"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
jeudi 11 mai 2023
The Anniversary
mercredi 10 mai 2023
The Suicide Squad
Sortie salles France: 28 Juillet 2021. U.S: 6 août 2021
FILMOGRAPHIE: James Gunn est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur et directeur de photo, né le 5 Août 1970 à Saint Louis, dans le Missouri (Etats-Unis). 2006: Horribilis. 2010: Super. 2013: My Movie Project (Segment: Beezel). 2014. Les Gardiens de la Galaxie. 2017 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. 2021 : The Suicide Squad. 2023 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3.
What the fuck par tous les Croms ! N'ayant jamais vu en intégralité le 1er Suicide Squad de David Ayer de triste mémoire ainsi que son spin-off Birds of Prey réalisé par Cathy Yan, c'est grâce à la personnalité hétérodoxe de James Gun (issue de la firme Troma pour le rappeler aux cancres du fond de la classe) que je me suis enfin lancé sur sa version personnelle de Suicide Squad après avoir été charmé par ses antécédents métrages parmi lesquels la fameuse trilogie bonnard les Gardiens de la Galaxie, Super et Horribilis. Ainsi donc, tout en avouant avoir été déconcerté par cet OFNI au rythme parfois en dents de scie (uniquement lors de la 1ère heure lors de plages d'accalmie inconvenantes) mais qui au fil de sa mission déjantée m'a toujours plus séduit, fasciné eu égard de sa pléthore de scènes décoiffantes particulièrement inspirées par le film de guerre puis le genre catastrophiste lors d'un final anthologique à marquer d'une pierre blanche, The Suicide Squad m'a littéralement retourné comme une crêpe. Bref, pour faire concis et aller à l'essentiel sans spoiler, on en prend plein la vue si bien que l'on ne sait plus où donner de la tête sous l'impulsion dégénérée de ces anti super-héros mal élevés car ne répondant à aucun critères usuels au sein du genre bankable fréquemment lisse, aseptique, sans prise de risque.
Formellement à tomber, techniquement renversant auprès de ses CGI plutôt réalistes si bien que l'on croit à ce que l'on voit sans jamais douter de sa véracité surnaturelle alors que certains séquences surgies de nulle part dégagent une acuité poétique littéralement édénique, The Suicide Squad demeure un énorme carnage réfractaire au politiquement correct (à l'instar de cette idée à la fois géniale et saugrenue d'héroïser la cause des rats accourant par millions face écran !). Tant et si bien que ses personnages lunaires en cohésion crèvent l'écran dans leur fonction rebelle en quête de liberté, d'amour, de reconnaissance, de rédemption (familiale) et de fraternité. Avec un gros coup de coeur pour Harley Quinn, King Shark et la belette (hélas pratiquement absente de la mission de dernier ressort). Or, avec le recul, je me demande encore ce à quoi je viens d'assister avec l'excitation irrépressible de me replonger dans l'aventure dans un futur proche (notamment afin de mieux apprivoiser sa 1ère partie auquel ses personnages génialement anti-manichéens m'auront autant fasciné que dérouté).
*Brunomardi 9 mai 2023
Mad Dog and Glory
Sortie salles France: 2 Juin 1993. U.S: 5 Mars 1993
Box Office France : 184 947 entrées
dimanche 7 mai 2023
Les Nuits avec mon Ennemi / Sleeping with the Enemy
Sortie salles France: 13 Mars 1991. U.S: 8 Février 1991
FILMOGRAPHIE: Joseph Ruben est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né en 1951 à Briarcliff, Manor, New-York. 1974: The Sister-in-Law. 1976: Lâche-moi les baskets. 1977: Joyride. 1978: Our Winning Season. 1980: Gorp. 1984: Dreamscape. 1987: Le Beau-Père. 1989: Coupable Ressemblance. 1991: Les Nuits avec mon Ennemi. 1993: Le Bon Fils. 1995: Money Train. 1998: Loin du Paradis. 2004: Mémoire Effacée. 2013: Penthouse North.
En dépit d'une ultime demi-heure sombrant dans les conventions et les facilités d'un produit horrifique standard (toutefois bien géré au niveau de l'angoisse ressentie lors de certaines séquences mutiques), Les Nuits avec mon ennemi est un bon thriller du samedi soir parfaitement interprété par une Julia Roberts démunie contre son époux tyrannique qu'endosse avec conviction expressive nullement outrée l'excellent Patrick Bergin en pervers narcissique au regard injecté de mal. Sa formidable première heure élégamment réalisée, très efficace dans sa façon d'y planter posément l'histoire et ses personnages, et formellement envoûtante (sa scénographie côtière édénique, ses images urbaines magnifiquement éclairées) dénonçant avec une dramaturgie humaniste le calvaire d'une femme violentée paralysée de terreur d'y quitter son bourreau. Et ce en oscillant intelligemment pudeur du non-dit et réalisme brutal auprès d'une maltraitance bouleversante que la victime endure au sein de son quotidien incertain. Ainsi, de par le jeu fragile, si attachant, de Julia Roberts, on ressent pleinement son désarroi de ne pouvoir se défaire de l'emprise de son mari avant qu'un rebondissement inopiné ne vienne remettre en question sa situation de claustration à la fois physique et morale. A revoir donc en dépit de ses défauts quelque peu embarrassants auprès de son final trop classique et prévisible (notamment la facilité à laquelle le mari découvre un indice probant lors de son investigation).
*Bruno
jeudi 4 mai 2023
Nightkill
Sortie salles France: ? U.S: 18 Décembre 1980.
FILMOGRAPHIE: Ted Post est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 31 mars 1918 à Brooklyn, dans l'État de New York (États-Unis), et mort le 20 août 2013 à Santa Monica, en Californie (États-Unis). 1956 : The Peacemaker. 1959 : The Legend of Tom Dooley. 1968 : Pendez-les haut et court. 1970 : Le Secret de la planète des singes. 1970 : Night Slaves (en) (TV). 1971 : Dr. Cook's Garden (TV). 1971 : Yuma (TV). 1971 : Five Desperate Women (TV). 1971 : Do Not Fold, Spindle, or Mutilate (TV). 1972 : The Bravos (TV). 1972 : Sandcastles (TV). 1973 : The Baby. 1973 : The Harrad Experiment. 1973 : Magnum Force. 1975 : L'Infirmière de la compagne casse-cou. 1978 : Le Merdier. 1978 : Le Commando des tigres noirs. 1980 : Nightkill. 1981 : Cagney et Lacey (TV). 1986 : Stagecoach (TV). 1992 : The Human Shield. 1999 : 4 Faces. 2000 : Old Pals.
mercredi 3 mai 2023
Les Gardiens de la Galaxie Vol 2 / Guardians of the Galaxy Vol. 2
de James Gun. 2017. U.S.A. 2h16. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, David Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper, Kurt Russell, Michael Rooker, Karen Gillan, Pom Klementieff, Sylvester Stallone, Elizabeth Debicki.
Sortie salles France: 26 Avril 2017. U.S: 5 Mai 2017
FILMOGRAPHIE: James Gunn est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur et directeur de photo, né le 5 Août 1970 à Saint Louis, dans le Missouri (Etats-Unis). 2006: Horribilis. 2010: Super. 2013: My Movie Project (Segment: Beezel). 2014. Les Gardiens de la Galaxie. 2017 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. 2021 : The Suicide Squad. 2023 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3.
mardi 2 mai 2023
Cinglée / Nuts
Sortie salles France: 2 Mars 1988. U.S: 11 Décembre 1987
FILMOGRAPHIE: Martin Ritt est un réalisateur américain né le 2 mars 1914 à Manhattan (New York) et mort le 8 décembre 1990 à Santa Monica (Californie).1957 : L'Homme qui tua la peur. 1957 : Les Sensuels. 1958 : Les Feux de l'été. 1958 : L'Orchidée noire. 1959 : Le Bruit et la Fureur. 1960 : Cinq femmes marquées. 1961 : Paris Blues. 1962 : Aventures de jeunesse. 1963 : Le Plus Sauvage d'entre tous. 1964 : L'Outrage. 1965 : L'Espion qui venait du froid. 1967 : Hombre. 1968 : Les Frères siciliens. 1970 : Traître sur commande. 1970 : L'Insurgé. 1972 : Peter et Tillie. 1972 : Sounder. 1974 : Conrack. 1975 : Double Jeu. 1976 : Le Prête-nom. 1978 : Casey's Shadow. 1979 : Norma Rae. 1981 : Back Roads. 1983 : Marjorie. 1985 : Murphy's Romance. 1988 : Cinglée. 1990 : Stanley et Iris.
"Le monde entier est cruel à l'intérieur et cinglé en surface."
Sorti la même année que Suspect avec en tête d'affiche Barbra Streisand, chanteuse autrement glamour que Cher, Cinglée empreinte également le genre judiciaire dans le cadre d'un drame psychologique davantage bouleversant eu égard de la tournure du procès confiné en règlement de compte familial. Tout l'intérêt de l'intrigue résidant dans le portrait tempétueux de cette call-girl accusée d'avoir assassiné l'un de ses clients alors que le corps psychiatrique s'efforce de l'interner faute de ses pulsions de violence incontrôlées. Ainsi, avec l'aide de son nouvel avocat, elle va tenter de prouver son innocence dans un contexte de légitime défense face au témoignage du juge et celui démuni de ses parents convaincus de sa pathologie mentale.
Outre la prestance oh combien ferme, tranquille et magnétique de Richard Dreyfuss en avocat loyal délibéré à défendre sa cliente, et de quelques seconds-rôles aussi persuasifs (dont le monstre sacré Karl Malden en beau-père équivoque ou encore Eli Wallach en psychiatre incapable, et enfin la déchirante présence de Maureen Stapleton en mère éplorée en proie à la culpabilité), Barbra Streisand porte l'intrigue sur ses frêles épaules sans l'ombre d'une quelconque outrance expressive en dépit de son franc-parler dévastateur, symbole d'une émancipation féminine en sédition. Le récit de plus en plus douloureux au fil de révélations malsaines affichant une intensité dramatique insoupçonnée sous l'impulsion fébrile de notre Barbra Streisand soudainement à fleur de peau lors de ses réminiscences meurtries. Plutôt bien mené et surtout sobrement interprété en s'extirpant intelligemment du pathos si je me réfère à sa progression narrative étonnamment bouleversante, Cinglée gagne en épaisseur humaniste au sein de ce huis-clos judiciaire pas comme les autres eu égard de la caractérisation morale de la victime/coupable entourée de protagonistes désarmés par sa capacité à s'élever dans la dignité féministe. Un très bon drame judiciaire qui mérite (autant, voir plus que son homologue Suspect par sa plus-value émotive) à être redécouvert, notamment faute de sa réputation oubliée.
lundi 1 mai 2023
Suspect Dangereux / Suspect
Sortie salles France: 24 Février 1988. U.S: 23 Octobre 1987
FILMOGRAPHIE: Peter Yates, né le 24 juillet 1929 à Aldershot et mort le 9 janvier 2011 à Londres1, est un réalisateur britannique. 1964 : One Way Pendulum. 1967 : Trois milliards d'un coup. 1968 : Bullitt. 1969 : John et Mary. 1971 : La Guerre de Murphy. 1972 : Les Quatre Malfrats. 1973 : Les Copains d'Eddie Coyle. 1974 : Ma femme est dingue. 1976 : Ambulances tous risques. 1977 : Les Grands Fonds. 1979 : La Bande des quatre. 1981 : L'Œil du témoin. 1983 : L'Habilleur. 1984 : Krull. 1985 : Eleni. 1987 : Suspect dangereux. 1988 : Une femme en péril. 1989 : Délit d'innocence. 1992 : Year of the Comet. 1995 : Un ménage explosif.
Plutôt oublié, Suspect Dangereux est un bon suspense judiciaire qui parvient à nous captiver (à 1 ou 2 longueurs près) grâce aux talents respectifs de Dennis Quaid, Liam Neeson et surtout Cher qui prouve qu'elle est une véritable actrice derrière son physique fastueux. Efficace et plutôt bien mené (à l'instar de cette superbe séquence mutique pour ces jeux de regard couards échangés au sein de la bibliothèque).
*Bruno
L'avis de Jean-Marc Micciche: Cycle Polar Americain avec Suspect (aka Suspect dangeureux) un suspense movie old school réalisé par l'artisan Peter Yates. Un juge se fait sauter la cervelle, sa secretaire est retrouvé morte et le suspect idéal est un clochard (joué par un Liam Neeson habité). Sa seule chance, son avocate commis d'office joué par la magnifique Cher (excellente) qui tente de le disculper, elle sera aidé par un des membres du jury joué avec la gouaille habituel de Dennis Quaid. Trés bon polar judiciaire qui fleurte également avec le film de suspense, le film nous rappelle avec délice que dans les années 80, des films de ce type était monnaie courante. Bon script, bon cast, réal solide et carré, score de Michael Kamen au cordeau....Vue un nombre conséquent de fois et toujours bon...8/10
jeudi 27 avril 2023
The Mask
jeudi 20 avril 2023
Copland. Prix du meilleur acteur, Sylvester Stallone au Festival du Film de Stockholm.
Sortie salles États-Unis : 15 août 1997. France : 29 octobre 1997
FILMOGRAPHIE: James Mangold, de son vrai nom James Allen Mangold, est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain né le 16 décembre 1963 à New York. 1995 : Heavy. 1997 : Copland. 1999 : Une vie volée. 2001 : Kate et Léopold. 2003 : Identity. 2005 : Walk the Line. 2007 : 3 h 10 pour Yuma. 2010 : Night and Day. 2013 : Wolverine : Le Combat de l'immortel. 2017 : Logan. 2019 : Le Mans 66. 2023 : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée.
Quant à la mesure du splendide score "grave" d'Howard Shore, il déteint sur le poids moral de ses personnages anti manichéens, à l'instar d'un chemin de croix funéraire. Quant aux acteurs se disputant communément l'autorité dans leur confrontation épineuse, ils parviennent sans réserve à omettre leur charisme éculé grâce à leur caractérisation efficacement détaillée tout en allant droit à l'essentiel d'un récit aussi crédible que jamais outré afin d'y afficher une carrure aussi solide que faillible. Copland distillant notamment une intensité peu à peu rigoureuse et vertigineuse sous l'impulsion de notre héros Sylvester Stallone se dévoilant humainement comme jamais en policier taiseux reclus sur lui même depuis une déception amoureuse ainsi qu'un handicap (surdité d'une oreille) lui interdisant d'exercer de plein droit sa fonction de shérif. Initiation à la transgression de l'appréhension et au dépassement de soi après avoir été vulgairement jugé comme vaurien par ses pairs et (une partie de) son entourage, Copland scintille sans vaciller grâce à la personnalité secrètement torturée de Sly relevant la tête et ses biceps sans effets de manche possible lors d'un final aussi éprouvant que bouleversant passés les éclairs de violence inopinément chorégraphiques.
A réhabiliter d'urgence, Copland étant un grand film, un vrai, sous le pilier d'une pléthore d'acteurs pulsatiles parvenant légitimement à éclipser leur notoriété bankable.
*BrunoBox Office France: 553 463 entrées
mercredi 19 avril 2023
Flesh and Bone / De chair et d'os
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
Sortie en France le 4 Janvier 1995, U.S.A le 5 Novembre 1993
FILMOGRAPHIE: Steven Kloves est un réalisateur et scénariste américain né le 18 Mars 1960 à Austin (Etats-Unis). Il est surtout connu pour avoir été le scénariste de six des sept volets cinématographiques d'Harry Potter. 1989: Susie et les Baker Boys. 1993: Flesh and bone.
"Etrange romance galvaudée du poids d'une culpabilité torturée, Flesh and Bone conjugue admirablement drame psycho et thriller sous l'impulsion d'un quatuor d'acteurs hantés par les fantômes d'un passé meurtrier."

Ainsi, à travers une réalisation autonome dénuée de fioriture, Flesh and Bone nous illustre de manière latente la rencontre impromptue entre deux êtres esseulés. Un couple d'amants désabusés d'une quotidienneté éculée. Jusqu'au jour ou le père, responsable du triple homicide revienne remémorer leur obscur passé. Mais c'est avant tout à travers le portrait d'une photo de famille qu'un fantôme reviendra hanter les lieux d'une vétuste demeure pour s'y extraire ensuite dans la réalité de leur terne existence. Car ce huis-clos funeste décharné fut autrefois le théâtre d'homicides perpétrés avec une froideur implacable. Avec une sobriété nuancée, l'excellent et si rare Dennis Quaid diffuse une grave dimension psychologique à travers son personnage ombrageux de cow-boy solitaire, profondément traumatisé par un massacre familial au point de se vouer à la damnation dans sa condition sinistrosée d'y sacrifier l'amour. De par le charisme de son masochisme narquois, l'impressionnant James Caan lui dispute la vedette en tueur sans vergogne affublé d'un rictus particulièrement mesquin. Entre cet affrontement davantage tendu et dramatique, Meg Ryan insuffle un jeu à contre emploi de jeune orpheline lascive et empathique dans sa psyché refoulée faisant écho au malaise cérébral de son amant en perdition. Enfin, la néophyte Gwyneth Paltrow cultive un troublant charisme chafouin mêlé d'ambiguïté en maîtresse placide, taciturne, insidieuse, complaisamment entourée de son meurtrier sournois pour des motifs obscurs.

Soigneusement filmé dans les superbes décors d'une contrée clairsemée, Flesh and Bone demeure un grand film noir à l'ambiance vénéneuse subtilement distillée. Une sombre histoire d'amour torturée par le poids du passé d'une culpabilité meurtrie, un chassé-croisé d'individus suspects étroitement liés à un odieux secret. De par son climat élégiaque d'une saisissante beauté funèbre, Flesh and Bone laisse une marque indélébile dans l'esprit du spectateur. Car à l'instar du protagoniste refoulé condamné à la solitude, nous nous immergions dans son amère contrariété de renoncer à une romance compromise par le remord, la culpabilité, la vengeance et la rédemption. Du grand cinéma indépendant inexplicablement méprisé par l'infortune d'une faible reconnaissance.
*Bruno
20.06.11. 126 v
mardi 18 avril 2023
Fight Club
lundi 17 avril 2023
Les Prédateurs de la Nuit / Faceless / Los Depredadores de la noche
de Jess Franco. 1988. France/Espagne. 1h39. Avec Helmut Berger, Brigitte Lahaie, Telly Savalas, Chris Mitchum, Stéphane Audran, Caroline Munro, Christiane Jean, Anton Diffring.
Sortie salles France: 22 Juin 1988
FILMOGRAPHIE: Jess Franco (Jesus Franco Manera) est un réalisateur espagnol, né le 12 Mai 1930 à Madrid, décédé le 2 Avril 2013. 1962: L'Horrible Dr orlof. 1962: Le Sadique Baron Von Klaus. 1964: Les Maîtresses du Dr Jekyll. 1966: Le Diabolique Dr Zimmer. 1969: L'Amour dans les prisons des femmes. 1969: Justine ou les infortunes de la vertu. 1970: Les Nuits de Dracula. 1970: Le Trône de Feu. 1971: Vampyros Lesbos. 1972: Les Expériences Erotiques de Frankenstein. 1972: Dracula prisonnier de Frankenstein. 1972: La Fille de Dracula. 1973: Quartier des Femmes. 1973: Christina chez les Morts-Vivants. 1974: La Comtesse Noire. 1974: Eugénie de Sade. 1976: Jack l'Eventreur. 1980: Terreur Cannibale. 1980: Mondo Cannibale. 1981: Sadomania. 1981: Le Lac des Morts-Vivants (co-réal). 1982: L'Abîme des Morts-Vivants. 1982: La Chute de la maison Usher. 1988: Les Prédateurs de la Nuit. 2002: Killer Barbys.
Production Franco-espagnole réalisée par l'incorrigible Jess Franco, Les Prédateurs de la nuit fit les beaux des vidéos-clubs des années 80 sous l'étendard de René Chateau (lui même crédité au poste de scénariste). Interdit aux - de 18 ans à l'époque, ce pur produit d'exploitation risque aujourd'hui de faire sourire les jeunes néophytes auprès de ses effets spéciaux cheap pour autant efficacement montés. Et si le gore et le hors-champ pallient un peu leur carence réaliste, les maquillages de latex impartis aux opérations chirurgicales sont autrement plus convaincants si bien qu'une certaine fascination morbide y découle, à 2/3 plans anémiés (les yeux et la mâchoire manquent de fluidité par leur animation mécanique). Le pitch: Pour remédier au fardeau de sa soeur défigurée, un médecin et sa maîtresse kidnappent des jeunes filles afin de leur prélever la peau du visage. Pour parfaire l'opération, ils font appel à un chirurgien nazi quand bien même un détective privé tente de retrouver les traces d'une disparue, Barbara, fille d'un riche entrepreneur. Reprenant la même trame que l'Horrible Dr Orloff, lui même autrefois inspiré du classique Les Yeux sans Visage, Les Prédateurs de la nuit tente de renouveler son concept en version colorisée et dans un contexte contemporain bon chic bon genre.
Son aspect télé-film et la chanson pop agréablement ringarde se combinant au climat érotique, tant par les étreintes effrontées que la tenue lascive des actrices de seconde zone, Brigitte Lahaie et Caroline Munro en tête de gondole. On sera également surpris de voir réuni à l'écran une distribution internationale aussi éclectique ! Des rôles secondaires improbables auquel y participent aimablement Telly Savallas, Helmut Berger, Chris Mitchum, Stéphane Audran, Christiane Jean, Howard Vernon et Anton Diffring. Série B érotico-horrifique mené tambour battant, les Prédateurs de la Nuit attise promptement la sympathie chez l'amateur de zèderies de par son brassage de situations tantôt horrifiques, tantôt polissonnes confinées au sein d'une clinique de l'horreur. Notre trio d'amants s'efforçant d'optimiser le visage idéal auprès de jeunes noctambules influençables. Et en dépit de l'itération des séquences de rapt, certaines situations potaches à l'accent grotesque (chacune des interventions du directeur gay de l'agence de mannequin) et le cabotinage outré des comédiens de seconde zone cultivent un charme timoré par leur affable implication. Mal dirigés dans une caricature souvent grossière, ces derniers insufflent néanmoins suffisamment de charisme pour se fondre dans une carrure hostile ou héroïque, à l'instar de l'inexpressif mais patibulaire Gérard Zalcberg en suppléant déficient, ou encore de l'illustre Anton Diffring dans celui du chirurgien SS.
Plaisamment attachant chez l'aficionado de pur divertissement bonnard dénué de prétention, Les Prédateurs de la Nuit perdure sa sympathie pittoresque pour l'insolence des quiproquos et rebondissements où l'enquête policière, les étreintes sexuelles, la chirurgie esthétique, son gore un tantinet cradingue et les rapts de lorettes se télescopent à rythme métronome.