de Rodrigo Cortés. 2010. Espagne. 1h34. Avec Ryan Reynolds, Robert Paterson, José Luis García Pérez
BIOGRAPHIE: Rodrigo est un réalisateur, scénariste, monteur, producteur exécutif espagnol pour son premier long-métrage Buried.
Synopsis: « Ouvrez les yeux. Vous êtes dans un espace clos, sous 1 tonne de terre irakienne avec 90 minutes d’oxygène et pour seule connexion vers l’extérieur un téléphone portable à moitié rechargé. Tel est le destin de Paul, entrepreneur Américain pris en otage et enfermé dans une boîte. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche d’une morte certaine… »
Synopsis: « Ouvrez les yeux. Vous êtes dans un espace clos, sous 1 tonne de terre irakienne avec 90 minutes d’oxygène et pour seule connexion vers l’extérieur un téléphone portable à moitié rechargé. Tel est le destin de Paul, entrepreneur Américain pris en otage et enfermé dans une boîte. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche d’une morte certaine… »
Avec un pitch aussi linéaire, comment réussir à maintenir l'intérêt du spectateur 1h30 durant dans un décor aussi exigu avec comme seul protagoniste un chauffeur de camion pris en otage de manière peu commune dans un état Irakien ? Silence pesant face à l'écran noir, futile mise en attente avant la révélation suffocante pour quelques secondes plus tard entendre dans le néant la respiration houleuse et anxiogène d'un homme inhumé dans un cercueil de bois. L'homme blessé à la tête se réveille difficilement pour réaliser subitement avec l'aide de la flamme de son briquet et la lueur bleutée de son portable qu'il est enfermé au sein de nulle part dans une boite à faible oxygène. Dans un état de faiblesse davantage précaire, notre protagoniste désorienté tentera de survivre dans cet écrin crépusculaire. Et tenter d'appeler désespérément diverses administrations américaines, acolytes et membres de sa famille pour implorer de l'aide en désespoir de cause. Mais les mises en attente insolentes des interlocuteurs et les questionnements interminables sur l'identité véritable de notre cobaye vont davantage enrayer les minces chances de sa potentielle survie. Si bien que le cadran de sa montre imparti à 19h30 lui laissera 1h30 d'espoir à sortir de ce piège pernicieux.
Ainsi donc, de par l'habileté d'un montage inventif multipliant les capacités techniques à filmer le décor restreint d'un endroit aussi opaque, Buried nous plaque au fauteuil dès les premières secondes à travers son ambiance claustro particulièrement viscérale. Une atmosphère rugueuse qui va insidieusement imprégner durablement les sens du spectateur, c'est à dire 1h30 durant de suspense exponentiel mis à rude épreuve. Notamment grâce à l'intelligence d'un scénario dénonçant la déshumanisation de la société ricaine imbue de ses pouvoirs et dans l'incapacité de prêter main forte à leurs prisonniers faute de risque d'incident diplomatique. Les nombreuses conversations téléphoniques entretenues entre la victime et les opérateurs insufflant un climat haletant davantage oppressant, angoissant, pour ne pas dire éprouvant pour nos nerfs. Les divers coups de théâtre infligés et le sens acéré du suspense convergeant vers un final aussi caustique que jusqu'au boutiste dont le spectateur hébété en sortira KO ! Quant à notre interprète en instance de survie, Ryan Reynolds endosse avec une fougue névralgique un humanisme toujours plus poignant en otage à la fois téméraire et désespéré, car évidemment terrifié de sa situation de claustration à faible lueur d'espoir (euphémisme j'vous dit).
Six Feet Under
Etonnamment efficace, inquiétant, cauchemardesque et tendu, Buried est un de ces petits métrages jouissifs terriblement immersifs pour l'atmosphère claustro d'un huis-clos aussi péniblement restreint. Une série B finaude doublée d'un tour de force technique parvenant l'exploit de nous captiver au sein d'un décor et d'un personnage uniques. Les claustrophobes ne sont donc pas près d'oublier cette épreuve de force singulière littéralement à bout de souffle (attention, euphémisme !)
Récompense: Prix de la critique internationale au festival de Deauville 2010.
*Bruno
13.11.10.
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