de Joseph Zito. 1981. U.S.A. 1h25. Avec Vicky Dawson, Christopher Goutman, Lawrence Tierney, Farley Granger, Cindy Weintraub, Lisa Dunsheath, David Sederholm, Bill Nunnery, Thom Bray, Diane Rode.
BIO: Joseph Zito répercute 9 films à son actif et les amateurs excités de nanars bourrins n'ont toujours pas oublié (ou digéré c'est selon !) les peloches énervées que sont "Portés Disparus 1" et "Invasion US.A." (avec Chuck "walker" Norris "Rangers"), "Le Scorpion rouge" (avec Lundgren) et Delta Force one réalisé en 1999. Trois ans après avoir tourné "Rosemary's Killer" et pour terminer en apothéose son rappel des faits, notre père Joseph est aussi responsable en 1984 d'un épisode transitoire de la fameuse série vacancière avec un tueur neuneu maltraité, pas gentil du tout : "Vendredi 13 IV, chapitre final" (comment ça, il est pas neuneu du tout ???).
Sa dernière offensive remonte à 2002 avec "Power Play" (?).
Voici l'exemple type du slasher prosaïque tel qu'il en fleurissait dans les années 80 ! Dans une petite bourgade, un mystérieux tueur revanchard revient 30 ans plus tard pour commettre une série de meurtres auprès de jeunes ados ! Durant son cheminement meurtrier, nous allons nous familiariser avec un adjoint du shériff et une donzelle, témoins oculaires d'évènements dramatiques le temps d'une sanglante nuit. Un incessant jeu de cache-cache, un chassé croisé académique va alors se nouer entre le tueur et ce duo improbable !
Réalisateur de Vendredi 13 Chapîte final, Joseph Zito reprend exactement le même schéma narratif en insistant notamment sur une ambiance ombrageuse soignée, une partition stridante et des meurtres graphiques du plus bel effet (merci Mr Savini !). Seul manque (paradoxalement) à l'appel: une dose de sexe folichon ! Et on peut dire que l'expert des maquillages n'y va pas avec le dos de la cuillère ! Il s'en donne à coeur joie dans l'incongru, le démonstratif et un soupçon de crudité dans l'agonie de ses victimes ! Egorgement en gros plan, fourche plantée tendrement dans l'estomac, couteau encastré en pleine tête dont la lame s'extraie par la gorge, et tête explosée au ralenti ! (à la manière de Maniac de Lustig). Ces fabuleux trucages confectionnés à base de latex se révèlent impressionnants, bluffants et terriblement jouissifs ! C'est l'attraction alléchante et généreuse de Rosemary's Killer là ou la série refoulée des "Vendredi 13" n'osait pas se dévergonder dans le meurtre contemplatif. Le métrage se focalisant en prime sur une ambiance angoissante renforcée d'effet latent de suspense quand la réalisation se donne la peine de gérer une petite tension entre deux jumpscares. Enfin, la partition lancinante de Richard Einhorn inspirée de l'ambiance forestière d'Harry Manfredini ne manque pas non plus d'atout pour atmosphériser un slasher typiquement trivial. On pardonnera le final involontairement parodique et éculé (à savoir, une dernière survivante que le tueur va se contenter de courser durant 10 minutes) et son twist final à ressort sombrant dans la gaudriole à force de ridicule, sans compter la révélation identitaire du meurtrier emmitouflé d'un grotesque treillis militaire.
Malgré son final maladroit, Rosemary's killer reste un honnête slasher ludique efficacement mis en scène. Il n'est ni plus idiot, ni pire qu'un épisode de Vendredi 13 et sait diluer avec savoir-faire ambiance diffuse et meurtres gores particulièrement homériques. A réserver en priorité aux inconditionnels.
Dédicace à Mathias Chaput
Note: La France aura dû attendre 3 ans après sa sortie US pour le découvrir le 4 Mai 1984.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire