de Joe D'Amato. 1979. Italie. 1h34. Avec Kieran Canter, Cinzia Monreale, Franca Stoppi, Sam Modesto, Anna Cardini, Lucio D'Elia, Mario Pezzin.
Sortie Salles France: 30 Juin 1982 (Int - 18 ans). Italie: 15 Novembre 1979.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien. 1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980:Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur.
Cette complicité transgressive fascine irrémédiablement par son climat pestilentiel, suintant l’effluve mortuaire — un peu à la manière cynique du maladif Baiser Macabre de Lamberto Bava, dont D’Amato reprend d’ailleurs la même conclusion sardonique avec une froideur presque logique. Scandé du score atmosphérique des Goblin et relativement efficace malgré une narration pervertie, D’Amato, très inspiré par l’imagerie dégueulbif (zooms intrusifs à l’appui), nous entraîne dans leur dérive obscène, pour l’enjeu d’un amour perdu. L’ambiance morbide, tributaire d’excès gore insoutenables (l’éviscération de la défunte provoque la nausée avant que son cœur ne soit dévoré à pleines dents !), s’enracine dans le décor glacial du pavillon rural, parsemé de pièces lugubres, sous la garde funeste du cadavre enfermé dans la chambre — diffuseur d’une aura capiteuse, presque sacrée.
Et si les seconds rôles s’avèrent stériles, comme souvent chez D’Amato, on peut se réconforter auprès de Franca Stoppi, incarnant avec un charisme démonial une gouvernante possessive, tour à tour jalouse, perverse, hystérique, au fil de sa déchéance criminelle. Peu loquace, mais d’une austérité sidérante dans sa morphologie famélique, l’actrice se fond avec un magnétisme patibulaire dans le rôle d’une mégère rongée par l’obsession. Quant à Kieran Canter, son physique bellâtre de veuf aux yeux verts, accablé par le chagrin, crée un contraste saisissant avec ses accès d’immoralité perverse, lorsqu’il se contraint à faire disparaître les témoins gênants.
"Bleu cadavre : la romance en putréfaction".
* Gaïus
26.03.12
09.07.18. 5èx