
samedi 31 mai 2025
Fear Street, partie 3 : 1666. de Leigh Janiak. 2021. U.S.A. 1h52. Avec Kiana Madeira Ashley Zukerman Gillian Jacobs

jeudi 29 mai 2025
Sinners. 2025. de Ryan Coogler. U.S.A. 2h17. Avec Michael B. JordanMiles CatonSaul Williams.
mardi 27 mai 2025
100 Feet. 2008. 1h36. U.S.A. Avec Famke Janssen, Bobby Cannavale, Ed Westwick.
Réalisé par l’habile faiseur Eric Red (Body Parts, Cohen and Tate, Bad Moon), 100 Feet exploite avec une malice narrative et une redoutable efficacité psychologique le concept pourtant éculé du fantôme revanchard. Ici, il devient métaphore de la survie et du dépassement de soi face à une maltraitance sexiste réitérée par le spectre d’un époux tyrannique.
Porté par le magnétisme de Famke Janssen, qui soutient l’intrigue à bout de bras avec une expressivité farouche et un aplomb oscillant entre vélocité et résignation, 100 Feet demeure l’un des plus puissants films de hantise des années 2000 (et au-delà), sous l’étendard d’une série B intensément violente et percutante.
Fort d’un script retors confiné dans une prison domestique — la victime piégée par un bracelet électronique empêchant sa fuite — 100 Feet joue autant avec les nerfs du spectateur que ceux de cette dernière, avec un art consommé du réalisme fulgurant.
Les agressions, d’une brutalité sèche et cuisante, renforcent la crédibilité de cet affrontement surnaturel, porté par le charisme terrifiant d’un fantôme abusif (probable hommage au Carnaval des Âmes) bien décidé à infliger ses ultimes châtiments à son ex-épouse, cloîtrée dans ses quatre murs.
Tour à tour intense, capiteux et angoissant, le film joue sur la mise en attente d’une agression imminente avant de basculer dans l’horreur pure, quand la menace surgit à l’instant le plus inattendu. 100 Feet carbure à l’adrénaline, entre mano a mano viscéraux et tension domestique palpable, grâce à un réalisme cru et sans fard.
Sans se vautrer dans la surenchère gorasse, Eric Red distille une seule séquence de violence graphique, mais ô combien marquante : une anthologie d’agonie fulgurante, où les vertèbres claquent et se retournent dans une symphonie de supplices à peine esquissés — la victime trop surprise pour hurler face à la soudaineté de sa fin.
dimanche 25 mai 2025
Fear Street Part 2: 1978
(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
Solaris

(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
vendredi 23 mai 2025
Fear Street Part 1: 1994
*Bruno
mardi 20 mai 2025
Season of the Witch
lundi 19 mai 2025
Horns
"Sous les cornes, les cendres d'un amour"
Hormis un final des plus discutables — j’aurais supprimé cette vengeance démoniaque trop ambivalente des cinq dernières minutes — cette excellente investigation criminelle, pourtant rapidement percée à jour (on devine l’identité du meurtrier dès la demi-heure), nous emporte par la force de son concept fantastique, à forte connotation religieuse, et l’ironie noire qui suinte des personnages véreux. Une vendetta à double tranchant, entre sarcasmes grinçants et suspense tendu, qui distrait intelligemment tout en malmenant nos repères.
Horns s’ancre profondément dans une vision catholique du Bien et du Mal, que son anti-héros tente de gérer au cœur d’une douloureuse dichotomie morale. Mais le film se distingue surtout par la puissance émotionnelle d’une romance magnifiquement incarnée : Daniel Radcliffe, jamais aussi convaincant, habité par une résignation expressive, et Juno Temple, sensualité fragile, douceur de miel en déesse de l’amour déchu. Une intrigue à rebondissements inattendus qui, derrière ses accents de conte noir, finit par toucher au tragique pur.
Tout à la fois beau et tendre à travers moult flashbacks reconsidérant les caractérisations des personnages, violent et sanglant dans ses règlements de compte hargneux, Horns séduit surtout grâce à son pouvoir émotionnel gratifiant, voire même carrément rédempteur — tant pour le personnage damné Ig que pour nous-mêmes — sous l’impulsion d’une entêtante B.O. pop, teintée de lyrisme.
*Bruno
Le Dossier Maldoror
Avec cette fresque ténébreuse de 2h36, Fabrice Du Welz livre peut-être l’œuvre la plus rugueuse, la plus exigeante de sa carrière. Un film-fleuve au réalisme poisseux, viscéral, qui ne cherche ni à séduire ni à rassurer, mais à sonder, en apnée, les abysses de l’âme humaine.
*Bruno
jeudi 15 mai 2025
Week-end de Terreur / April fool days.
(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
Au-delà de son intrigue originale, son ambiance estampillée eighties fait mouche, et son casting juvénile (porté par Amy Steel -- le Tueur du Vendredi --), étonne par une justesse spontanée rare : on ressent véritablement leur cohésion fougueuse au moment du tournage.
Enfin le score de Charles Bernstein, lui aussi parfaitement ajusté, enveloppe le film de nappes tranquilles ou tendues, parfois traversées de sonorités badines, comme un jeu cruel entre accalmie feinte et menace tapie.
Attention toutefois : ça passe ou ça casse. Walton prend des risques inconsidérés en rendant hommage à tout un pan du psycho-killer — domestique et forestier — avec une malice à double tranchant, selon l’humeur du spectateur.
Moi, en tout cas, je suis séduit. À chaque fois.
Merci tonton Fred.
*Bruno
lundi 12 mai 2025
The Assessment / L'Evaluation
samedi 10 mai 2025
A Deadly American Marriage
Un documentaire Netflix réalisé par Jessica Burgess et Jenny Popplewell. 2025. 1h43.
Passionnant et bouleversant — comme souvent chez Netflix — ce documentaire édifiant tente de démêler les circonstances, les causes et les ramifications d’un effroyable meurtre en 103 minutes. En recueillant les témoignages des présumés coupables, Tom et Molly, juste après leur garde à vue, mais aussi ceux des membres des deux familles, des avocats de chaque camp, et surtout des deux enfants Corbett, profondément marqués par ce qu’ils ont vécu ce soir-là, le film cherche à cerner la vérité derrière l’horreur : leur père a-t-il été tué en cas de légitime défense ?
Truffé de contradictions — entre les versions de Molly, de Tom, des enfants placés en famille d’accueil — A Deadly American Marriage explore les fissures d’un drame familial rongé par la jalousie et la possessivité. Sans jamais trancher ni désigner de coupables, le film nous plonge dans les zones grises de la vérité conjugale et judiciaire.
vendredi 9 mai 2025
The Ugly Stepsister / Den stygge stesøsteren
dimanche 4 mai 2025
A vif / The Brave one
Synopsis: Erica Bain, chroniqueuse radio new-yorkaise, voit sa vie basculer brutalement lorsqu’elle et son compagnon sont agressés dans Central Park. Lui meurt, elle survit. Fracturée, hantée, elle découvre peu à peu qu'elle est capable de commettre le pire à la suite d'une situation de légitime défense.
En 2007, Neil Jordan met en sourdine le conte fantastique pour s’aventurer dans une jungle urbaine où la douleur s’arme, où le deuil se confond avec la colère, et où la frontière entre justice et vengeance se brouille dangereusement. Porté par une Jodie Foster d’une intensité évidemment magnétique par le talent inné qu'on lui connait, A vif est un film d'auto-défense psychologique qui interroge avec finesse les mécanismes de la violence et les dérives morales qu’elle entraîne. Psychologique car en y détournant les codes, Neil Jordan radiographie les pensées internes de notre justicière en voix-off et en non-dits au fil de sa dérive criminelle irréversible.
Superbement photographié en scope, la ville nous apparait comme une cité urbaine paranoïde, froide et indifférente auprès des citadins qui y résident. Au moment même où Erika ne la reconnait plus depuis son agression gratuite avec ces délinquants habités de vilénie. Loin d'y fantasmer une apologie de l'auto-défense, A vif tend à mettre mal à l'aise au fil des états d'âme avilissants d'Erika pleinement consciente qu'elle est devenue une étrangère après avoir dissout son identité. Sa descente aux enfers demeurant aussi désespérée qu'inquiétante au moment même où nous, spectateurs, éprouvions une certaine fascination malsaine, une forme de pulsion réac à ce qu'enfin justice lui soit réparée de son gré.
American Mary
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Jen Soska et Sylvia Soska. 2012. Canada. 1h42. Avec Katharine Isabelle, Antonio Cupo, Tristan Risk, David Lovgren, Paula Lindberg, Clay St. Thomas.
FILMOGRAPHIE: American Mary est le premier long-métrage des soeurs Soska. 2019: Rage.
American Mary — La chair triste se tend sous les attouchements.
Il est des films comme des cicatrices : ils marquent, ils fascinent, ils déroutent, ils racontent au-delà de la douleur. American Mary, étrange orchidée noire poussée dans les recoins glauques de la chirurgie clandestine, est de ceux-là. Une œuvre signée des sœurs Soska, jumelles de l’ombre, qui filment avec un oeil chirurgical le parcours déroutant d’une jeune femme engloutie par les promesses toxiques de son propre talent.
La mise en scène, froide et fétichiste, épouse l’ambiguïté morale du récit sans jamais chercher à rassurer. Il n’y a pas ici de catharsis attendue, pas de leçon de morale. Juste une plongée dans l’abîme intime d’une femme qui reconquiert son corps et son pouvoir au prix de toute rédemption. C’est un conte baroque, sensuel, cruel, où la vengeance se confond avec l’art, où l’éthique se dissout dans l’esthétique.
Katharine Isabelle incarne Mary avec une intensité troublante, presque hypnotique — un mélange de froideur clinique et de vulnérabilité muette. Elle traverse le film comme une ombre souveraine, tenant tête à l’horreur sans sombrer dans la caricature. Bien au contraire puisqu'elle hante au-delà du générique. Son jeu, tout en retenue et en regards lestement perçants, donne à Mary de la densité féministe : ni héroïne, ni victime, mais une énigme charnelle, sculptée par le trauma et la volonté de s'imposer. Elle est à la fois chirurgienne et œuvre d’art, prédatrice et martyre, et c’est cette dualité qui fait toute la force de son étrange interprétation.