les annihiler.  Pourvu de sincères intentions (oh combien louables) afin de redorer un sang neuf au mythe du vampire au sein du cinéma Fantastique le plus épuré, Byzantium joue dans la cour des grands à daigner illustrer la nouvelle débâcle d'un couple de vampires, prises à parti avec des phallocrates indomptables entourés de quelques émissaires aussi pugnaces. Alors qu'Eléanor semble lamentée de sa condition d'immortelle dans son corps d'ado, sa mère Clara se livre à la prostitution afin de subvenir à leur besoin. Epris de mélancolie et de contrariété, Eléanor trouve refuge dans les bras d'un partenaire tout aussi dépressif. Dans un désir de confidence et afin de soulager sa culpabilité, elle écrit un journal qu'elle finit par dévoiler à son confident. En alternant l'époque contemporaine et victorienne au gré d'efficaces flash-back, son cheminement narratif langoureux nous en apprend toujours un peu plus sur le passé de nos héroïnes afin de saisir de quelle manière ont-elles pu devenir des vampires, par quelle malédiction, et quel en est au final leur parcours personnel après avoir été longuement séparées ! 


De par leur caractérisation sobrement humaniste sans fioritures, Neil Jordan ne s'embarrasse pas des stéréotypes pour nous ressortir l'attirail vieillot des canines pointues, du miroir sans reflet et des pouvoirs surhumains. Si bien qu'à contrario, et avec modestie, nos suceuses de sang sont tout simplement pourvues d'un ongle acéré afin d'alpaguer leur proie pour y entailler la chair et y siroter la sève. Nanti d'une somptueuse photo et d'une imagerie lyrique parfois ensorcelante, Byzantium nous séduit sans effet de manche à travers la complexité torturée de ces femmes condamnées à la solitude, car dépréciées par une confrérie misogyne réfutant la procréation. Le scénario faisant la part belle à la psychologie conflictuelle entre une mère obtuse et sa fille dépressive, d'autant plus épiées par ces antagonistes à la fois machistes et couards. Quand bien même certaines séquences fantasmagoriques à la poésie stylisée (la fontaine de jouvence inondée de sang) et son contexte écolo-singulier pour se substituer au vampire (le repère des chauves-souris et leurs effets occultes) renforcent l'ambition de Neil Jordan à nous narrer une sombre et fragile histoire de vampire à hauteur de femme. Le script prenant toujours son temps à nous décrire la difficile relation entre une mère et sa fille prisonnières de leur condition d'immortelles mais néanmoins pétries d'affection l'une pour l'autre en dépit de leur discorde davantage préjudiciable. On peut d'ailleurs dignement saluer l'interprétation dépouillée des 2 jeunes actrices à la fois charnelles et caractérielles dans leur force d'expression souvent contradictoire. Si bien que toute l'intrigue repose sur leur évolution morale à opter pour le meilleur choix de survie (le refuge de l'hôtel) en dépit de la rébellion de sa fille (beaucoup plus censée et révérencieuse en matière d'éthique) avide de rédemption et d'affection dans son petit corps de 16 ans. 


Une métaphore féministe. 
A la fois beau et fragile, mélancolique et violent; Byzantium respecte impérativement le genre dans son désir de l'imprimer au 1er degré sous l'impulsion d'une caractérisation humaine aussi empathique que fascinante. L'essentiel étant qu'ici nous croyions à nouveau au mythe du vampire à travers un esthétisme sensuel saillant, à l'instar de la beauté naturelle de ces jeunes actrices se disputant le pouvoir avec une acuité pleine de tendresse. A ne pas rater, notamment afin de réparer son catastrophique échec commercial. 

*Bruno
10.08.20
30.10.13; 109 v

vendredi 7 août 2020

Magic

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Attenborough. 1978. U.S.A. 1h47. Avec Anthony Hopkins, Ann-Margret, Burgess Meredith, Ed Lauter, E.J André, Jerry Houser, David Ogden Stiers, Lillian Randolph, Joe Lowry, Bob Hackman, Mary Munday.

Sortie U.S: Novembre 1978

FILMOGRAPHIERichard Attenborough, né Richard Samuel, baron Attenborough, le 29 Août 1923 à Cambridge est un acteur, producteur et réalisateur britannique. 1969: Ah Dieu ! que la guerre est jolie. 1972: Les Griffes du Lion. 1977: Un Pont trop loin. 1978: Magic. 1982: Gandhi. 1985: A Chorus Line. 1987: Le Cri de la Liberté. 1992: Chaplin. 1993: Les Ombres du coeur. 1996: Un Temps pour l'amour. 1999: Grey Owl. 2006: War and Destiny. 2007: Closing the Ring.


D'après le scénario de William Goldman (tiré de sa propre nouvelle), Magic est l'unique long-métrage de l'illustre Richard Attenborough. Dominé par la révélation Anthony Hopkins littéralement transi d'émoi en ventriloque erratique, ce drame psychologique transplanté dans le cadre du thriller horrifique traite avec ambiguïté d'un cas de schizophrénie à travers le duo formé par celui-ci et sa marionnette. Le pitchCorky est un illusionniste novice, introverti et timoré, ayant peine à rencontrer le succès dans les bars qu'il fréquente. Jusqu'au jour où il décide de s'épauler d'une marionnette pour interpréter le rôle de ventriloque face à un public galvanisé. En pleine ascension populaire, il décide malgré tout de fuir un moment les projecteurs pour s'éclipser dans une contrée bucolique par peur de la célébrité. Mais Corky est atteint d'une grave pathologie le poussant à  commettre l'irréparable à travers l'esprit de sa marionnette
.

Avec pudeur, sobriété et réalisme oh combien vigoureux, Magic y autopsie le portrait torturé d'un saltimbanque à l'orée d'une riche carrière mais compromis par les arcanes du dédoublement de personnalité sous l'impulsion tyrannique de son pantin de bois. Ainsi, à travers les provocations sarcastiques de ce dernier prénommé Fats, Corky se laissera peu à peu influencer puis asservir par son autorité aussi désinvolte que démoniale. Profondément solitaire et introverti depuis sa tendre enfance, Corky y endosse un être refoulé, paniqué à l'idée d'échouer, à l'instar de son antécédente idylle de jeunesse discréditée par sa timidité. Ainsi, en osant se convertir à la célébrité pailletée, cet intermittent s'accoutre d'une marionnette pour pouvoir transcender sa crainte de l'échec. Mais sitôt le succès amorcé, il décidera de s'éclipser vers sa contrée natale le temps d'une réflexion. Par cette même occasion placide, il tentera de renouer les liens avec son amour de jeunesse. Mais son producteur suspicieux de son instabilité à y refuser un examen médical entreprend de lui rendre visite. A ce titre, la séquence auquel celui-ci lui propose de le mesurer à une épreuve de force temporelle (dans la mesure d'efforcer Corky à ne pas s'exprimer par l'entremise de Fats 5 minutes durant) constitue un morceau d'anthologie terriblement sensoriel et éprouvant ! Au préalable, on peut d'ailleurs aussi citer à travers son intensité dramatique scrupuleuse l'expérience télépathique du jeu de cartes entamé entre Corky et Peggy !


Fort d'une narration aussi cruelle que nihiliste, Richard Attenborough nous oppose donc le cas pathologique d'un homme de spectacle délibéré à rencontrer le succès après avoir subi les brimades d'un public égoïste ne tablant que sur leur plaisir personnel pour y savourer un spectacle de choix. Transcendé de la force d'expression dépressive d'Anthony Hopkins déjà révélateur de son talent factuel, Magic nous transcende son profil bicéphale par le biais de son double rancunier avide d'autonomie décomplexée (la nature contradictoire de Corky donc plongé dans l'autisme). De par son climat à la fois trouble et feutré, exacerbé du huis-clos bucolique d'un chalet que le trio d'amants trouve refuge pour se démêler de leur conflit amoureux, Magic alimente une anxiété davantage redoutée auprès de ses exactions aussi perfides que pernicieuses. Ainsi donc, à travers le déclin pathologique de Corky tyrannisé par son double maléfique, Magic emprunte le cheminement du  drame psychologique à la fois fragile et arbitraire auprès de la tragédie qui se dessine lentement devant nos yeux. Accompagné du thème langoureux de Jerry Goldsmith, le réalisateur insiste sobrement sur la détresse humaine de sa victime compromise par un choix cornélien. Tant et si bien qu'à travers sa romance enfin concrétisée avec Peggy après 15 ans d'attente, on ne peut s'empêcher d'y éprouver une terrible empathie pour l'impossible romance d'un artiste à la sensibilité beaucoup trop névralgique.


Huis-clos intimiste à la fois trouble et contraignant, Magic constitue une poignante tragédie humaine à travers une réflexion sur l'ambition et l'appréhension d'approcher la fioriture de la célébrité. Et ce tout en égratignant en filigrane l'élitisme du show-business et son public orgueilleux toujours plus avide de virtuosité. Il y découle un chef-d'oeuvre funèbre de par son climat aigre à la lisière du fantastique car y semant le doute quand à la véritable identité de Fats. Pantin articulé de vie par le biais de son créateur ou véritable entité maléfique douée de vie grâce à son auteur ? Sublimé de l'interprétation fébrile d'Anthony Hopkins en émoi versatile, Magic envoûte et émeut en y provoquant désarroi, confusion et oppression avec une intelligence rare pour la facture surnaturelle de sa thématique de la "poupée diabolique". 

*Bruno
07.08.20. 5è
17.01.11. 

jeudi 6 août 2020

24 Heures avant la nuit / La 25è Heure

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"25th hour" de Spike Lee. 2002. U.S.A. 2h15. Avec Edward Norton, Barry Pepper, Philip Seymour Hoffman, Rosario Dawson, Anna Paquin, Brian Cox.

Sortie salles France: 12 Mars 2003

FILMOGRAPHIESpike Lee (Shelton Jackson Lee) est un scénariste, réalisateur, acteur et producteur américain né le 20 mars 1957 à Atlanta (Géorgie, États-Unis).1983 : Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads. 1986 : Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. 1988 : School Daze. 1989 : Do the Right Thing. 1990 : Mo' Better Blues. 1991 : Jungle Fever. 1992 : Malcolm X. 1994 : Crooklyn. 1995 : Clockers. 1996 : Girl 6. 1996 : Get on the Bus. 1998 : He Got Game. 1999 : Summer of Sam. 2000 : The Very Black Show. 2002 : La 25e Heure. 2004 : She Hate Me. 2006 : Inside Man. 2008 : Miracle à Santa Anna. 2012 : Red Hook Summer. 2013 : Old Boy. 2014 : Da Sweet Blood of Jesus. 2015 : Chi-Raq. 2018 : BlacKkKlansman. 2020 : Da 5 Bloods.


Marche funèbre désabusée, chemin de croix cérébral auprès d'un dealer en quête désespérée de rédemption après avoir été alpagué par la police avec une grosse quantité de drogue, 24 Heures avant la nuit y sublime son ultime jour de liberté en compagnie de ses fidèles proches. Car condamné à 7 années de réclusion, Monty Brogan profitera de cette ultime bouffée d'air en compagnie de sa compagne auquel il éprouve une suspicion de trahison, de 2 de ses meilleurs amis et de son père hanté de culpabilité. La trajectoire narrative étant assujettie aux prises de conscience des personnages communément soucieux pour l'avenir de Monty transi d'appréhension quant à sa future épreuve carcérale. Superbement incarné par Edward Norton en dealer au grand coeur assailli de désagrément, de doute et de culpabilité, 24 heures avant la nuit se décline donc en film d'acteurs tant Spike Lee prend son temps à radiographier ses personnages tourmentés avec une intensité dramatique aussi dépouillée que bouleversante.


Pour ce faire, au-delà de son casting au p'tits oignons parmi lesquels on y retrouve le regretté Philip Seymour Hoffman en professeur timoré en manque affectif, de la portoricaine de braise Rosario Dawson en amante aussi discrète qu'indécise, on peut privilégier la prestance pleine de charisme de Barry Pepper en comparse couard résolument embarrassé et offensé pour le sort de son meilleur ami en déroute morale. Superbement mis en scène en y auscultant au plus près de leur sensibilité les fêlures psychologiques de ces personnages en proie à la désillusion, 24 Heures avant la nuit fait office de grand moment de cinéma épuré de par son brio d'y transcender une étude caractérielle à travers les valeurs familiales, fraternelles et sentimentales. Ainsi, en abordant ces thématiques universelles inscrites dans la pudeur et la rancoeur, Spike Lee fait vibrer notre corde sensible à l'aide d'un vérisme aussi pur que cinégénique eu égard de l'attention portée à sa mise en scène alambiquée et au talent naturel de ces comédiens ne débordant jamais. Sorte de mélodrame pudique car tout en retenue combiné au polar noir intimiste, 24 heures avant la nuit aborde avec beaucoup de tact ces valeurs humaines à travers la dichotomie du Bien et du Mal. Dans la mesure où l'on ne cesse d'éprouver une éprouvante empathie mêlée de sentiment d'injustice pour le profil de Monty payant aujourd'hui son lourd tribus pour la facilité de l'illégalité.


Plus l'amitié est grande plus la douleur est forte
Douloureux drame humain donc à la fois chétif et crépusculaire quant aux états d'âme contrariés affectés de culpabilité, 24 heures avant la nuit oppose notamment en filigrane les sentiments de suspicion et de paranoïa post 11 Septembre (le film ayant été tourné 1 an après les attentats de 2001) à travers la posture anxiogène de Monty observant sobrement ses proches (et les étrangers !) avec une inquiétude hésitante. Peut-être le plus beau film de Spike Lee.

*Bruno
2èx

Récompenses:
Central Ohio Film Critics Association Awards 2003 : meilleure musique pour Terence Blanchard
Las Vegas Film Critics Society Awards 2003 : meilleure musique pour Terence Blanchard
Prix Sant Jordi du cinéma 2004 : meilleur acteur étranger pour Edward Norton

mercredi 5 août 2020

Lust for a Vampire

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Jimmy Sangster. 1971. Angleterre. 1h35. Avec Yutte Stensgaard, Michael Johnson, Ralph Bates, Barbara Jefford, Suzanna Leigh.

Sortie salles France: 22 Février 1973

FILMOGRAPHIE: Jimmy Sangster est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannique né le 2 décembre 1927 dans le North Wales (Pays de Galles), décédé le 19 août 2011 à Londres. 1970 : Les Horreurs de Frankenstein. 1971: Lust for a Vampire. 1972 : Sueur froide dans la nuit.


Précédé d'une sinistre réputation, Lust for a Vampire fait clairement parti du bas du panier de l'écurie Hammer. Réalisé par Jimmy Sangster à qui l'on doit les sympatoches Les Horreurs de Frankenstein et Sueurs Froides dans la nuit, celui-ci semble bien peu inspiré à exploiter les fourberies de la Comtesse Mircalla Karnstein déjà illustrée dans le superbe Vampire Lovers puis un peu plus tard dans l'effronté les Sévices de Dracula. Son échec émanant d'un script d'une navrante platitude (un professeur tombe amoureux d'une de ses élèves - personnifiée par la comtesse - avant de la suspecter d'y être un vampire) et d'une réalisation falote faisant pâle figure pour une prod Hammer. Incapable d'insuffler un quelconque suspense autour du sort de ses élèves (parfois dénudés) en proie au danger du vampirisme quand bien même la timide romance amorcée entre Richard et Mircalla ne nous accorde aucune dimension dramatique; Lust for a Vampire ne compte que sur la beauté de certaines images (marque de fabrique de la Hammer, à l'instar de ce corps féminin dévalant un puits au ralenti) et sur celle lascive de certaines actrices (avec un soupçon d'érotisme folichon quant aux corps dénudés) pour éveiller notre timide attention. A oublier donc, à moins de le découvrir d'un oeil curieux chez les aficionados tant la Hammer nous ne avait pas habitué à tant de médiocrité.


*Bruno

Ci-joint une excellente critique tranchée: https://tortillapolis.com/critique-film-lust-for-a-vampire-jimmy-sangster-1971/