Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdclassik.com
de Dario Argento. 1980. U.S.A. 1h47. Avec Leigh McCloskey, Irene Miracle, Eleonora Giorgi, Daria Nicolodi, Sacha Pitoëff, Alida Valli, Veronica Lazar, Gabriele Lavia, Feodor Chaliapin Jr....
Sortie salles France: 16 Avril 1980
BIOGRAPHIE: Dario Argento est un réalisateur et scénariste italien né le 7 septembre 1940, à Rome (Italie). 1969: l'Oiseau au plumage de Cristal, 1971: Le Chat à 9 queues, Quatre mouches de velours gris, 1973: 5 Jours à Milan, 1975, Les Frissons de l'Angoisse, 1977: Suspiria, 1980: Inferno, 1982: Ténèbres, 1985: Phenomena, 1987: Opera, 1990: 2 yeux Maléfiques, 1993: Trauma, 1996: Le Syndrome de Stendhal, 1998: Le Fantome de l'Opéra, 2001: Le Sang des Innocents,2004: Card Player, 2005: Aimez vous Hitchcock ?, 2005: Jennifer (épis Masters of Horror, sais 1), 2006: J'aurai leur peau (épis Masters of Horror, sais 2), 2006: Mother of Tears, 2009: Giallo, 2011: Dracula 3D.
"Le style baroque est, pour l'oeuvre d'art, ce que le sang est pour le corps humain ; il le développe, le nourrit, lui donne la force, la santé, la durée."
Trois ans après Suspiria, Dario Argento renoue avec sa flamboyance baroque avec Inferno, séquelle aussi ambitieuse dans sa faculté "alchimiste" d'y transfigurer un univers occulte mâtiné d'onirisme (son prologue anthologique toutefois tourné par Mario Bava). Et ce en dépit d'un cheminement narratif parfois confus se condensant essentiellement à de mini-clips d'une beauté picturale ensorcelante que des investigateurs arpentent à travers leur influence fureteuse. Le Pitch: Fascinée par son roman "Les 3 mères", une jeune femme décide de retrouver les origines et les secrets de l'ouvrage en allant se renseigner auprès du bibliothécaire situé à proximité de son immeuble. Après avoir écouté attentivement ces renseignements, elle se dirige dans la cave de son immeuble pour tenter de déchiffrer le secret des trois mères. Mais suite à la chute de ses clefs dans un gouffre, elle s'y glisse pour les récupérer. C'est alors qu'elle se retrouve subitement au sous-sol d'une salle de bal engloutie par les eaux. Cette séquence magistrale d'une poésie morbide électrisante Spoil ! laisse surgir à l'ultime instant un cadavre remonter furtivement du fond de l'eau pour lutiner l'héroïne en estocade. Paniquée, elle tentera en vain de le repousser ! Fin du Spoil. Morceau de bravoure dans toutes les mémoires; Inferno en regorge de façon métronome de par le truchement d'incidents meurtriers où chaque protagoniste fera les frais de forces démoniaques délibérées à annihiler ceux qui souhaiteraient y percer leur secret.
Ainsi, à travers un jeu de lumières plus froides, douces et limpides qu'auprès de son homologue Suspiria, Dario Argento innove sans se singer car réfutant le copié-collé à l'emporte pièce. Et ce en nous façonnant avec une ambition suprême un rêve irrationnel basé sur l'alchimie et les sortilèges, une procession lancinante, une danse emphatique avec un spectre ricaneur. Musicalement renversant, la mélodie ténue de Keith Emerson ainsi que les envolées lyriques de Verdi se télescopent afin de sublimer ces séquences virtuoses, à l'instar de l'amphithéâtre situé à Rome où Mark et Sara assistent à un cours musical. Le souffle violent d'un vent échappé d'une fenêtre fouettant le visage de Mark incité à détourner le regard vers la posture charnelle d'une déesse aux yeux persan semblables à son chat angora qu'elle caresse langoureusement ! Il y aussi cette séquence oppressante lorsque Sara réfugiée dans son appartement avec un étranger sera agressée à coup de couteau sous l'impulsion du concerto classique du Nabucco de Verdi que le tueur altère à sa guise en surfant avec le courant électrique. On peut aussi souligner l'improbable offensive des rats sous le climat lunaire d'une étrange éclipse, exaction brutale d'autant plus ironique auprès de sa chute lorsque le coupable en sera châtié ! Quand au final, à la fois envoûtant, majestueux et spectral, il lèvera enfin le voile sur les commanditaires de cette macabre mise en scène. Spoil ! A savoir l'alchimiste, créateur de la construction de la bâtisse et la Mort himself responsable de tous les maux du monde. Fin du Spoil. On avait d'ailleurs beaucoup critiqué à l'époque cette séquence purement théâtrale, représentation supposée grotesque de la mort réduite à un squelette s'échappant des flammes de l'enfer ! Pour autant, je la trouve en adéquation avec le climat emphatique de l'oeuvre baroque puisque s'agissant d'une vision folklorique et latine, une représentation audacieuse de la mort sous son aspect le plus académique et vétuste. Mais outre toutes ses séquences chocs remarquablement chorégraphiées, Argento soigne scrupuleusement la forme avec un sens du détail probant auprès de couloirs, chambres, passages secrets et souterrains que nos protagonistes (masculins et féminins) arpentent avec une curiosité irrépressible.
L'Alchimiste
Scandé de mélodies classiques d'une intensité lyrique, Inferno y transcende un nouveau ballet démonial au sein d'un contexte urbain un peu plus contemporain que Suspiria si bien que macabre et onirisme s'harmonisent à nouveau parmi l'illustration séculaire du conte médiéval. On pardonne ainsi la maladresse de Leigh McCloskeyn, acteur un poil figé et laconique auprès de son expression atone mais bizarrement attachant pour sa fragilité empotée. Le spectateur l'accompagnant dans son cheminement nébuleux avec une attention soutenue. De par la fulgurance de sa mise en scène expérimentale retraçant avec une sensualité infinie un florilège d'images morbides héritées de l'occultisme et du sortilège, Inferno ne ressemble à rien de connu en dépit de son alter-ego susnommé autrement marginal. Imprégné de la personnalité de l'auteur extatique de créativité, Inferno se décline en chef-d'oeuvre du Fantastique latin d'une beauté sépulcrale à damner un saint. Et ce en dépit de nombreuses questions, énigmes, indices et personnages interlopes laissés en suspens, ce qui renforce son indicible pouvoir de séduction qu'aucun cinéaste n'ait parvenu à émuler. Confus, inachevé et imparfait, Inferno laisse en mémoire un souvenir macabre terriblement gracieux et désirable à travers sa fulgurance formelle toute à la fois vétuste et moderne. Une oeuvre d'art addictive, invitation pour l'enfer commanditée par une sorcière gouailleuse intouchable.
Ainsi, à travers un jeu de lumières plus froides, douces et limpides qu'auprès de son homologue Suspiria, Dario Argento innove sans se singer car réfutant le copié-collé à l'emporte pièce. Et ce en nous façonnant avec une ambition suprême un rêve irrationnel basé sur l'alchimie et les sortilèges, une procession lancinante, une danse emphatique avec un spectre ricaneur. Musicalement renversant, la mélodie ténue de Keith Emerson ainsi que les envolées lyriques de Verdi se télescopent afin de sublimer ces séquences virtuoses, à l'instar de l'amphithéâtre situé à Rome où Mark et Sara assistent à un cours musical. Le souffle violent d'un vent échappé d'une fenêtre fouettant le visage de Mark incité à détourner le regard vers la posture charnelle d'une déesse aux yeux persan semblables à son chat angora qu'elle caresse langoureusement ! Il y aussi cette séquence oppressante lorsque Sara réfugiée dans son appartement avec un étranger sera agressée à coup de couteau sous l'impulsion du concerto classique du Nabucco de Verdi que le tueur altère à sa guise en surfant avec le courant électrique. On peut aussi souligner l'improbable offensive des rats sous le climat lunaire d'une étrange éclipse, exaction brutale d'autant plus ironique auprès de sa chute lorsque le coupable en sera châtié ! Quand au final, à la fois envoûtant, majestueux et spectral, il lèvera enfin le voile sur les commanditaires de cette macabre mise en scène. Spoil ! A savoir l'alchimiste, créateur de la construction de la bâtisse et la Mort himself responsable de tous les maux du monde. Fin du Spoil. On avait d'ailleurs beaucoup critiqué à l'époque cette séquence purement théâtrale, représentation supposée grotesque de la mort réduite à un squelette s'échappant des flammes de l'enfer ! Pour autant, je la trouve en adéquation avec le climat emphatique de l'oeuvre baroque puisque s'agissant d'une vision folklorique et latine, une représentation audacieuse de la mort sous son aspect le plus académique et vétuste. Mais outre toutes ses séquences chocs remarquablement chorégraphiées, Argento soigne scrupuleusement la forme avec un sens du détail probant auprès de couloirs, chambres, passages secrets et souterrains que nos protagonistes (masculins et féminins) arpentent avec une curiosité irrépressible.
L'Alchimiste
Scandé de mélodies classiques d'une intensité lyrique, Inferno y transcende un nouveau ballet démonial au sein d'un contexte urbain un peu plus contemporain que Suspiria si bien que macabre et onirisme s'harmonisent à nouveau parmi l'illustration séculaire du conte médiéval. On pardonne ainsi la maladresse de Leigh McCloskeyn, acteur un poil figé et laconique auprès de son expression atone mais bizarrement attachant pour sa fragilité empotée. Le spectateur l'accompagnant dans son cheminement nébuleux avec une attention soutenue. De par la fulgurance de sa mise en scène expérimentale retraçant avec une sensualité infinie un florilège d'images morbides héritées de l'occultisme et du sortilège, Inferno ne ressemble à rien de connu en dépit de son alter-ego susnommé autrement marginal. Imprégné de la personnalité de l'auteur extatique de créativité, Inferno se décline en chef-d'oeuvre du Fantastique latin d'une beauté sépulcrale à damner un saint. Et ce en dépit de nombreuses questions, énigmes, indices et personnages interlopes laissés en suspens, ce qui renforce son indicible pouvoir de séduction qu'aucun cinéaste n'ait parvenu à émuler. Confus, inachevé et imparfait, Inferno laisse en mémoire un souvenir macabre terriblement gracieux et désirable à travers sa fulgurance formelle toute à la fois vétuste et moderne. Une oeuvre d'art addictive, invitation pour l'enfer commanditée par une sorcière gouailleuse intouchable.
10.12.21. 6èx
15.11.10.
L'ai aussi chroniqué dernièrement : http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/08/27/21861423.html
RépondreSupprimerEt j'avoue le trouver supérieur à Suspiria (pourtant lui aussi excellent !)
Justement, hier j'ai lu ton article passionnant que je rejoins à 95 %.
RépondreSupprimerLes 5% restants, c'est ta préférence pour Suspiria ? ^^
RépondreSupprimerlol, excellent ! exactement Leatherface !
RépondreSupprimerP'tain j'suis trop fort ^^
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