Sortie salles France: ?. U.S: 16 Mai 1992
"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
mercredi 1 septembre 2021
Psychose Meurtrière
mardi 31 août 2021
L'Oeil du Tueur
Sortie salles France: 9 Mai 1987 (marché du film de Cannes). Angleterre: 19 Juin 1987.
FILMOGRAPHIE: Donald Cammell est un réalisateur, scénariste et acteur anglais né le 17 Janvier 1934 in Edinburgh, Scotland, UK, décédé 24 Avril 1996 à Hollywood, California, USA. 1999: The Argument (Short). 1999 U2: The Best of 1980-1990 (Video documentary) (video "Pride"). 1995 Wild Side (as Franklin Brauner). 1993 U2: Love Is Blindness (Video short). 1987 L'oeil du tueur. 1985 The Hooters: All You Zombies (Video short). 1984 U2: Unforgettable Fire (Documentary short) (video "Pride"). 1984 U2: Pride (In the Name of Love), Version 1 (Video short). 1977 Génération Proteus. 1970 Performance.
vendredi 27 août 2021
Sweet Sixteen
jeudi 26 août 2021
L'Eté de la Peur
"Stranger in Our House" de Wes Craven. 1978. U.S.A. 1h30. Avec Linda Blair, Lee Purcell, Jeremy Slate, Jeff McCracken, Jeff East, Carol Lawrence, Macdonald Carey.
Diffusion TV US: 31 Octobre 1978. Sortie salles France: 31 Décembre 1980
FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.
Eric Binford
mercredi 25 août 2021
The Brother from another planet
de John Sayles. 1984. U.S.A. 1h48. Avec Joe Morton, Daryl Edwards, Steve James, Leonard Jackson, Bill Cobbs, Maggie Renzi
Sortie salles France: 7 Septembre 1984
FILMOGRAPHIE: John Sayles est un réalisateur américain de films indépendants, né le 28 septembre 1950 à Schenectady, New York (États-Unis). Il est également scénariste, acteur, monteur et producteur. 1980 : Return of the Secaucus. 1983 : Lianna. 1983 : Baby It's You. 1984 : The Brother from Another Planet. 1987 : Matewan. 1988 : Les Coulisses de l'exploit. 1991 : City of Hope. 1992 : Passion Fish. 1994 : Le Secret de Roan Inish. 1996 : Lone Star. 1997 : Men with Guns. 1999 : Limbo. 2002 : Sunshine State. 2003 : Casa de los babys. 2004 : Silver City. 2007 : Honeydripper. 2010 : Amigo.
Ofni oublié de tous si bien qu'il fait office d'arlésienne juste avant qu'il ne soit (très discrètement) édité chez nous en Dvd dans la collection "exploitation cinema", The Brother from another Planet est une oeuvre indépendante aussi intéressante qu'équivoque. Dans le mesure où dénué d'intrigue, ce témoignage sociétal sur la communauté noire du point de vue des minorités nous dépeint les déambulations d'un extra-terrestre de couleur noir (avec des pieds aux ongles crochus !) tentant de se sociabiliser auprès des exclus, des marginaux et des tauliers dans la ville de Harlem. Porté à bout de bras par le jeu inné de Joe Morton criant de vérité infantile par ses expressions infiniment candides, The Brother from another planet se suit comme un documentaire timidement cocasse, bizarroïde (les mens in black tentant de le rapatrier sur leur planète !) et surtout singulier. Tant et si bien que l'on se demande quel est le véritable message du film à travers ce portrait fantaisiste d'un E.T black parvenant peu à peu à s'acclimater à notre société contemporaine en dépit de la corruption, de la délinquance, de la prostitution et de la drogue qui empiètent son cheminement moral et initiatique. Oeuvre culte ne ressemblant à nul autre métrage, The Brother from another planet a au moins le mérite de proposer au spectateur un divertissement mineur jamais conçu pour nous caresser et plaire au plus grand nombre mais plutôt pensé pour nous concocter une expérience humaine introspective par son vérisme documenté. A découvrir à condition d'y être bien préparé et de le visionner en VOSTF...
mardi 24 août 2021
Le Voyage Fantastique de Sinbad
lundi 23 août 2021
11:14
Sortie salles France: 1er Décembre 2004 (Int - 12 ans)
FILMOGRAPHIE: Greg Marcks est un acteur, scénariste et réalisateur américain né le 12 Août 1976 à Concord, Massachusetts, USA. 2009: Conspiration. 2003: Onze heures quatorze.
Avant-propos (wikipedia): Le terme mindfuck est un mot d'argot en langue anglaise pouvant à la fois signifier, en tant que verbe, « induire quelqu'un en erreur », ou, en tant que nom commun, désigner quelque chose de déroutant, qui suscite la confusion
Jeune aguicheuse du quartier que l'on abordera sous des angles plus limpides au fil des sketchs caustiques s'enchainant lors d'un concours de circonstances infortunées. 11:14 épousant la carte du divertissement sardonique au gré d'une dramaturgie autrement plombante dans l'art et la manière de susciter l'empathie pour l'héroïne frontalement culbutée par un van. Une intensité dramatique fructueuse instaurant une plus-value à l'ensemble auprès de la caractérisation psychologique des nombreux coupables. Ceux-ci, déloyaux, pleutres, sournois ou revanchards tentant de s'extirper de leur situation catastrophiste en ne comptant que sur leur indépendance chargée en risques de préjudices. Les évènements abrupts et insolents se déroulant entre 10h54 et 11h14 en reconsidérant à chaque fois l'action entrevue du point de vue d'un autre personnage que le cinéaste aborde sous un angle plus explicatif quant à ses véritables motivations destinées à contenter Cheri. Quand bien même le père de celle-ci (incarné avec sobriété par Patrick Swayze) se la jouera débonnaire en se chargeant de se débarrasser d'un autre cadavre pour la protéger.
vendredi 20 août 2021
Massacre Hospital
"X Ray / Hospital Massacre" de Boaz Davidson. 1982. U.S.A. 1h29. Avec Barbi Benton, Chip Lucia, Jon Van Ness, John Warner Williams, Den Suries.
Sortie U.S: 16 Juillet 1982
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Boaz Davidson est un réalisateur, scénariste et producteur israélien né le 8 Novembre 1943. 1976: Lupo B'New York. 1978: Juke Box. 1979: La Boum Américaine. 1980: Graine d'Amour. 1981: Le Tombeur, le Frimeur et l'Emmerdeuse. 1981: Massacre Hospital. 1982: The Last American Virgin. 1983: Le Tombeur, le Frimeur et l'Allumeuse. 1986: Alex Holeh Ahavah. 1987: Dutch Treat. 1987: Mon Aventure Africaine. 1988: Salsa. 1988: Lool. 1990: Ochlim Lokshim. 1993: American Cyborg: Steel Warrior. 1994: Le Corps du Délit (télé-film). 1995: Lunarcop. 1997: Looking for Lola.
"Dans cet hôpital, votre prochaine visite pourrait être la dernière en camisole de force !"
Or, l'héroïne a un mal fou à se faire entendre lorsque les médecins décèlent sur ses radios une étrange maladie potentiellement mortelle dont nous ne connaîtrons ni l'origine, ni la dénomination ! Le réalisateur s'éternisant à suspecter les résultats de ses radios d'après les témoignages de médecins aussi dubitatifs que perplexes ! D'où le ressort comique qui en émane ! Quand bien même malades et praticiens se comportement de manière à la fois douteuse et suspicieuse à reluquer sans complexe notre héroïne ultra sexy dévoilant par l'occasion son anatomie lors d'une séquence anthologique d'auscultation ! Ainsi donc, de par son rythme fertile ne laissant que peu de place aux temps morts, Massacre Hospital divertit en diable, entre sourire et rire aux lèvres de par l'extravagance des seconds-rôles génialement cabotins se raillant de la pauvre Susan avec perversité ou jalousie, et du tueur psychopathe déployant une posture emphatique à chacune de ses apparitions outrées (rehaussées d'un souffle haletant derrière son masque chirurgical). Etonnamment réalisé avec un certain professionnalisme, Massacre Hospital n'est nullement la série Z que certains se sont empressés de cataloguer lors de sa discrète exploitation en Vhs (bien que largement défendu dans la revue Mad Movies qui avaient tout pigé à son potentiel parodique). Si bien que l'on est d'autant plus surpris du jeu convaincant des acteurs, aussi ridicules ou délibérément grotesques soient-ils dans leur fonction bêta. Barbi Benton (mannequin, actrice, compositrice, personnalité de la télévision et chanteuse américaine !!!) irradiant l'écran à chacune de ses apparitions affolées en victime démunie suppliant vainement son entourage de lui venir en aide. Une actrice franchement à l'aise dans son rôle de rutilante potiche exploitant à merveille son physique mannequin à travers un naturel aguicheur dénué de provocation. Enfin, sa photo soigneusement saturée se prête élégamment à l'ambiance hospitalière à la fois lugubre et déjantée, qui plus est parfois exacerbé d'un inexplicable climat ouaté lors de corridors enfumés laissant peu à peu transparaître notre tueur irascible incapable de contenir ses pulsions meurtrières. Ce dernier redoublant de maladresse et d'insouciance à planquer ses victimes ensanglantées dans des endroits souvent aléatoires.
P.S: la version Uncut est un simple rajout de scènes de dialogues.
Eric Binford
20.08.21. 4èx
mercredi 18 août 2021
Siège / Self Defense. Prix du Meilleur Scénario, Prix de la Critique au Festival du Rex, Paris, 1984
de Paul Donovan. 1983. Canada. 1h24/1h33 (extented version). Avec Tom Nardini, Brenda Bazinet, Darel Haeny, Jeff Pustil, Terry-David Després, Jack Blum, Keith Knight, Doug Lennox.
Sortie salles France: 8 Août 1984
FILMOGRAPHIE: Paul Donovan est un scénariste, réalisateur et producteur canadien, né le 26 Juin 1954 au Canada. 1981: South Pacific 1942. 1983: Siege. 1985: Def-Con 4. 1988: Norman's Awesome Experience. 1988: The Squamish Fire (télé-film). 1989: l'île des pirates disparus. 1992: Buried on Sunday. 1993: Tomcat: Dangerous Desires. 1994: Paint Cans. 1994: Life with Billy (télé-film). 1997: Lexx (série tv).
Remerciement à Contrebande Vhs pour leur version HD.
Récompenses: Prix du Meilleur Scénario, Prix de la Critique au Festival du film fantastique du Rex à Paris en 1984
D'une brutalité et d'une dureté incroyables, le film nous plonge dans un univers anxiogène au possible avec des protagonistes prêts à en découdre coûte que coûte, ponctué par des trouvailles scénaristiques qui lui valurent un prix au festival du film fantastique de Paris, car le postulat est habile et très malin, se démarquant des moults productions antérieures sur des thèmes similaires...
Tourné de nuit à 90 %, "Siège" bénéficie d'une crédibilité solide et ne fait pas dans la dentelle, rendant des passages inoubliables aux yeux des aficionados friands de polars d'action violents, le personnage de Cabe faisant passer les pires salopards du genre pour des enfants de choeur !
Inimical, déstabilisant et angoissant, le film se suit avec intérêt et les comédiens sont en roue libre, s'articulant avec une mise en scène très étudiée et remarquable, sans aucun temps mort et faisant la part belle aux effets chocs et aux situations périlleuses...
Old school (car il connaît, maîtrise et s'approprie les codes érigés par ses prédécesseurs) et moderne en même temps (il apporte une relecture cinglante, bonifiant et revigorant un genre jusqu'ici en perte de vitesse), "Siège" se dote d'un montage ultra serré dynamisant et dynamitant une intrigue qui aurait pu être simpliste voire famélique...
Avec un final glaçant et une application dans les thématiques qu'il aborde comme le courage, la survie, la fuite mais aussi le handicap, "Siège" reste un des archétypes du polar canadien des années 80 et il est sidérant que ce film n'ait jamais pu bénéficier d'un format DVD !
Un modèle du style auquel il s'apparente à visionner impérativement, "Siège" est une vraie bombe, un jeu de massacre parfaitement calibré et un métrage d'une violence hors normes...
Note : 9/10
vendredi 13 août 2021
Videodrome
Sortie Salles France: 16 mai 1984, sortie U.S.A: 28 janvier 1983
FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada. 1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage,1979 : Fast Company, 1979 : Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone, 1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants,1991 : Le Festin Nu. 1993 : Mr Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method
"Mort à Videodrome, longue vie à la nouvelle chair !"
Ovni hallucinogène ! Objet visuel doté de vie organique ! Œuvre mutante à visionner sous contrôle. Ce Vidéodrome, si discret à sa sortie, s’insinue dans notre psyché par une expression visuelle inédite, fascinante et malsaine. Le scénario, d’une richesse thématique abyssale, se révèle presque irracontable tant les faits se distordent, se fragmentent, fusionnent avec une réalité virtuelle gouvernée par un organisme totalitaire.
Regarder cette émission pirate, c’est risquer la tumeur cérébrale. C’est s’exposer à une nouvelle réalité, née du chaos visuel, où les hallucinations sensorielles surpassent la réalité tangible. Le programme vise à rendre notre monde plus "réel" que la perception elle-même — une mutation de la conscience par l’image.
Avec aplomb, James Woods incarne ce cobaye rongé par l’expérience. Charismatique, caustique, transgressif, il s’enfonce dans l’abîme à la recherche du programme ultime. À ses côtés, Deborah Harry — la voix de Blondie — se mue en amante vénéneuse. Sensualité trouble, goût du sadomasochisme, regard alangui en quête d’extase sadienne : elle captive, fascine, désarme. Ensemble, ils plongent dans un cauchemar éveillé.
Cronenberg orchestre ici un maelström d’images dérangeantes, terrifiantes, d’une force évocatrice stupéfiante : la tête de Max engouffrée dans les lèvres de Nicki surgies de l’écran organique, les coups de fouet sur une esclave sexuelle, l’arme extirpée d’un orifice ventral semblable à un vagin, ou cette orgie de chairs et d’entrailles jaillissant de la télé. Et cette scène déchirante, presque prophétique, où des sans-abris fixent un écran comme des junkies, hypnotisés par le vide. Les effets spéciaux de Rick Baker et Michael Lennick, d’une inventivité monstrueuse, marquent durablement, à l’exception peut-être d’un gun muté un peu cheap à son extrémité cloutée.
L’un des films les plus originaux et essentiels de l’histoire du cinéma, selon mon jugement écorné par ce voyage mental plus vrai que nature. Ou presque.
*Eric Binfordjeudi 12 août 2021
L'île du Dr Moreau
Sortie salles France: 8 Janvier 1997. U.S: 23 Août 1996.
FILMOGRAPHIE: John Frankenheimer est un réalisateur américain né le 19 Février 1930 à New-York, décédé le 6 Juillet 2002 à Los Angeles. 1957: Mon père, cet étranger. 1961: Le Temps du châtiment. 1962: l'Ange de la Violence. Le Prisonnier d'Alcatraz. Un crime dans la tête. 1964: 7 Jours en Mai. Le Train. 1966: Grand Prix. l'Opération Diabolique. 1968: l'Homme de Kiev. 1969: Les Parachutistes arrivent. The Extraordinary Seaman. 1970: Le Pays de la Violence. Les Cavaliers. 1973: l'Impossible Objet. The Iceman Cometh. 1975: French Connection 2. 1977: Black Sunday. 1979: Prophecy le monstre. 1982: A Armes Egales. 1985: Le Pacte Holcroft. 1986: Paiement Cash. 1989: Dead Bang. 1990: The Fourth War. 1992: Les Contes de la Crypte (Saison 4, épis 10). 1992: Year of the Gun. 1996: l'Ile du Dr Moreau. 1997: George Wallace. 1996: Andersonville (téléfilm). 1998: Ronin. 2000: Piège Fatal. 2002: Sur le Chemin de la guerre.
Naufrage artistique resté dans les annales avec une préproduction chaotique (mésentente entre la prod et Richard Stanley, cinéaste et scénariste à l'origine du projet, changements d'acteurs et de réalisateur, suicide de Cheyenne Brando, fille de Marlon Brando dévasté par sa disparition au point de s'exiler dans l'urgence) et un tournage houleux (divergence entre Brando et Kilmer alors que John Frankenheimer est irrité par le comportement de ce dernier, modification du scénario), l'île du Dr Moreau est clairement ce un film maudit à travers sa formulation éculée de Remake hollywoodien tentant de rajeunir le mythe. Bénéficiant d'une superbe photographie au sein d'une somptueuse nature australienne, et de formidables effets spéciaux confectionnés par le maître Stan Winston (bien que certains mouvements des créatures accourant dans la nature font tâche à travers leur facture visuelle), l'ïle du Dr Moreau aurait pu être une bande-dessinée homérique de par son alliage d'action, d'horreur, de romance et de fantastique exotique dénonçant en filigrane notre instinct à la fois primitif et destructeur d'après les travaux démesurés d'un savant démiurge conjuguant notre ADN avec celui d'animaux. Mi-hommes, mi-créatures, ceux ci étant asservis par le Dr Moreau s'efforçant de maîtriser leurs pulsions sauvages à l'aide d'un implant électrique transplanté sous leur peau. Mais l'arrivée d'un naufragé frondeur va semer le trouble et l'anarchie au sein de la communauté hybride.
Si la première demi-heure assez prenante et convaincante nous séduit à travers cette fascinante monstrueuse parade qu'Edward Douglas redoute, entre fascination et répulsion, notamment auprès de la brutalité de Moreau martyrisant à sa guise ses sujets dans sa doctrine contrairement pacifiste (avec une effrayante séquence d'accouchement !), le reste est un joyeux délire borderline rendu quasi incontrôlable. A croire que John Frankenheimer aurait quitté précipitamment le plateau pour laisser quartier libre aux casting littéralement en roue libre. Val Kilmer se ridiculisant à outrance après la mort de Moreau en substituant son trône alors que Marlon Brando occupait juste avant un poste de dictateur cabotin grimé de pommade sur la tronche depuis son allergie solaire. Fort heureusement, le rythme nerveux ne laisse que peu de place à l'ennui, entre 2/3 séquences involontairement cocasses ou hilarantes; si bien que la seconde partie accorde beaucoup de place à l'action belliqueuse lorsque les créatures de Moreau tente d'asseoir leur autorité en détruisant tout sur leur passage. On peut également vanter lors de quelques violences graphiques des effets gores redoutablement réalistes, à l'instar du lynchage de Moreau démembré par ses monstrueuses créations. Même David Thewlis, le héros naufragé, semble peut à l'aise dans sa fonction de redresseur de tort et de témoin effaré par tant de monstruosité, qui plus est peu favorisé par des répliques infantiles.
Box-Office France: 249 838 entrées
mercredi 11 août 2021
Arachnophobie
Sortie salles France: 17 Avril 1991. U.S: 18 Juillet 1990
FILMOGRAPHIE: Frank Marshall est un producteur et réalisateur américain né à Los Angeles le 13 septembre 1946. 1990 : Arachnophobie. 1992 : Les Survivants. 1993 : Johnny Bago - Saison 1, épisode 3. 1995 : Congo. 1998 : De la Terre à la Lune (From the Earth to the Moon) - Épisode 6. 2006 : Antartica, prisonniers du froid.
Première réalisation de Frank Marshall, un habitué des divertissements hollywoodiens "grand public", bien que sa filmo demeure timorée en terme prolifique, Arachnophobie surprend à la revoyure par son parti-pris réaliste. Si bien que celui-ci exploite très efficacement à l'écran de véritables araignées, bien que certaines, plus grosses, sont simulées par animatronic sans que cela n'interfère la crédibilité des évènements soigneusement dépeints. Par conséquent, ce qui force le respect à travers cette production lucrative (Spielberg en est l'un des mécènes) découle de sa sobriété à ne jamais céder à l'esbroufe ou à l'outrance en se jouant de la peur viscérale des araignées au compte-goutte. Le film efficacement structuré prenant d'abord son temps à développer la personnalité de ses personnages (un médecin arachnophobe, son épouse et ses enfants, le shérif du coin, le praticien sclérosé refusant au denier moment de prendre sa retraite, l'exterminateur d'araignées que John Goodman endosse avec une ironie sardonique plaisamment cocasse) au sein d'une aimable bourgade rurale où tout le monde s'y côtoie dans le partage, le respect et la bonne humeur. C'est donc à travers l'emménagement du médecin et de sa famille dans leur maison campagnarde que l'intrigue tisse progressivement sa toile au gré de morts suspectes en nombre grandissant.
Frank Marshall instaurant un suspense exponentiel à chaque séquence alerte lorsqu'une petite araignée (exportée du Venezuela nous décrira son magnifique prologue à travers ses vastes panoramas naturels !) est sur le point d'alpaguer sa future victime par une piqure mortelle. Sa proie trépassant d'un arrêt cardiaque en un temps furtif ! Ainsi, en dosant efficacement l'angoisse des situations de stress typiquement Hitchcockienne, Frank Marshal parvient à susciter une véritable appréhension viscérale en la présence fascinante de ses araignées morbides rampant sournoisement sur les sols. Celui-ci exploitant notamment la diversité de situations d'apparence tranquille (un terrain de foot et leurs joueurs, une fille sous la douche, un couple âgé dans son salon, le médecin reclus dans sa grange pour combattre sa phobie puis sa confrontation avec la reine dans la cave, la chambre des bambins) auquel les victimes y feront les frais d'une araignée passée maître dans l'art d'agripper leur proie d'une estocade mortelle. Bien que par intermittence il ne s'agissait en fait que d'une fausse alerte par le principe éculé de l'humour noir que le spectateur redoute instinctivement. Quand au final paroxystique, on surfe sur le mode catastrophe lorsque le médecin et sa famille sont envahis par les araignées au sein de leur cocon domestique. Un point d'orgue d'effroi décuplant sans modération les moments de stress et les offensives humaines par le biais de mains secourables, experts en entomologie ou en désintégration criminelle.
A travers ses notes fantaisistes plutôt efficaces et quelques personnages extravagants égayant un peu l'atmosphère, Frank Marshall n'en perd jamais le fil d'une angoisse palpable avant les confrontations de terreur oppressante que de simples araignées (réelles !!!) parviennent à distiller à l'écran avec un réalisme viscéral. C'est ce qui fait la principale réussite de cet intelligent divertissement horrifique aussi mesuré dans le jeu tranquille des acteurs que véritablement jouissif lors de ces nombreux effets de terreur phobiques. A redécouvrir sans réserve.
*Eric BinfordRécompense: Prix du meilleur film d'horreur et du meilleur acteur pour Jeff Daniels, ainsi que nomination au prix du meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur second rôle masculin (John Goodman), par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur en 1991.