FILMOGRAPHIE: Jean Michel Rollin, Roth Le Gentil est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 3 novembre 1938 à Neuilly-sur-Seine (France). 1958 : Les Amours jaunes, 1961 : Ciel de cuivre, 1963 : L'Itinéraire marin, 1964 : Vivre en Espagne, 1965 : Les Pays loin, 1968 : Le Viol du vampire, 1969 : La Vampire nue, 1970 : Le Frisson des vampires, 1971 : Requiem pour un vampire, 1973 : La Rose de fer, 1974 : Les Démoniaques, 1975 : Lèvres de sang, 1978 : Les Raisins de la mort, 1979 : Fascination, 1980 : La Nuit des traquées, 1981 : Fugues mineures (Les Paumées du petit matin, 1981 : Le Lac des morts vivants (sous le pseudonyme de J. A. Lazer), 1982 : La Morte vivante, 1984 : Les Trottoirs de Bangkok, 1985 : Ne prends pas les poulets pour des pigeons (sous le pseudonyme de Michel Gentil), 1989 : Perdues dans New York, 1990 : La Griffe d'Horus (TV), 1991 : À la poursuite de Barbara, 1993 : Killing Car, 1997 : Les Deux Orphelines vampires, 2002 : La Fiancée de Dracula, 2007 : La Nuit des horloges, 2010 : Le Masque de la Méduse.
À partir de cette entrée en matière frappante, notre faiseur d’images érotico-poétiques ne révolutionne ni le mythe du zombie ni celui du film catastrophe. Mais il impose malgré tout sa patte : nature filmée dans une campagne écrasée de soleil, onirisme lancinant incarné par Lucie, jeune aveugle vêtue de blanc, errant parmi les rochers ; et bien sûr Brigitte Lahaie, chemise de nuit et chiens cerbères (clin d’œil au Masque du démon et à Barbara Steele), puis, plus tard, nue comme un ver, exposant une anatomie voluptueuse à la lueur d’une nuit hostile.
Entre ces séquences clés, le métrage déroule un chassé-croisé : Elisabeth croise deux inconnues, fuit un village où rôdent des paysans contaminés, zombies sans l’être tout à fait — vivants, mais rongés par une folie meurtrière. Leurs visages suppurants, leurs corps boursouflés de plaies, achèvent de planter une atmosphère d’étrangeté nocturne. On sourit de voir ces rustauds franchouillards se traîner comme des zombies amateurs, démarche traînante, grognements forcés. Quelques pointes de gore émaillent l’intrigue : mannequins décapités maladroitement, fourche plantée dans un ventre de paysanne — bricolages sommaires mais efficaces, grâce à un maquilleur français et à un spécialiste italien des trucages, convié pour l’occasion.
"Le jus du Diable".
Fort sympathique, atmosphérique, bancal mais si attachant, Les Raisins de la mort est une bisserie Z, tour à tour aimablement grotesque et macabre, qui altère un peu la singularité de Rollin, mais s’impose comme son film le plus plaisant et le plus tenu, au sein d’une filmographie inégale mais passionnante. Pour les inconditionnels du (petit) maître, les Raisins de la mort restera à jamais un incontournable.
NOTE: Jean Rollin fait une apparition clin d'oeil durant le prologue.
Dédicace à Mathias Chaput et Jean Rollin qui nous a quitté Mercredi 15 Décembre.
30.11.10
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