mercredi 18 décembre 2024

Chantons sous la pluie / Singin' in the Rain

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Stanley Donen. 1952. U.S.A. 1h43. Avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Donald O'Connor, Jean Hagen. 

Sortie salles France: 11 Septembre 1953. U.S: 11 Avril 1952

FILMOGRAPHIEStanley Donen est un réalisateur américain né le 13 avril 1924 à Columbia (Caroline du Sud) et mort le 21 février 2019 à New York. 1949 : Un jour à New York. 1951 : Mariage royal. 1952 : Ruse d'amour. 1952 : Chantons sous la pluie. 1952 : L'Intrépide. 1954 : Donnez-lui une chance. 1954 : Les Sept Femmes de Barbe-Rousse. 1954 : Au fond de mon cœur. 1955 : Beau fixe sur New York. 1955 : L'Étranger au paradis. 1957 : Drôle de frimousse. 1957 : Pique-nique en pyjama. 1957 : Embrasse-la pour moi. 1958 : Indiscret. 1958 : Cette satanée Lola. 1960 : Chérie recommençons. 1960 : Un cadeau pour le patron. 1960 : Ailleurs l'herbe est plus verte. 1963 : Charade. 1966 : Arabesque. 1967 : Voyage à deux. 1967 : Fantasmes. 1969 : L'Escalier. 1974 : Le Petit Prince. 1975 : Les Aventuriers du Lucky Lady. 1978 : Folie Folie. 1980 : Saturn 3. 1984 : C'est la faute à Rio . 


« Le bonheur est une étincelle d’amour qui éclate de rire. »
Découvrir pour la toute première fois (jamais trop tard qu'il disait, c'est bien connu !) Chantons sous la pluie près de 75 ans après sa sortie prouve à quel point le cinéma est un (7è) art alchimique dépassant parfois la raison lorsque nous avions affaire à un écrin aussi luminescent. Si bien qu'il est impossible de contempler non sans émotion, sans cette espèce de stupeur de gosse (retrouvée !) ses chorégraphies entêtantes réglées au millimètre par des artistes prodiges innées à se projetés sur un plateau de tournage touché par la grâce. C'est dire si Chantons sous la pluie est une fête de chaque instant, un arc en ciel fulgurant déclarant notamment sa flamme à la modernité du cinéma "parlant" alors à ses prémices. Une fête du cinéma auditif donc, un hymne à la vie, à l'amour et à l'insouciance à travers sa philosophie décomplexée d'y transcender la morosité en apprenant à cadencer des pas de claquettes sous un parapluie aqueux.


Illuminé de la spontanéité des comédiens fringants chantant et dansant à l'unisson sans jamais éprouver soupçon de relâchement (c'est l'inverse qui se produit au fil du cheminement narratif en crescendo émotif !), Chantons sous la pluie est l'incarnation de la féérie la plus exaltante sous la houlette de Stanley Donen / Gene Kelly à leur acmé mutuelle. Les compères rigoureusement complices communiant les clins d'oeil au cinéma muet puis au parlant en rendant également hommage aux doubleurs du 7è art prêtant leur diction vocale pour y parfaire leur projet (ici) musical. Vortex inépuisable d'émotions frétillantes au rythme de gags, instants de tendresse, fantaisies, amitiés (la complémentarité fusionnelle entre Donald et Cosmo) et romances éperdues que se disputent deux comédiennes pour les mirettes d'un Gene Kelly transi d'aubaine, Chantons sous la pluie table sur la simplicité d'une trame universelle pour emporter la mise. 


Car il s'agit bien de passion de sentiments sémillants (tant pour la danse, la musique, le bonheur et les conflits amoureux) que l'on nous dépeint sous un déluge de plages musicales toutes plus anthologiques les unes que les autres. Si bien que l'on verse parfois des larmes de bonheur jusqu'au final festoyant nous suscitant pour un peu la mine désolée de quitter aussi brièvement cette symphonie de l'épanouissement le plus noble jusqu'à l'ultime limite du fameux The End inscrit en or sur l'écran d'une désarmante innocence. De là à dire qu'effectivement Chantons sous la pluie est l'un des plus beaux films du monde, l'un des spectacles les plus gracieux et homogènes qui soit, il n'y a qu'un pas. Mon plus vibrant cadeau de noël "2024" que j'imprime d'une pierre blanche.

*Bruno
Vostf

Infos subsidiaires issues de Wikipedia
Le film prend son statut de film culte avec le temps et surtout à force de diffusions à la télévision, surtout à partir des années 1960 et de la télévision en couleurs. Il atteint son apogée dans les années 1970, lors desquelles il fait l'objet de nombreuses analyses par des universitaires et des auteurs célèbres. Pauline Kael en fait « probablement le film musical américain le plus agréable à regarder »s .

En 1974, la MGM sort That's Entertainment!, un film de compilation de ses meilleurs succès de comédie musicale. C'est là que Chantons sous la pluie revient sur le devant de la scène, quand Fred Astaire présente le numéro de Gene Kelly en le qualifiant de numéro classique et inoubliable et que Frank Sinatra qualifie le film de meilleure comédie musicale de tous les tempss. L'année suivante, le film est à l'affiche du Radio City Music Hall de New York pendant une semaines.

À partir du milieu des années 1970, Chantons sous la pluie est de plus en plus souvent cité comme la comédie musicale préférée dans les sondages.

Classement
Le film est régulièrement qualifié de meilleure comédie musicale de tous les temps, mais n'apparaît pas immédiatement dans les classements de meilleurs films. En 1962, seule une personne mentionne Chantons sous la pluie dans le classement décennal du magazine Sight and Sound, et cinq personnes font de même dix ans plus tards. Il devient première comédie musicale de son classement (et quatrième film) en 1982, y reste quatre éditions d'affilée et intègre deux fois le top 10 tous genres confondus.

En 1998, l'American Film Institute estime que le film est la meilleure comédie musicale de tous les temps et le place dixième de son classement général. En 2007, il est cinquième au classement générals. La même année, le film est à la cinquième place du top 100 des meilleurs films établi par l'American Film Institute. En 2008, il est huitième de la lise des meilleurs films de tous les temps d'Empire.

mercredi 11 décembre 2024

La nuit se traîne. 2024 : Festival Nouvelles Vagues de Biarritz : prix du public.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michiel Blanchart. 2024. France/Belgique. 1h37. Avec Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet, Romain Duris, Mustii, Sam Louwyck.

Sortie salles France: 28 Août 2024. Belgique: 4 Septembre 2024.

FILMOGRAPHIE: Michiel Blanchart, né en 19931,2 à Louvain3, est un réalisateur et scénariste belge. 2014 : L'Annonce (court métrage). 2015-2016 : Lulu (court métrage). 2017 : Dynaman (court métrage). 2018 : Cul (court métrage). 2019 : La Vague (série), coréalisé avec Stéphane Hénocque. 2020 : T'es morte Hélène (court métrage). 2024 : La nuit se traîne (long métrage).


Survival urbain d'une redoutable efficacité, tant auprès des scènes d'action aussi inventives que vertigineuses, de son incroyable montage à couper au rasoir que de la conduite du récit difficilement prévisible, La Nuit de traîne est une production franco-belge (mais réalisé par le belge Michiel Blanchart) menée sans temps morts d'après ses influences ricaines ultra musclées. Pour autant, l'action jamais gratuite reste au service du périple à perdre haleine que l'acteur Jonathan Feltre soulève à bout de bras dans sa fonction soumise de bête traquée tous azimuts après s'être défendu lors d'une violente altercation particulièrement raciste. Dénue de diction théâtrale, les comédiens méconnus chez nous parviennent facilement à nous impliquer au sein de leur chasse à l'homme sous l'impulsion d'un Romain Duris monolithique en leader à la fois impassible, renfrogné, radical, si bien que l'on oublie fissa l'illustre acteur qu'il symbolise chez nous de manière autrement décontractée. 


Ainsi donc, illuminé d'une photo à la fois ocre et sépia au sein de l'aire nocturne d'un Bruxelles quelque peu humecté, La Nuit se traine ne manque pas non plus d'atmosphère envoûtante lors des moments les plus intimistes impeccablement cadrés à travers son souci formel géométrique. L'oeuvre indépendante à la réalisation étonnamment maîtrisée affichant un esprit de série B effrontée auprès de son anti-manichéisme politiquement incorrect. A l'instar de son surprenant final (à une incohérence près pour l'évasion furtive d'un personnage) insufflant un suspense modestement haletant pour la survie d'anti-héros à 2 doigts de trépasser et avant que le générique ne se décide brutalement de couper court à la tragédie. Le tout sobrement illustré sous un contexte social de manifestation insurrectionnelle afin d'y pointer du doigt l'abus de pouvoir et les violences policières à travers une idéologie raciste. 


Oeuvre coup de poing tributaire du divertissement par excellence, La nuit se traîne ne manque ni de caractère ni de souffle épique pour s'extirper du produit standard bankable que Michiel Blanchart se refuse radicalement à singer. 

*Bruno

Récompenses:
Festival International du Film de Biarritz - Nouvelles Vagues 2024 : Prix du public
Festival de Rome 2024: Prix du jury

Info subsidiaire: Le tournage eut lieu à Bruxelles pendant 35 jours entre mars et avril 2023

mardi 10 décembre 2024

Hérétic

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Scott Beck et Bryan Woods. 2024. U.S.A. 1h51. Avec Hugh Grant, Chloe East, Sophie Thatcher, Topher Grace, Elle Young.

Sortie salles France: 27 Novembre 2024.

FILMOGRAPHIE: Scott Beck est né le 22 octobre 1984 dans le Colorado, États-Unis. Il est scénariste et producteur. Bryan Woods est né le 14 septembre 1984 en Iowa, États-Unis. Il est scénariste et producteur. 2006: The Bride Wore Blood2012: Spread. 2015: Nightlight. 2019: Haunt. 2023: La Terre d'avant. 2024: Hérétic. 


"Nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, nous les voyons telles que nous sommes"
Formidable surprise que cette prod A24 réalisée par les compères Scott Beck / Bryan Woods parfaitement inspirés à nous concocter un jeu de dupe et de manipulation à l'instar d'un Monopoly grandeur nature fortement imprégné de mysticisme et de religion. Si bien que 2 jeunes mormones vont se retrouver séquestrées dans la demeure labyrinthique d'un étrange homme solitaire de prime abord acort. Ainsi, durant la quasi totalité du récit, ce dernier n'aura de cesse de jouer avec les croyances de celles-ci livrées à un terrible dilemme (croyance / incroyance) pour s'efforcer d'y trouver une résolution de secours dans leur condition recluse. Brillamment interprété par 2 actrices juvéniles sciemment dociles et candides auprès de leur fidélité pieuse, elles parviennent instinctivement à provoquer empathie, émoi, affectation à travers leur fragilité démunie bientôt récupérée d'un redoutable instinct de survie auprès de leur intelligence commune à départager la part de vrai et de faux auprès de la parole biaisée (ou pas !) d'un maître chanteur perfide. C'est donc ici une proposition horrifique particulièrement retorse auquel nous avions affaire sous la mainmise d'un Hugh Grant quasi méconnaissable puisque à contre-emploi de ses rôles altruistes de grand séducteur british. 


L'acteur se délectant à imposer une force tranquille glaçante auprès de son amabilité trompeuse davantage en roue libre dans son désir d'oppresser ses hôtes féminines entièrement vouée à leur cause divine. Or, tout le périple psychologique constituera à les opposer (toujours plus rudement) à leurs propres croyances en faisant intervenir un pion capital dont je tairai l'indice. Particulièrement maîtrisé auprès de sa mise en scène studieuse décryptant les regards troubles, insécures, angoissés; et filmant avec soin formel une demeure formica toujours plus fuligineuse, pour ne pas dire pestilentielle, Heretic passionne, inquiète, angoisse de par sa montée de la pression cérébrale tout en tablant notamment sur quelques rebondissements hallucinés qui culminera vers une splendide image équivoque à la fois bouleversante, cruelle et optimiste. Un final en demi-teinte qui ne plaira assurément pas selon les propres croyances de tout un chacun mais qui, selon mon humble avis idéologique, tend à rassembler, étreindre, préserver une lueur d'espoir auprès des âmes galvaudées (qu'elles soient légitimes ou maléfiques) mis à mal par un destin nécessaire à la compréhension du monde selon notre observation somme toute personnelle. 


Huis-clos horrifique en mode survival psychologique à perdre haleine, Heretic joue dans la cour des grands à considérer le genre tel un sacerdoce dans sa capacité studieuse à faire frissonner sans fard tout en nous triturant les méninges sur notre perception de la réalité avec une insolente efficacité. Aussi cruel et douloureux que beau et bouleversant soit son contenu hérétique. 

*Bruno
Vost. 4K

Ci-joint l'avis de Pascal Frezzato:

Heretic est un thriller intelligent qui detruit toutes formes de religion et j'adore ca !!
On ne va pas mentir, l'addition "Hugh Grant + A24 + Scott Beck & Bryan Woods" était très alléchante. Évidemment, le tournant jubilatoire pris par la carrière du génial premier terme, s'éclatant à casser son image de séducteur de comédies romantiques dans des rôles toujours plus inattendus ces dernières années, était déjà irrésistible en soi. Mais alors l'imaginer en psychopathe dans un film de genre marqué du gage de qualité A24 (et on connaît la capacité du studio à étonner niveau propositions hors norme en la matière !) rendait le visionnage de cet "Heretic" obligatoire ! 
Ce film m’a captivé par l’audace de son scénario, brillant et non conventionnel, qui explore avec pertinence et un nihilisme assumé la complexité des croyances religieuses. le detricotage de toutes ces stupides religion est jouissif et tellement vrai au final (des copies de copies de copies...)Mr Reed (hugh grant à son top  un de ses meilleur rôle pour moi ) va critiquer et démonter ouvertement les religions et les pratiquants lors d'une scène à la fois jouissive et malaisante. En prenant comme exemple le Monopoly et la chanson "Creep", il va expliquer le concept "d'itérations" que l'on retrouve dans les différentes religions. Cette scène est extrêmement importante pour le message du film puisque l'on comprendra plus tard que sa maison est la matérialisation de ces itérations.
Tout y semble pensé pour bousculer, questionner et inviter à la réflexion sans sombrer dans le manichéisme. Mais ce qui élève réellement l’œuvre, c’est la performance exceptionnelle de Hugh Grant. Nuancé, incisif et charismatique, il insuffle à son personnage une profondeur remarquable. Une œuvre qui brille par son écriture.
Scott Beck et Bryan Woods qui signe un Thriller Psychologique Horrifique a la fois Anxiogène, Effrayant, Diabolique et Brillant qui s’avère comme l'un des Films Épouvantes les plus Réussis et Surprenant de l'année a ne pas manquer. et bon la performance de Grant qui est excellente !!

mardi 3 décembre 2024

Conclave

                                                Photo empruntée sur Google appartenant au site Imdb.com

de Edward Berger. 2024. U.S.A/Angleterre. 2h01. Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Isabella Rossellini, Lucian Msamati, Carlos Diehz, Sergio Castellitto.

Sortie salles France: 4 Décembre 2024

FILMOGRAPHIE: Edward Berger est un réalisateur, producteur et scénariste allemand né en 1970 à Wolfsburg, Lower Saxony. 2001: Frau2 sucht HappyEnd. 1998 Gomez - Kopf oder Zahl. 1995: Wanderbread. 1994 Smelly Dinners. 1993 Sidewalk Hotel. 1992 Strait-Jacket. 2007: Windland (TV Movie). 2012: Mutter muss weg (TV Movie). 2011 Ein guter Sommer (TV Movie). 2014: Jack. 2019: All my loving. 2022: A l'Ouest rien de nouveau. 2024: Conclave. 


Convoitise, émulation, soif de pouvoir, suprématie, poids de la responsabilité morale sont les métaphores politiques pour condenser Conclave en prime d'aborder en filigrane les guerres de religion, le communautarisme et le droit à la différence à travers sa réflexion spirituelle remise en question. 
Visuellement sublime et élégamment réalisé dans son souci stylisé, le suspense Hitchcockien entretenu durant tout le conflit ne laisse que peu de place à l'accalmie psychologique tant la mise en scène d'Edward Berger (nous confirmant aujourd'hui qu'A l'ouest rien de nouveau n'était point un accident) regorge de brio à instaurer une tension latente qui ira crescendo jusqu'au revirement salvateur. Et ce passée une guerre des mots aussi belliqueux que préjudiciables afin d'honorer le trône du nouveau pape moralement irréprochable. Or, quel candidat peut se targuer de bénéficier d'une parole divine aussi tolérante qu'universelle ?


Les acteurs sclérosés vivent plus qu'ils ne jouent leur fonction cardinale sous la houlette d'un Ralph Fiennes habité d'une contrariété réservée. La partition monocorde habilement discrète mais quasi permanente ne fait que renforcer l'ambiance ombrageuse de cette curie romaine compromise de lourds secrets et de silence trop diffus pour être honnête. 

Conclave honorant la parole démiurge du point de vue tant cynique du patriarche avide d'autorité, de gloire, d'indépendance suprême. A moins que l'espoir ne perce pour de jours meilleurs auprès d'une voix céleste pacifique se refusant toute illusion de notoriété...

*Bruno

lundi 2 décembre 2024

Juré N°2 / Juror #2

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Clint Eastwood. 2024. U.S.A. 1h54. Avec Nicholas Hoult, Toni Collette, J. K. Simmons, Zoey Deutch, Kiefer Sutherland, Chris Messina, Gabriel Basso, Leslie Bibb, Cedric Yarbrough, Francesca Eastwood.

Sortie salles France: 30 Octobre 2024.

FILMOGRAPHIE: Clint Eastwood est un acteur, réalisateur, compositeur et producteur américain, né le 31 Mai 1930 à San Francisco, dans l'Etat de Californie. 1971: Un Frisson dans la Nuit. 1973: L'Homme des Hautes Plaines. 1973: Breezy. 1975: La Sanction. 1976: Josey Wales, Hors la Loi. 1977: L'Epreuve de Force. 1980: Bronco Billy. 1982: Firefox, l'arme absolue. 1982: Honkytonk Man. 1983: Sudden Impact. 1985: Pale Rider. 1986: Le Maître de Guerre. 1988: Bird. 1990: Chasseur Blanc, Coeur Noir. 1990: Le Relève. 1992: Impitoyable. 1993: Un Monde Parfait. 1995: Sur la route de Madison. 1997: Les Pleins Pouvoirs. 1997: Minuit dans le jardin du bien et du mal. 1999: Jugé Coupable. 2000: Space Cowboys. 2002: Créance de sang. 2003: Mystic River. 2004: Million Dollar Baby. 2006: Mémoires de nos pères. 2006: Lettres d'Iwo Jima. 2008: L'Echange. 2008: Gran Torino. 2009: Invictus. 2010: Au-delà. 2011: J. Edgar. 2014: Jersey Boys. 2015: American Sniper. 2016: Sully. 2017: 2018: Le 15h17 pour Paris. 2018: La Mule. 2021: Cry Macho. 2424: Juré N°2. 


Un excellent Eastwood, une histoire forte, un acteur expressif dans le non-dit, une ambiguïté morale qui chemine jusqu'au final en suspens qui déconcertera une frange de spectateurs.

*Bruno

jeudi 28 novembre 2024

Soft and Quiet

                                                                 Photo empruntée sur Facebook

de Beth de Araújo. 2022. U.S.A. 1h32. Avec Stefanie Estes, Olivia Luccardi, Dana Millican, Melissa Paulo, Eleanore Pienta, Cissy Ly, Jon Beavers.

Sortie salles France: ? . U.S: 4 Novembre 2022

FILMOGRAPHIE: Beth de Araújo est une réalisatrice, productrice et scénariste américano-brésilienne. 2022: Soft and Quiet. 


Il y a des films comme ça que l'on se prend en pleine face suite à un commentaire optimiste découvert au hasard d'un post. Si bien que Soft and Quiet s'y entend pour nous amener à le suivre, main dans la main, sur la cime d'une descente aux enfers capiteuse eu égard de la tournure dramatique de ce huis-clos cauchemardesque fustigeant une sororité extrémiste d'une puanteur raciste ad nauseam. La force du métrage littéralement antipathique résidant notamment dans son parti-pris expérimental de nous faire suivre en plan séquence la virée en temps réel de féministes fascistes déversant leur fiel sur 2 étrangères après s'être concertées lors d'une réunion officieuse. 


Passé leur aparté putassier sciemment laborieux, un étrange sentiment d'angoisse, d'impuissance et de suffocation nous saisit à la gorge pour ne plus nous lâcher lors d'une prise d'otage à perdre haleine. Dénué de concession sans jamais se laisser distraire par une quelconque complaisance (les pires brutalités sont tributaires du hors-champs), Soft and Quiet dénonce d'autant mieux l'imbécilité du racisme du point de vue de pétasses décomplexées à la fois haineuses, perverses puis collapsées par leurs propres pulsions eu égard des conséquences tragiques de leurs dérives vindicatives dénuées de discernement. 


Electrochoc d'une rigueur dramatique quasi insoutenable de par le réalisme aigu de l'expérience inhumaine dénonçant avec acuité psychologique le délitement du racisme convergeant aux bas instinct les plus crapuleux, Soft and Quiet nous met KO d'amertume et de désespoir face à la contagion animale. Et d'avoir osé l'illustrer du point de vue symboliquement bienfaiteur de la "femme" renforce l'aspect ordurier de leur idéologie suprémaciste si bien qu'une seul désir nous martèle l'esprit passé le générique: prendre une douche (froide de préférence) après nous avoir aussi durement violé l'esprit. 
A découvrir avec le coeur bien accroché.

*Bruno
Vostf

mercredi 27 novembre 2024

Feast . Prix du meilleur réalisateur, lors du Festival du film fantastique d'Austin en 2005.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Gulager. 2005. U.S.A. 1h27. Avec Eric Dane, Navi Rawat, Krista Allen, Balthazar Getty, Josh Zuckerman, Clu Gulager, Henry Rollins.

Sortie salles: 14 octobre 2005 (festival de Chicago), 22 septembre 2006 (États-Unis)

FILMOGRAPHIEJohn Gulager est un acteur et réalisateur américain né le 9 décembre 1957 à New York. Il est le fils de l'acteur Clu Gulager et de l'actrice Miriam Byrd Nethery. 2005 : Feast. 2008 : Feast 2: No Limit (Feast II: Sloppy Seconds). 2009 : Feast 3: The Happy Finish. 2012 : Piranha 2 3D (Piranha 3DD). 2013 : Zombie Night (TV). 2018 : Children of the Corn: Runaway. 

Incroyable pochette surprise que ce pur trip bisseux digne du Grindhouse de la grande époque; Feast est un amour de série B comme on en voit peu dans le paysage gorasse. Produit entre autre par Ben Affleck, Wes Craven et Matt Damon, Feast est la première réalisation de John Gulager. De loin sa plus grand réussite si on en juge le contenu très inégal de sa filmographie. Pur hommage à Braind Dead, Evil-Dead 2, Tremors et consorts, Feast joue la carte du huis-clos westernien auprès de ses protagonistes forts en gueule déversant des répliques qui font mouche n'ayant rien à envier au tirades pétulantes d'un Tarantino. Et si l'intrigue sciemment linéaire ne souhaite nullement révolutionner quoique ce soit, l'efficacité des séquences d'agressions ultra sanglantes, la gueule photogénique des charognes à la fois velues et décharnées et la dynamique de groupe impartie à nos persos déjantés tantôt gogos, tantôt couillus, tantôt rebelles, achèvent de rendre l'attraction horrifique bougrement fun et jouissive.

Feast se permettant les outrances les plus décomplexées; à savoir par exemple quel futur personnage pourrait trépasser si bien que nos créatures redoublent de vice, de vélocité et de cruauté pour emporter la mainmise auprès de leur soif mégalomaniaque. Regorgeant d'humour primaire et de situations folingues en exploitant plutôt habilement les décors restreints du bar reculé (tant à l'étage, au rez de chaussé, au sous-sol), Feast renouvelle fréquemment son action à la fois sauvagement explosive à renfort de gerbes de sang du plus bel effet stylisé. Et ce jusqu'aux extérieurs du bar bientôt scandé d'un écrasant soleil. Et si les acteurs ont beau être méconnus, ils parviennent sans complexe à nous attacher dans leur héroïsme néophyte, de par leur refus de se prendre au sérieux pour le plaisir régressif du spectateur complice résolument immergé dans leur soif de survie jamais à court de carburant. 

Formidable récréation horrifique en roue libre exploitant habilement les plages d'accalmie pour mieux relancer l'action vertigineuse souvent épileptique à travers ses moult règlements de compte criminels particulièrement inventifs (notamment auprès des accessoires de défense et des cadavres de chair à canon), Feast se savoure tel un bonbon acidulé auprès de ses 20 ans d'âge (tout du moins à l'heure où j'imprime cet article). Une perle du genre donc aujourd'hui oubliée à revoir fissa tant il n'a point à rougir de ses homologues susnommés ancrés dans l'histoire du cinéma gore pour rire avec une générosité et un charme similaires.

*Bruno
3èx. Vost

vendredi 22 novembre 2024

La Chevauchée des Morts-Vivants / La noche de las gaviotas

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinedweller.com

de Amando De Ossorio. 1975. Espagne. 1h28. Avec Victor Petit, María Kosty, Sandra Mozarowsky, José Antonio Calvo, Julia Saly, Javier de Rivera 

Sortie salles France: 26 Mars 1980. Espagne: 11 Août 1975

FILMOGRAPHIE: Amando de Ossorio (6 avril 1918 – 13 janvier 2001) est un réalisateur espagnol spécialisé dans le film d'horreur et connu plus particulièrement pour sa tétralogie dite « des Templiers ». 1956 : La Bandera negra (The Black Flag) ,1964 : La Tumba del pistolero,1966 : Massacre à Hudson River, 1967 : Pasto de fieras, 1967 : La Niña del patio,1967 : Arquitectura hacia el futuro, 1968 : Escuela de enfermeras, 1969 : Malenka, 1972 : La Révolte des morts-vivants , 1973 : La Noche de los brujos, 1973 : Le Retour des morts-vivants , 1974 : The Loreley's Grasp, 1974 : Le Monde des morts-vivants, 1975 : La Chevauchée des morts-vivants, 1975 : La Endemoniada,1976 : Las Alimañas (The Animals), classé S (= X en Espagne),1980 : Pasión prohibida (Forbidden Passion), classé S (-18 de ans) en Espagne, -18 puis reclassé -16 en France, 1984 : Hydra, le monstre des profondeurs.

Dernier opus de la tétralogie des Templiers, La Chevauchée des Morts-vivants renoue avec le charme irrepressible de son 1er opus à travers sa photo ensorcelante de toute beauté, ses morts-vivants décharnées plus vrais que nature, son atmosphère aqueuse (la mer) et poussiéreuse (les maisons en ruines), son onirisme insolite (le rôle mystique des mouettes et des crabes) et ses interprètes gogos aussi attachants que parfois inquiétants (le demeuré du village sévèrement molesté par une populace sectaire littéralement superstitieuse). Ce dernier épisode demeurant même un peu mieux construit et narré en dépit de ses ellipses un brin gênantes et certaines situations risibles pour autant ludiques. On apprécie surtout l'intervention de nos chevaliers à cheval (parfois filmés au ralenti comme de coutume) sacrifiant de jeunes vierges à proximité d'une mer agitée afin de pouvoir rester en vie (tantôt léthargique). Du cinéma Bis révolu gardant intact son pouvoir de fascination délicieusement rétro à travers son indentité hispanique indépendante. Et Dieu sait si Amando de Ossorio raffolle du genre auprès de sa sincérité attentionnée. 

*Bruno
21.11.24. Vostfr

mardi 19 novembre 2024

Smile 2

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Parker Fin. 2024. U.S.A. 2h09 (2h01). Avec Naomi Scott, Rosemarie DeWitt, Miles Gutierrez-Riley, Dylan Gelula, Raúl Castillo, Peter Jacobson.

Sortie salles France: 16 Octobre 2024 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Parker Fin est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2022: Smile. 2024: Smile 2. 

Farce macabre exhaustive dévoilant l'envers du décor pailleté auprès d'une star sur le déclin incapable de contredire ses démons internes, Smile 2 est autant une surprise de choc que personne n'aura vu v'nir qu'une séquelle redoutablement efficace à travers son concentré d'horror-show en roue libre influencé (de base) par Freddy Krueger. Véritable descente aux enfers du point de vue d'une pop star s'efforçant de remonter sur les planches après avoir subi la mort de son compagnon mais toujours fragilisée auprès de sa convalescence toxico, Smile 2 redouble de sarcasme pour sa cruauté horrifique à la fois goguenarde et décomplexée quant aux stratégies perfides d'une entité démoniale déloyale. Si bien que Parker Fin prend malin plaisir à martyriser, physiquement mais surtout psychologiquement, sa protagoniste en proie à une parano galopante tout en prenant davantage conscience de son statut bankable auprès d'un milieu amical, familial, professionnel d'une sournoiserie résolument cupide. 

Tableau dérisoire du star-system donc manipulant à sa guise les stars en herbe adeptes du fric facile, du smartphone et des réseaux sociaux auprès de fans décérébrés aussi déconnectés qu'elles (voir le final hallucinatoire en apothéose !), Smile 2 décuple sa puissance dramatique quant au profil cérébral de sa victime multipliant les tentatives de survie jusqu'au désespoir de cause. Naomi Scott ensorcelant littéralement l'écran de A à Z de par son expressivité forcenée (parfois un tantinet outrancière et vulgaire il est vrai - on ne compte plus le nombre de "Fucks" -) toujours plus capiteuse et désespérée que Parker Fin fignole à merveille à travers son inspiration avisée d'y radiographier sa névrose schizo, pour ne pas dire psychotique. Et c'est bien là la grande force de l'intrigue à suspense "latent" que de miser entièrement sur cette caractérisation fébrile en requête de main secourable, d'issue de secours, de rédemption, à travers sa condition torturée de marionnette mélomane tributaire d'une célébrité trop lourde à porter.

Satire horrifique à la fois passionnante et intelligente que de jouer avec les nerfs du spectateur observant dans l'impuissance la dégradation morale d'une pop star trop coupable pour être honnête, Smile 2 fout également les jetons à travers ses jumps scare pétaradants et ses visions horrifiques dérangeantes émaillées de séquences sanguines jusqu'au-boutistes. On n'en demandait surement pas tant de la part d'une suite aussi impliquée, intègre, circonspecte, clairvoyante. 

*Bruno

4K. Vostf

Budget : 28 millions $

3 mois de tournage

Ci-joint la chronique de Smile: https://brunomatei.blogspot.com/2022/11/smile.html

lundi 18 novembre 2024

Alerte à la Bombe / Skyjacked

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique

de John Guillermin. 1972. U.S.A. 1h40. Avec Charlton Heston, Yvette Mimieux, James Brolin, Claude Akins, Jeanne Crain, Susan Dey, Roosevelt Grier, Mariette Hartley.

Sortie salles France: 15 Novembre 1973. U.S: 24 Mai 1972

FILMOGRAPHIE: John Guillermin est un réalisateur, producteur et scénariste britannique, né le 11 Novembre 1925 à Londres (Royaume-Uni). 1950: Torment. 1959: La plus grand aventure de Tarzan. 1964: Les Canons de Batasi. 1965: La Fleur de l'âge. 1966: Le Crépuscule des aigles. 1968: Syndicat du meurtre. 1968: Un cri dans l'ombre. 1969: Le Pont de Remagen. 1970: El Condor. 1972: Alerte à la bombe. 1973: Shaft contre les trafiquants d'hommes. 1974: La Tour Infernale. 1976: King-Kong. 1978: Mort sur le Nil. 1980: Mr Patman. 1984: Sheena, reine de la jungle. 1986: King Kong 2. 1988: Poursuite en Arizona.

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Revoyure d'un bon souvenir des années 80 lors de ma 1ère rencontre sur Antenne 2, Alerte à la bombe est un sympatoche film catastrophe en dépit de ses moults défauts particulièrement saillants. 

Si bien qu'il ne pourra sans doute que contenter la génération 80 à travers son pitch simpliste dénué de surprises (en prime de nous infliger une inutile romance déchue entre le commandant de bord et l'hôtesse); son suspense efficacement gentillet et ces personnages caricaturaux déversant des dialogues naïfs auprès de situations (tant paisibles que dangereuses) et postures héroïques à la limite du ridicule. 

Heureusement, son charme rétro symptomatique des Seventies est omniprésent pour ne jamais ennuyer de par son ambiance catastrophiste regorgeant de visages familiers, et l'affrontement Charlton Heston / James Brolin ne manque pas d'y faire quelques étincelles en dépit du peu de réalisme des dialogues, de comportements idiots (Heston infligeant un coup de poing dans le bide au dernier passager refusant de quitter l'avion pour faire preuve d'héroïsme) et d'expressions outrancières (Brolin est parfois à 2 doigts d'effleurer la semi-parodie en vétéran revanchard habité de - douce - démence). 

On peut enfin saluer la réalisation de Guillermin auprès de son savoir-faire technique de nous cadrer des prises de vues aériennes immersives, parfois même épiques (les réponses effrénées des avions de chasse soviétiques).

*Bruno
2èx

jeudi 14 novembre 2024

The Box

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Kelly. 2009. U.S.A. 1h55. Avec Cameron Diaz, James Marsden, Frank Langella, James Rebhorn, Sam Oz Stone, Gillian Jacobs.

Sortie salles France: 4 Novembre 2009

FILMOGRAPHIEJames Richard Kelly, plus souvent appelé Richard Kelly, est un réalisateur et scénariste américain, né le 28 mars 1975 à Newport News (Virginie). 2001 : Donnie Darko. 2006 : Southland Tales. 2009 : The Box. 


"C'est en arpentant des chemins, en suivant des routes, que ce second chapitre continue à interroger le mystère du messie."
Relativement mal reçu par la critique et le public lors de sa sortie, le second OFNI de Richard Kelly demeure pourtant une vraie proposition Fantastique comme on nous en offre que trop rarement dans le paysage cinématographique. Inspiré d'une nouvelle de Richard Matheson, déjà adapté à l'écran télévisuel lors d'un épisode de la Cinquième Dimension ("appuyez sur le bouton") en 1986, The Box exploite le concept du jeu diabolique eu égard du dilemme moral qu'un couple est contraint de négocier lorsqu'un inconnu leur propose d'appuyer sur le bouton d'une boite en lieu et place d'un million de dollars. Or, si l'un des deux se décide à cliquer, une personne inconnue y sera sacrifier. Dans le cas contraire, ils recevront un simple billet de 100 dollars et la proposition imputera à un autre couple. 


Constamment inquiétant en bousculant nos habitudes de spectateur confortablement installé dans notre sofa; The Box déroute en diable et envoûte lentement au fil d'indices, détails et postures de prime abord imbitables. Jusqu'à ce que Richard Kelly lève peu à peu le voile sur cette machination métaphysique de grande ampleur nous interrogeant sur notre défaut majeur: la cupidité afin de subvenir à nos besoins dans le cadre du cocon familial. Abordant astucieusement les thématiques de postérité, d'éthique, de rédemption et d'abnégation au sein d'un enjeu pécunier que nous parvenons difficilement à récuser, The Box demeure néanmoins optimiste pour qui croit en l'existence d'un au-delà autrement plus serein après avoir vécu le purgatoire sur terre. C'est donc à mon sens, somme toute personnel, car selon nos propres croyances, une oeuvre incandescente tendant à nous informer que tout n'est pas perdu dans la nature arrogante, vénal de l'être humain si bien qu'une lueur d'espoir pointe l'horizon d'une conclusion ouverte laissant libre court à nos propres interprétations. 


En tout état de cause, en nous projetant dans le filet d'une 4è Dimension longiligne, Richard Kelly titille nos réflexions spirituelles, métaphysiques, existentielles avec une vigueur émotionnelle jamais démonstrative. Dans la mesure où plus le récit se ramifie un peu plus clairement, plus l'expérience aussi déroutante que passionnante s'exprime à nos yeux avec une puissance d'évocation fructueuse quant à notre remise en question morale à disserter sur le sens à notre vie. Avec un art consommé de la réalisation alchimique eu égard de la capacité innée du réal d'instaurer un climat vénéneux sans se distraire de l'ombre de l'artifice gratuit. Une oeuvre personnelle étonnante donc qui laisse des traces substantielle dans l'encéphale pour en sortir grandi. 

*Bruno
2èx. Vostfr

Budget: 30 Millions de dollars

mercredi 13 novembre 2024

Blink Twice

                                                 
                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Zoë Kravitz. 2024. U.S.A. 1h43. Avec Naomi Ackie, Channing Tatum, Simon Rex, Christian Slater, Alia Shawkat, Haley Joel Osment, Adria Arjona, Geena Davis, Kyle MacLachlan.

Sortie salles France: 21 Août 2024 (Int - 12 ans avec avertissement). U.S: 23 Août 2024 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIEZoë Kravitz, née le 1er décembre 1988 à Los Angeles (Californie), est une actrice, réalisatrice, scénariste, chanteuse et mannequin américaine. 2024: Blink Twice. 


Pussy Island.
Quelle excellente surprise que ce cauchemar tropicano-bling bling réalisé par Zoe Kravitz, fille du chanteur Lenny Kravitz se prêtant pour la première fois au jeu de la mise en scène avec une inventivité formelle clinquante. Un parti-pris idoine afin de coller aux thématiques du récit allant de l'alcool à la drogue et de la corruption des nantis en passant par le féminisme et le sexisme lors d'un jeu de massacre final faisant office de farce vitriolée dont on ne sort pas indemne. 

Mais moins vous en saurez, mieux le spectacle "édénique" vous ébranlera jusqu'à tapisser l'écran de sauce cerise en passant par du venin de serpent en guise d'apéro cathartique. Sachez simplement qu'il s'agit d'une sorte de croisement entre Midsommar et Get Out (toutes proportions gardées) de par son ambiance sournoise lestement dérangeante et oppressante, quand bien même ses personnages indéfinissables nous suscitent peu à peu une appréhension sous-jacente au fil d'un cheminement narratif remarquablement construit, qui plus est subordonné au pouvoir de suggestion. Les 45 premières minutes instaurant un suspense lattent toujours plus inquiétant sous l'impulsion festive d'écarts de conduite à la fois décalées et décomplexées (bande-son dissonante ou entêtante en sus). Mais plus dure sera la chute passée le gueule de bois du lendemain... 


Or, il fallait y penser exploiter aussi intelligemment une idée aussi triviale (de triste actualité) si bien que Blink Twice instille une ambiance vénéneuse davantage tangible auprès de nos touristes confinées sur une île afin de s'éclater entre couples huppés. 

Le dépaysement insulaire est total, saturée il est vrai d'une rutilante photo scope aux nuances variées, alors que son final de défouloir renoue avec les meilleures bobines régressives sacrément vénères car sans concession. Autant dire que ça charcle à tout va pour notre plus grand contentement de fantasme coupable.  

Une chouette satire horrifique donc étonnamment maîtrisée pour une première réal (même si sa conclusion sarcastique et certaines facilités quant aux chassés-croisés meurtriers ne seront pas du goût de tous). 


Ah oui, j'oubliais ! Le casting hétéroclite (ancienne / nouvelle génération) est parfait, Channing Tatum en tête dans sa tranquille assurance bipolaire accompagné de la résilience à la fois craintive et forcenée de Naomi Ackie.

*Bruno
Vost. 4K

samedi 9 novembre 2024

The Outrun

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Nora Fingscheidt. 2024. Angleterre/Allemagne. 1h58. Avec Saskia Reeves, Saoirse Ronan, Paapa Essiedu, Stephen Dillane, Lauren Lyle.

Sortie salles France: 2 Octobre 2024. Angleterre: 26 janvier 2024

FILMOGRAPHIE: Nora Fingscheidt, née en 17 février 1983 à Brunswick (en Basse-Saxe), est une réalisatrice et scénariste allemande. 2017 : Ohne diese Welt (documentaire). 2019 : Benni. 2021 : Impardonnable (The Unforgivable) (long métrage Netflix). 2021 : H24 (court métrage Arte, épisode 1 "07h - Signes"). 2024 : The Outrun.

Ne s'embarrassant nullement des clichés auprès d'un thème aussi rebattu que sinistrosé, The Outrun traite de l'addiction de l'alcoolisme avec sobriété et pudeur forçant le respect. 

Porté à bout de bras par le talent naturaliste de l'actrice américano-irlandaise Saoirse Ronan, The Outrun relate de manière somme toute intimiste l'introspection épineuse d'une trentenaire écorchée vive de par sa dépendance à l'alcool. Reculée dans les Orcades de l'Ecosse, Rona s'efforce de tourner la page sombre de sa première existence en méditant sur le pouvoir métaphorique de l'océan. 

Forcément splendide à travers ses paysages naturels aussi tempétueux qu'apaisants auquel les mammifères marins y communient, The Outrun provoque une émotion à la fois dure, douce et fragile auprès de cette jouvencelle esseulée se remémorant son passé tout en cheminant son présent avec un courage incertain. 

Dénué de remplissage car si personnel, attentionné et contemplatif de façon éthérée, The Outrun bouleverse dans la juste mesure de la réserve quant à sa moralité torturée sur le point d'accomplir l'impossible. 

Une oeuvre toute à la fois pudique, forte et sensible donc mais jamais complaisante ou démonstrative car privilégiant un réalisme naturaliste inscrit dans l'authenticité de profils galvaudés s'efforçant de se raccrocher aux valeurs humaines et familiales. Entre le fragile équilibre de l'espoir et du désespoir de dernier ressort. 

Merci Thierry pour l'influence 😉

jeudi 7 novembre 2024

La Révolte des Morts-Vivants / La Noche del terror ciego

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Amando De Ossorio. 1972. Espagne / Portugal. 1h41. Avec César Burner, Lone Fleming, Elena Arpon, Joseph Thelman, María Elena Arpón.

Sortie salles France: 8 Mars 1973. Espagne: 10 Avril 1972

FILMOGRAPHIE: Amando de Ossorio (6 avril 1918 – 13 janvier 2001) est un réalisateur espagnol spécialisé dans le film d'horreur et connu plus particulièrement pour sa tétralogie dite « des Templiers ». 1956 : La Bandera negra (The Black Flag) ,1964 : La Tumba del pistolero,1966 : Massacre à Hudson River, 1967 : Pasto de fieras, 1967 : La Niña del patio,1967 : Arquitectura hacia el futuro, 1968 : Escuela de enfermeras, 1969 : Malenka, 1972 : La Révolte des morts-vivants , 1973 : La Noche de los brujos, 1973 : Le Retour des morts-vivants , 1974 : The Loreley's Grasp, 1974 : Le Monde des morts-vivants, 1975 : La Chevauchée des morts-vivants, 1975 : La Endemoniada,1976 : Las Alimañas (The Animals), classé S (= X en Espagne),1980 : Pasión prohibida (Forbidden Passion), classé S (-18 de ans) en Espagne, -18 puis reclassé -16 en France, 1984 : Hydra, le monstre des profondeurs. 

La Révolte des Morts-vivants est le premier volet d'une illustre saga constituée de quatre longs-métrages imaginés et réalisés par Amando De Ossorio. Ainsi, en s'appropriant un archétype mondialement célébré avec la Nuit des Morts-vivants, le réalisateur espagnol y apporte sa touche personnelle avec ses personnages moribonds de templiers décharnés affublés de soutanes décrépies à point tel qu'une confrérie de cinéphiles (dont je fais parti) lui voue un véritable culte sans jamais se lasser au fil de leurs révisions. 

Le Pitch: Au 13è siècle, une jeune femme est offerte en sacrifice à une secte de templiers confinés dans leur église. Après l'avoir flagellé et potentiellement dévoré, nos adorateurs du malin vont être condamnés par le roi d'Espagne pour meurtre sous couvert de rite macabre. Quelques siècles plus tard, les condamnés décident de se venger en revenant d'entre les morts pour tourmenter les vivants. 

Au rayon Bis ibérique (aujourd'hui tristement révolu), La Révolte des Morts-vivants possède beaucoup d'atouts dans son sac à cadavre pour contenter (pour ne pas dire combler) l'amateur éclairé. Car dès les 30 minutes illustrant la virée esseulée d'une femme au sein d'un village en ruines après avoir sauté un train en marche, La Révolte des Morts-vivants dégage une ambiance mortifère extrêmement magnétique auprès de son soin formel rustique et de sa capacité à instaurer une angoisse sinueuse autour d'une proie féminine réduite à l'abandon. La narration linéaire convoquant ensuite deux couples d'amants réunis dans les ruines maudites afin de retrouver leur amie disparue. Dès lors, une succession d'incidents vont nuire à leur tranquillité au sein de cette campagne reculée aussi onirique qu'inquiétante ! Quand bien même lors de certaines occasions exclusives on pourra d'autre part songer au cinéma de Mario Bava lorsqu'une jouvencelle déambule (à 2 reprises) dans un couloir jonché de mannequins. Mais encore à Fulci de par la scénographie macabre d'une morgue abritant un cadavre féminin fraîchement mutilé avant que celui-ci ne revienne à la vie pour y importuner les occupants. 

Constamment magnifié de décors gothiques pour qui vénère maisons en ruine, souterrains lugubres, cave et nécropole. Mais encore église et château auprès d'un mobile narratif justifié (l'origine des templiers et la raison de leur immortalité étant retracés à travers des flash-back médiévaux), Le réveil des Morts-vivants éblouit les mirettes sans modération aucune. Sans compter sa campagne adjacente verdoyante irrésistiblement attrayante auprès de plans larges et d'une quiétude aphone qu'on aimerait tant s'aventurer. Ainsi donc, avec une économie de moyens mais tant d'amour et d'inspiration pour le genre, Amando De Ossorio infuse une ambiance d'étrangeté infiniment immersive sous l'impulsion de templiers parcheminés extrêmement photogéniques (il crèvent franchement l'écran de manière métronome !). Notamment lorsqu'ils chevauchent sur leur cheval à la conquête de leurs victimes lors d'effets de ralentis d'une beauté baroque indicible. Quand bien même son final étonnamment débridé redouble de rebondissements horrifiques lorsque nos morts-vivants assoiffés de sang s'en prendront aux voyageurs d'un train réduits à l'impuissance. 

"Quand il n'y a plus de places dans les cimetières, les morts reviennent à cheval !"
Scandé d'une géniale partition gutturale aux accents latins lors des fameuses apparitions morbides, la Révolte des morts-vivants est un régal visuel et émotionnel constamment payant. Tant auprès de l'audace de ses scènes gores juteuses confectionnées à l'artisanale, des comédiens de seconde zone sobrement naïfs, de son érotisme soft parfois brutal (la scène du viol) que de ses nombreuses séquences anxiogènes terriblement envoûtantes à travers sa mécanique d'une angoisse tantôt sous-jacente, tantôt tangible. Un fleuron du genre à revoir d'urgence si bien que ces templiers, plus vrais (et momifiés) que natures, ne furent jamais égalés dans le paysage horrifique international. 

Bruno 
06.11.2024. 3èx. Vostfr
02.02.11.  

mercredi 6 novembre 2024

A coup de crosse / Fanny Pelopaja

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Vicente Aranda. 1984. Espagne/France. 1h40. Avec Fanny Cottençon, Bruno Cremer, Ian Sera, Francisco Algora, Berta Cabré, Paca Gabaldón, Eduardo MacGregor

Sortie salles France: 29 Août 1984

FILMOGRAPHIE: Vicente Aranda Ezquerra, né le 9 novembre 1926 à Barcelone et mort le 26 mai 2015 à Madrid, est un réalisateur et scénariste de cinéma espagnol. 1965 : Fata Morgana (es). 1965 : Brillante porvenir. 1969 : Las crueles. 1972 : La Mariée sanglante. 1975 : Clara es el precio. 1977 : Je veux être femme. 1980 : La Fille à la culotte d'or. 1982 : Asesinato en el Comité Central. 1984 : La huella del crimen (es) (série télévisée, épisode : El crimen del Capitán Sánchez). 1984 : À coups de crosse. 1986 : Tiempo de silencio. 1987 : El Lute, marche ou crève. 1988 : Demain, je serai libre. 1989 : Si te dicen que caí. 1990 : Los jinetes del alba (série télévisée : 5 x 50 min). 1991 : Amants. 1993 : El amante bilingüe. 1993 : Intruso. 1994 : La pasión turca. 1995 : Lumière et Compagnie. 1996 : Libertarias. 1998 : La mirada del otro. 1999 : Celos. 2001 : Juana la Loca. 2003 : Carmen. 2004 : ¡Hay motivo! (segment intitulé Técnicas para un golpe de estado). 2006 : Tirant le Blanc. 2007 : Canciones de amor en Lolita's Club. 2009 : Luna caliente. 

L'un des polars les plus chelous que j'ai pu voir. 

Un rape and revenge franco-hispanique au climat à la fois austère, lymphatique, nonchalant. Quand bien même le traitement des personnages, discutable, laisse à désirer auprès de leur moralité anti-manichéenne dans une posture (trop ?) impassible.  

Le séquence du braquage est surprenante d'originalité couillue et les fameux coups de crosse (infligés à 2 reprises sur 2 personnages) font leur effet de répulsion auprès d'un (assourdissant) hors-champs sonore. 

Une curiosité plutôt Bis donc à découvrir d'un oeil curieux pour la confrontation ultra déconcertante entre un flic ripoux (Bruno Cremer) et une prostituée (Fanny Cottençon) aussi détachée et antipathique que lui quant à leur relation SM dénuée de passion amoureuse. 

A réserver à la génération 80 et à un public préparé.

*Bruno