Sortie salles France: 27 Octobre 1979
mercredi 18 octobre 2023
Le Toubib
mardi 17 octobre 2023
Le Pianiste / The Pianist. Palme d'Or, Cannes 2002.
Sortie salles France: 26 Septembre 2002
FILMOGRAPHIE: Roman Polanski (né le 18 août 1933 à Paris) est un comédien, metteur en scène de théâtre et d'opéra puis un producteur, scénariste et réalisateur de cinéma franco-polonais. 1962 : Le Couteau dans l'eau , 1965 : Répulsion, 1966 : Cul-de-sac, 1967 : Le Bal des vampires, 1968 : Rosemary’s baby, 1971 : Macbeth, 1972 : Quoi ?, 1974 : Chinatown, 1976 : Le Locataire ,1979 : Tess, 1986 : Pirates, 1988 : Frantic, 1992 : Lunes de fiel ,1994 : La Jeune Fille et la Mort , 1999 : La Neuvième Porte ,2002 : Le Pianiste,2005 : Oliver Twist, 2010 : The Ghost Writer. 2011 : Carnage. 2013 : La Vénus à la fourrure. 2017 : D'après une histoire vraie. 2019 : J'accuse. 2023 : The Palace.
Retraçant le destin hors du commun du pianiste Władysław Szpilman, survivant polonais du ghetto de Varsovie perpétré par l'Allemagne nazie durant la seconde guerre, Le Pianiste est une épreuve de force aussi éprouvante qu'insupportable de par l'acuité de son intensité dramatique dénuée de concession. Roman Polanski, résolument impliqué par son histoire vraie à la reconstitution infaillible, optant pour un vérisme documenté parfois à la limite du supportable (principalement la 1ère heure) pour retranscrire l'horreur nazie exterminant sans vergogne la communauté juive avec une haine inqualifiable.
Récompenses:
Palme d'or au Festival de Cannes 2002
Prix Jacques-Prévert du scénario 2002, catégorie meilleur scénario adapté pour Ronald Harwood
Césars 2003
César du meilleur film : Roman Polanski et ses producteurs Robert Benmussa et Alain Sarde
César du meilleur réalisateur : Roman Polanski
César du meilleur acteur : Adrien Brody
César de la meilleure musique écrite pour un film : Wojciech Kil. ar
César du meilleur décor : Allan Starski
César de la meilleure photographie : Paweł Edelman
César du meilleur son : Jean-Marie Blondel, Gérard Hardy et Dean Humphreys
Goyas 2003 : meilleur film européen
Oscars 2003
Oscar du meilleur réalisateur : Roman Polanski
Oscar du meilleur acteur : Adrien Brody
Oscar du meilleur scénario adapté : Ronald Harwood
BAFTA Awards 2003
BAFTA du meilleur film
BAFTA du meilleur réalisateur : Roman Polanski
jeudi 12 octobre 2023
Le Train des Epouvantes / Dr. Terror's House of Horrors
de Freddie Francis. 1965. Angleterre. 1h38. Avec Christopher Lee, Max Adrian, Ann Bell, Michael Gough, Ursula Howells, Isla Blair, Jennifer Jayne, Neil McCallum, Bernard Lee, Roy Castle, Peter Cushing.
Sortie salles France: 14 avril 1971. Angleterre: 23 Février 1965
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Freddie Francis est un réalisateur, directeur de photographie et scénariste britannique, né le 22 Décembre 1917 à Londres, décédé le 17 Mars 2007 à Isleworth (Royaume-Uni). 1962: La Révolte des triffides. 1963: Paranoiac. 1964: Meurtre par procuration. 1964: l'Empreinte de Frankenstein. 1965: Le Train des Epouvantes. 1965: Hysteria. 1965: The Skull. 1966: The Deadly Bees. 1966: Poupées de cendre. 1967: Le Jardin des Tortures. 1968: Dracula et les Femmes. 1970: Trog. 1972: Histoires d'Outre-Tombe. 1973: La Chair du Diable. 1973: Les Contes aux limites de la folie. 1974: Son of Dracula. 1975: La Légende du Loup-Garou. 1975: The Ghoul. 1985: Le Docteur et les Assassins. 1987: Dark Tower.
mercredi 11 octobre 2023
Les Pires. Grand prix Un certain regard, Cannes 2022
Sortie salles France: 7 Décembre 2022
Un choc frontal. Un traumatisme intime. « Écorchée vive : chronique d’une Lily perdue »
Quelque chose de profondément personnel a surgi, réveillé par cette héroïne aux allures de miroir brisé. Pendant 1h35, elle m’a remué les tripes — moralement, viscéralement — par l’intensité de son regard, expressif jusqu’à l’incandescence, par cette fragilité vive, écorchée, hyperactive, colérique, tendre, solaire.
Mallory Wanecque crève littéralement l’écran pour son tout premier rôle. On songe, toutes proportions gardées, aux fulgurances de Béatrice Dalle ou Vanessa Paradis à l’orée de leur carrière.
Elle désarme, désarme tout, par son franc-parler ravageur, son malaise existentiel, sa posture décomplexée de lolita aux yeux d’azur que l’on juge, que l’on épingle, que l’on isole — sans compassion, sans écoute — depuis la perte de son petit frère, emporté par le cancer.
Il m’a fallu pourtant une bonne demi-heure pour entrer dans ce monde, pour m’acclimater à ces jeunes aux langages crus, aux gestes brusques, aux réflexes agressifs. Des adolescents cabossés, incultes peut-être, mais surtout abandonnés : par les parents, par l’école, par le monde adulte tout entier.
Des mômes de quartier défavorisé que l’on suit sans voyeurisme, sur le tournage d’un film que s’efforce de tenir un réalisateur flamand, malgré leurs élans, malgré leur feu.
La mise en abyme, ici, devient vertige.
Les Pires brouille volontairement les lignes, entre documentaire et fiction, entre regard et intrusion, entre intimité et mise en scène. Ces séquences d’amour filmées sans fard, ces scènes crues à la frontière du malaise — notamment l’ambiguïté d’une relation entre Lily et un technicien de 32 ans — laissent un goût étrange, peut-être seulement sur moi. Mais elles disent quelque chose. De leur désarroi, de leur corps en éveil, de leur soif d’être regardés autrement.
Et puis soudain, au-delà de ce climat trouble, le cœur bat fort.
Les Pires touche juste dans l’évolution de ces jeunes paumés, aux mots simples, mais ivres d’amour à donner, d’espoir à saisir, de rêves à bâtir. Lily, bouleversante, veut percer dans le cinéma. Elle veut fuir sa cage. Elle veut exister.
Les Pires ne laisse pas indemne. Film âpre, d’accès parfois difficile, mais bouleversant.
Et mon expérience, au-delà du film, s’est liée à Lily malgré moi. Car je l’ai reconnue. Sous ses traits, j’ai revu Aurélie. Une autre, quelques années plus tôt.
À elle, je dédie cette chronique.
*Bruno
Récompenses:
Festival de Cannes 2022 : Grand prix Un certain regard
Festival du film francophone d'Angoulême 2022 : Valois de diamant
Festival Fifigrot de Toulouse 2022 : prix du public et prix des étudiants
Festival international du film de Rome 2022 : Alice nella cita, prix d'interprétation féminine pour Mallory Wanecque
Festival de Saint-Paul-Trois-Châteaux 2022 : Grand prix
American French Film Festival, Los Angeles, 2022 : prix du meilleur premier film
Rencontres du cinéma de Villefranche 2022 : prix des lycéens
Festival du film de Sarlat 2022 : prix du jury « Jeune », prix d'interprétation féminine pour Mallory Wanecque
Festival de Cosne-sur-Loire 2022 : prix du meilleur film, prix d'interprétation féminine pour Mallory Wanecque, prix d'interprétation masculine pour Johan Heldenbergh
Festival du grain à démoudre de Gonfreville-l'Orcher 2022 : prix du Grand Jury pour le meilleur long métrage, prix du Jury des Lycéens pour le meilleur long métrage
mardi 10 octobre 2023
Mission : Impossible - Dead Reckoning, partie 1
Sortie salles France: 12 Juillet 2023
FILMOGRAPHIE: Christopher McQuarrie est un scénariste et réalisateur américain né le 31 mai 1968 à West Windsor Township près de Princeton dans le New Jersey. 2000 : Way of the Gun (The Way of the Gun). 2012 : Jack Reacher. 2015 : Mission impossible : Rogue Nation (Mission: Impossible – Rogue Nation). 2018 : Mission impossible : Fallout (Mission: Impossible - Fallout). 2023 : Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1 (Mission: Impossible – Dead Reckoning Part One). 2024 : Mission impossible : Dead Reckoning, partie 2.
Une (nouvelle) référence du cinéma d'action au sens épuré.
Le Pitch: Ethan Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et ne menace l’humanité entière. Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé ressurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission, pas même la vie de ceux qu’il aime.
Les superlatifs me manquent, allons donc droit au but, Mission Impossible - Dead Reckoning, partie 1 est un chef-d'oeuvre du cinéma d'action que j'ose déclarer sans ambages. Aucun autre film d'action ne lui arrive à la cheville cette année (ne me parlez pas de John Wick 4 ou d'Equalizer 3), voir même depuis l'exceptionnelle Mission Impossible Fallout alors qu'il ne s'agit ici que de la 1ère partie en guise de parti-pris aussi singulier que couillu. D'autre part, n'ayez crainte de sa durée substantielle si bien que les 2h43 (2h35 en épargnant le générique) défilent comme une lettre à la poste (ou plutôt à la vitesse d'un train effréné, toutes proportions gardées !) tant la mise en scène hyper maîtrisée, la beauté sauvage de ces montagnes autrichiennes, l'hyper dynamisme du montage et sa caméra hyper mobile (filmant parfois sous tous les angles les plus tarabiscotés l'action improbable !), le jeu adroit des acteurs infiniment impliqués dans l'action et son intrigue retorse débordante de rebondissements nous plaquent au siège sans nous laisser le temps de reprendre son souffle. Non, un peu plus sérieusement, et pour être autrement objectif, Mission Impossible - Dead Reckoning, partie 1 s'édifie en cinéma artisanal à l'ancienne au sein d'une thématique tristement actuelle: l'IA et ses dérives technologiques potentiellement terrifiantes entre les mains de celle-ci douée de réflexion et d'autant affublée d'un ennemi mégalo délibéré à dominer le monde.
Un tant soit peu on se croirait dans un nouvel opus de James Bond sauf qu'il s'agit bien d'une mission impossible magnifiquement agencée par des artistes (à nouveau !) au sommet de leur art. En tête de peloton Tom Cruise, nouveau monstre sacré du cinéma d'action de ces dernières années épaulé de ses sbires héroïques et de son créateur perfectionniste (euphémisme): Mr Christopher McQuarrie déjà responsable des Mission impossible : Rogue Nation et Mission impossible : Fallout. Ainsi, en conjuguant dans une parfaite synergie (notamment stylisée) suspense, action, humour, espionnage, aventures, pointe de romance et revirement dramatique, cette 1ère partie magnétise l'esprit autant pour la solidité de son intrigue multipliant les chassés croisés pour l'enjeu d'une clef (avec moult personnages décoiffants se disputant l'autorité) et son action survitaminée faisant à nouveau office d'anthologies par sa lisibilité irréprochable dégageant un souffle éminemment épique. Une action d'autant plus hyper efficace car au service narratif en se permettant notamment des touches d'humour (à l'instar de son clin d'oeil ironique à l'attouchement sexuel) non négligeable afin de mieux faire passer la pilule de l'outrance que l'on accepte ici sans once de réserve. Bref, après son modèle du genre Fallout on a à nouveau ici affaire à un généreux spectacle de haute voltige à la fois sincère, noble, révérencieux, ultra jouissif, émotionnel, sans jamais se laisser distraire par l'ombre d'une facilité triviale. Du VRAI cinéma donc faisant office de sacerdoce, du grand spectacle comme on n'ose plus en faire de nos jours, en attendant sans crainte possible sa prometteuse seconde partie risquant à nouveau de repousser les limites d'une action mécanique terriblement expressive, tangible, capiteuse, pulsatile.
*Brunolundi 9 octobre 2023
Le Miroir de la Sorcière / El espejo de la bruja
Sortie salles Mexique: 12 Juillet 1962
FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Chano Urueta (né le 24 février 1904 à Cusihuaráchi - mort le 23 mars 1979 à Mexico) est un acteur, réalisateur, scénariste, et producteur de cinéma mexicain. 1939 : La noche de los mayas. 1942 : Le Comte de Monte-Cristo. 1944 : Le Corsaire noir. 1945 : La Route de Sacramento. 1955 : La Rivale. 1962 : Le Baron de la terreur. 1962 : Le Miroir de la sorcière. 1966 : Blue Demon contre le pouvoir satanique.
A condition de l'aborder au second degré en prenant notamment compte qu'il s'agit d'un hommage plutôt que d'un produit d'exploitation opportuniste, Le Miroir de la Sorcière est une sympathique curiosité horrifique remakant les Yeux sans Visage dans un superbe noir et blanc gothique. Et si les acteurs sont souvent en surjeu et que l'intrigue prémâchée, semée d'ellipses, ne s'embarrasse ni de subtilité ni de cohérence, on reste charmé par cette production mexicaine dénuée de temps morts tant les rebondissements s'y cumulent d'un oeil aussi fureteur qu'amusé. Evidemment dispensable mais assez agréable à suivre, voir parfois même envoûtant à travers ses quelques décors domestiques d'un gothisme sépulcral.
vendredi 6 octobre 2023
Terreur sur la Ville / The Town That Dreaded Sundown
Sortie salles France: ?. U.S: 24 Décembre 1976
FILMOGRAPHIE: Charles B. Pierce est né le 16 juin 1938 dans l'Indiana, États-Unis. Il était réalisateur et scénariste. Chasing the Wind (1998). Renfroe's Christmas (1997). Hawken's Breed (1988). Boggy Creek II: And the Legend Continues (1983). Sacred Ground (1983). The Evictors (1979). Thorvald le Viking (1978). Duel à cheyenne pass (1977). Terreur sur la ville (1976). The Winds of Autumn (1976). Le faucon blanc (1975). Bootleggers (1974). The Legend of Boggy Creek (1972).
On ne peut qu'être étonné quand on découvre pour la 1ère fois de nos jours cette pépite oubliée des Seventies retraçant avec vérisme documenté (symptomatique de son époque auquel il fut conçu) le parcours meurtrier du "Phantom Killer" ayant terrifié la populace d'une bourgade du Texas durant les années 40. Celui-ci ayant sévi la nuit (superbes éclairages - parfois oniriques - au passage en photo scope lestement saturée !) auprès de couples démunis, soit dans l'habitacle de leur voiture ou au sein de leur propre domicile. Tiré d'une histoire vraie comme le souligne le narrateur tout le long de l'intrigue érigée en investigation policière, Terreur sur la ville détonne par sa froideur malsaine auprès de séquences chocs toutes aussi terrifiantes les unes que les autres (bien que l'on peut peut-être prétendre que les scènes horrifiques montent en crescendo au fil d'une tension davantage intolérable, le tueur affichant une force tranquille de sureté par sa totale impunité). Tant auprès des victimes impuissantes mutuellement à l'agonie (on ressent autant leur blessure que leur désarroi moral, à l'instar de la terrible séquence du trombone) que des apparitions du "Phantom" affublé d'un sac à patate sur la tête afin d'y masquer son identité que l'acteur méconnu Bud Davis campe naturellement auprès de son regard demeuré injecté de vice, de déraison, de sadisme.
Outre l'originalité de son contexte historique assez fidèlement retranscrit on est également séduit par la solidité du casting sobrement dépouillé (en dépit de quelques touches d'humour à la fois déconcertantes mais concises) qu'une partition classique renforce par son côté rétro étrangement inquiétant, trouble, horrifique au coeur d'une bourgade champêtre. Tant et si bien que ce psycho-killer constamment efficace et fidèlement narré et structuré préfigure les futurs exploits de Michael Myers dans Halloween et de Jason Vorhees dans Vendredi 13 (Steve Miner s'en est d'ailleurs clairement inspiré pour parfaire l'accoutrement de son Tueur du Vendredi) en instaurant un climat d'angoisse puis de terreur documenté. D'où son sentiment d'insécurité davantage prégnant au fil d'un récit à suspense dénué de concession, comme le souligne sa conclusion terriblement pessimiste si bien que le "Phantom Killer" ne fut jamais appréhendé ! Quand bien même les témoins majeurs du corps policier ont poursuit malgré tout leur recherche durant toute leur vie alors que les victimes survivantes issue de la bourgade reculée de Texarkana ne se sont jamais remises du traumatisme meurtrier.
A découvrir avec intérêt donc et à privilégier la version audio originale tant son réalisme détonnant (pour l'époque) fait office de reportage singulier en cette triste année 46.
*Bruno
Ci-joint la chronique de sa séquelle: STRANGE VOMIT DOLLS: THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN (brunomatei.blogspot.com)
mardi 3 octobre 2023
Les Anges Sauvages / The Wild Angels
Sortie salles France: 1er Février 1967. U.S: 20 Juillet 1966
FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan. 1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: Le Masque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.
"Nous voulons être libres ! Nous voulons être libres de faire ce que nous voulons faire ! Nous voulons être libres de rouler ! Et nous voulons être libres de rouler sur nos bécanes sans être harcelés par les flics. Et nous voulons être défoncés. Et nous voulons passer du bon temps ! Et c'est ce que nous allons faire. Nous allons passer du bon temps. Nous allons faire la fête ! »
Près de 60 ans après sa sortie, ce précurseur d'Easy Rider et de Mad-Max reste d'une incroyable audace provocatrice en s'immergeant 1h30 durant sur les exactions irresponsables de Wild Angels délibérés à vivre libre quelque soit les conséquences encourues à la suite du décès d'un des leurs lors d'une poursuite avec la police. Et même si on a vu pire depuis au sein du film de Bikers, sa violence triviale à la fois grotesque, débridée, immorale et dramatique continue encore aujourd'hui de choquer à travers la perte de valeurs essentielles au bon fonctionnement d'une société, aussi intolérante, cupide et raciste peut-elle être. Ainsi, en recrutant de véritables Hells Angels à l'écran, Roger Corman n'y va pas avec le dos de la cuillère pour retranscrire avec un réalisme plutôt documenté leurs us et coutumes dénués de déontologie. Tant auprès de leur indifférence pour la populace locale, pour la police, pour le clergé et le respect des défunts (incroyable séquence nécrophile si j'ose dire lors d'une beuverie catholique !!!) que pour leur propre camp au point de se trahir entre eux pour des mobiles vaniteux, gratuits, égotistes, machistes surtout.
D'ailleurs, lors de sa sortie commerciale à la fois houleuse et notoire, les véritables Hells Angels ont daigné intenter un procès à Corman (en menaçant notamment de l'occire !) tant celui-ci les représenta à l'écran sans fard ni indulgence dans leur anti-manichéisme à cumuler les vilénies en roue libre (viols, apologie du fascisme à travers leur insigne SS, beuveries sexuelles, drogue et alcool sans modération, passages à tabac d'une infirmière et d'un curé, etc...). Ainsi donc, Les Anges Sauvage reste un témoignage historique d'une audace insensée eu égard de son impact visuel aussi délirant que pathétique. Si bien que s'il sortait de nos jours il s'attirerait sans conteste les ligues féministes, fondamentalistes, policières et consorts tant cette série B au cachet vintage ose l'inqualifiable sans vergogne (ou alors si peu si je fais référence au protagoniste "Blues"). Or on ne s'étonnera guère qu'il fut interdit à l'époque aux moins de 18 ans en France et Outre-Atlantique. Quand bien même les acteurs pros (la révélation Peter Fonda en président dépité en voie de remise en question, le personnage le moins décervelé avec sa compagne Monkey endossée par Nancy Sinatra, fille "timorée" de Frank Sinatra), amateurs et figurants se disputent la vedette avec assez de conviction pour croire en cette époque révolue de la contre-culture retranscrite ici d'après des "faits divers" que Corman nous relate sans filtre.
2èx
lundi 2 octobre 2023
Le Jardin des Tortures / Torture Garden
de Freddie Francis. 1967. Angleterre. 1h40. Avec Jack Palance, Burgess Meredith, Beverly Adams. Peter Cushing, Lancelot Canning, Michael Bryant, Colin Williams, John Standing.
Sortie salles France: 27 Décembre 1967
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Freddie Francis est un réalisateur, directeur de photographie et scénariste britannique, né le 22 Décembre 1917 à Londres, décédé le 17 Mars 2007 à Isleworth (Royaume-Uni). 1962: La Révolte des triffides. 1963: Paranoiac. 1964: Meurtre par procuration. 1964: l'Empreinte de Frankenstein. 1965: Le Train des Epouvantes. 1965: Hysteria. 1965: The Skull. 1966: The Deadly Bees. 1966: Poupées de cendre. 1967: Le Jardin des Tortures. 1968: Dracula et les Femmes. 1970: Trog. 1972: Histoires d'Outre-Tombe. 1973: La Chair du Diable. 1973: Les Contes aux limites de la folie. 1974: Son of Dracula. 1975: La Légende du Loup-Garou. 1975: The Ghoul. 1985: Le Docteur et les Assassins. 1987: Dark Tower.
Produit par la Amicus en pleine vogue du film à sketchs, Le Jardin des tortures demeure un fort sympathique film à sketchs même si on fait mieux pour le genre durant cet âge d'or British. Un chat meurtrier aux pouvoirs hypnotiques, des comédiens notoires adeptes d'une chirurgie révolutionnaire, un piano sentimental doué de vie et enfin la résurrection de l'écrivain Edgar Allan Poe se disputent efficacement la vedette au sein d'un esthétisme gothique tantôt macabre (le 1er et le dernier sketch sont un régal pour les yeux), tantôt stylisé ou raffiné (le second et le surtout 3è détonnent par le changement de ton). D'ailleurs sur ce point formel, il faut avouer que Freddie Francis soigne scrupuleusement chaque scénographie afin de mieux nous immerger dans ses récits d'épouvante toujours contés avec efficacité (le segment "Enoch" en particulier) quand bien même le récit élaboré autour du personnage d'Edgar Allan Poe "The Man Who Collected Poe") s'avère à la fois débridé et captivant pour clore de manière aussi convaincante qu'enthousiasmante cette sarabande infernale illustrant comme de coutume des profils peu recommandables. Peter Cushing et Jack Palance se partageant la vedette avec inimitié dans leurs rapports de force davantage tendus à élucider le mystère entourant la disparition de l'écrivain. Des forces d'expression particulièrement intenses renforçant le côté ludique, captivant, fascinant de cette troublante histoire macabre contée avec soin comme toutes les autres histoires susnommées. Si bien que le 1er segment demeure à mes yeux le plus angoissant, envoûtant et terrifiant à nous dépeindre scrupuleusement la lente progression dans la folie d'un homme vénal ayant ouvert une boite de pandore qui pourrait lui coûter cher. On notera enfin en guise de cerise sur le gâteau une partition musicale classique symptomatique des productions Hammer que la firme Amicus tenter de concurrencer.
jeudi 28 septembre 2023
Gran Turismo
Sortie salles France: 9 Août 2023. U.S: 25 Août 2023
FILMOGRAPHIE: Neill Blomkamp est un réalisateur et scénariste sud-afro-canadien, né le 17 septembre 1979 à Johannesbourg dans la province de Gauteng en Afrique du Sud. 2009 : District 9. 2013 : Elysium. 2015 : Chappie. 2021 : Demonic. 2023 : Gran Turismo.
Et c'est bien là à mes yeux ce qui le distingue des blockbusters triviaux rouleurs de mécanique (Fast and Furious pour ne pas le citer) incapables d'insuffler une quelconque empathie faute de leur opportunisme bankable. Avec notamment un joli discours sur le courage de ne pas renoncer à la défaite suite à la dramaturgie d'un enjeu sportif de grande ampleur. On peut donc sans rougir prétendre qu'il s'agit là du meilleur film de son auteur depuis son 1er coup de maître District 9, de par son habileté, son savoir-faire à retranscrire le plus honnêtement possible sa success story (Rocky n'est pas loin) avec poignante humilité. L'acteur Archie Madekwe cultivant un charisme quasi ordinaire en pilote surdoué aussi fragile que résigné à remporter le trophée en dépit de ses doutes, ses craintes et son appréhension de se confronter à l'échec à la suite d'un rebondissement qui pourrait altérer sa destinée.
*Bruno
mardi 26 septembre 2023
La Foreuse sanglante / The Toolbox Murders
Sortie salles France: ? U.S: 3 Mars 1978 (Int - 18 ans)
FILMOGRAPHIE: Dennis Donnelly est né le 24 août 1942 en Californie, États-Unis. Il est réalisateur et assistant réalisateur. 1978: La Foreuse Sanglante.
Classique horrifique des Seventies qu'on a un peu tendance à occulter aujourd'hui en dépit de la confection de son remake réalisé beaucoup plus tard par Tobe Hooper, La Foreuse Sanglante n'a rien perdu de son aura malsaine symptomatique de son époque vintage (= ancien et authentique) dans laquelle il fut conçu. La première demi-heure, sorte de précurseur de Maniac de Lustig, nous illustrant avec réalisme documenté les exactions sanglantes d'un tueur à la boite à outil dénué de pitié pour ses victimes féminines sexuellement libérées. Si bien qu'un peu comme dans Maniac, celui-ci se réjouit de passer à l'acte criminel à la suite d'un accident de voiture d'une brutalité injustifiée. A savoir se débarrasser des femmes véreuses au sein d'une société contagieuse infectée par le Mal, le vice, la luxure comme le souligna la voix-off rigoriste du préambule vouée au fanatisme religieux. Les meurtres demeurant sanglants, crus et donc assez percutants, choquants pour nous ébranler notre psychologue torturée. Notamment en y insufflant un étrange climat de fascination assez indécrottable qu'une musique primesautière (chansons country) renchérit par son ton décalé en totale contradiction.
A cet égard, la séquence érotico-morbide de la baignoire efficacement réalisée reste à mes yeux anthologique par sa dramaturgie stylisée. Place ensuite à une brève enquête policière infructueuse pour céder place aux divers monologues du tueur en étroite relation avec son ultime victime kidnappée au sein d'une chambre intime. Ainsi, affichant un vérisme horrifique symptomatique des années 70, La Foreuse Sanglante exploite avec assez d'intelligence, d'audace et de maturité le psycho-killer hardcore (si j'ose dire) sous l'impulsion d'un Cameron Mitchell irréprochable en serial-killer en berne habité par la psychopathie. Quand bien même la dernière partie renforcera ce trouble climat d'insécurité malsaine parmi l'intervention d'autres personnages secondaires que nous n'attendions pas. Et si un ou deux acteurs superficiels pêchent un peu par leur absence d'aplomb ou de spontanéité; leur charisme ordinaire, leur posture paradoxalement naturelle et surtout l'impact des scènes cruelles qui y émanent achèvent de nous convaincre de son final saillant. Notamment en cédant place enfin à une magnifique séquence contemplative implantée dans le parking d'un centre commercial durant une nuit mutique dénuée de présence humaine à l'exception d'une chancelante. Quand bien même son entêtant thème élégiaque déjà entendu en cours de récit vient finalement baisser le rideau en nous précisant toutefois que toute l'histoire que nous venions de suivre était résolument véridique.
lundi 25 septembre 2023
Traquée / No One Will Save You
Misant sur l'efficacité d'une situation de survie auprès d'une jeune fille esseulée (formidable Kaitlyn Dever révélée par la série choc Dopesick) en proie à une invasion extra-terrestre, Traquée est une bonne petite surprise pour qui raffole des suspense horrifiques. Il rappellera d'ailleurs sans doute aux initiés l'épisode culte Les Envahisseurs issu de la 4è Dimension. Avec en filigrane, une métaphore sur l'acceptation du deuil par le biais d'un amour fraternel que l'héroïne tente de se pardonner au fil de sa reconstruction morale faisant la part belle à l'héroïsme en désespoir de cause. Car outre le jeu infaillible de l'actrice susnommée; ce divertissement bien rodé est surtout l'opportunité de nous présenter des E.T plus vrais que nature (si j'ose dire) tant les FX numériques parviennent véritablement à susciter trouble et fascination à chacune de leurs nombreuses apparitions au design charismatique.
Et si le récit somme toute simpliste ne révèle que peu de surprise en dehors de son final ésotérique d'une émotion gracile, le réalisateur exploite à merveille les dons des E.T, leur morphologie autonome, leurs stratégies offensives par le biais de détails auditifs et visuels extrêmement probants. Qui plus est, avoir l'audace de maintenir l'intérêt durant une longue confrontation interne et externe sans une ligne de dialogue relève autant de la gageure que d'une singularité que peu de cinéastes osent pratiquer au cinéma (si on excepte par exemple le récent Sans un bruit). Ajouter notamment une jolie photographie scope auprès de sa scénographie bucolique quelque peu magnétique et vous obtenez une série B intègre auquel le genre est un sacerdoce tant Brian Duffield vous un véritable amour pour ces Aliens belliqueux à l'imagerie stylisée.
*Bruno