mardi 15 mars 2011

POLICE PUISSANCE 7 (The Seven-ups)

                               

de Philip d'Antoni. 1973. U.S.A. 1H46. Avec Roy Sheider, Victor Arnold, Tony Lo Bianco, Larry Haines, Richard Lynch, Bill Hickman, Joe Spinell.

L'ARGUMENT: Pour lutter contre les gangs de la mafia, Buddy Manucci a constitué une brigade de policiers en civil, les "Seven Ups", qui procèdent selon des méthodes à la limite de la légalité. Mais un duo d'autres malfrats rançonnent les mafiosos jusqu'au jour où un flic est tué par inadvertance.

                                       

MON AVIS: Par le producteur de "French Connection" et "Bullit", Philip d'Antoni décide de s'atteler à la réalisation en 1973 au domaine du polar nerveux contemporain avec "Police Puissance 7" qui décrit le quotidien de flics obstinés vêtus en civil nommés les "seven-ups" pour mieux appâter les gangs les plus réputés de New-York. Mais une mystérieuse organisation usurpatrice exerçant à leur propre compte rançonne ces malfrats en les kidnappant un à un tandis qu'une taupe proche du chef des seven-up évitera d'être démasquée. Mais la mort d'un flic infiltré va bouleverser ce petit monde corrompu davantage irrité par ses perfides traquenards.

D'entrée de jeu, on est immédiatement frappé par l'ambiance urbaine, intense et réaliste, à la manière d'un doc et cette habile science du suspense présente pendant une enquête de routine ciblant un gangster venu négocier dans un magasin. On sent irrémédiablement l'influence de l'oeuvre référence de William Friedkin "French Connection" dans son climat au souci d'authenticité imprégné dans la réalité d'une métropole urbaine, dans ces banlieues bétonnées, ses hauts immeubles environnants, ses quartiers chauds, ses larges rues spacieuses avec ses longues voitures américaines roulant à vivre allure quand il s'agira de vouloir sauver sa peau. Et à cet égard, impossible de ne pas évoquer la longue poursuite automobile qui enchaine à mi-parcours du métrage totalisant au compteur une durée de 9 minutes de bobine affolantes. Un moment jouissif proprement anthologique, digne des figurer parmi les scènes de poursuites les plus impressionnantes et intenses du genre. Pas d'effet de vitesse à plus de 250 ou 300 kms/h dans les rues de New-York comme dans la série fadasse des "Fast and Furious" mais des voitures réelles identitaires et repérables durant l'action continue, vrombissantes et crachant à perdre haleine leur fumée de pot d'échappement, crissant leur pneu en plein centre-ville dans des virages inconscients, fonçant aveuglément parmi une foule d'enfants médusés et terrifiés et devant une agglomération bruyante semi-consciente du spectacle furieux mis en valeur devant leurs yeux ! un grand moment de cinéma terriblement efficace, débridé, violent, tenace dans son combat infernal entre deux véhicules conduits par des êtres acharnés à remporter coûte que coûte la mise sans jamais interpréter l'action à outrance pour épater les yeux ! Le final à bout de course s'arrêtera net pour l'un des 2 véhicules percuté dans l'embardée frontale extrêmement brutale d'un imposant camion !

                   

Le palmarès d'interprètes bien connus des années 70 allant de l'excellent Richard Lynch avec son étonnant faciès biscornu, le regretté Joe Spinell dans un excellent second rôle de racaille de bas étage, le traitre Tony Lo Bianco au regard fusionnel de renard indocile et surtout l'épatant Roy Scheider tout aussi investi que dans son interprétation enfiévrée et rancunière de "French Connection" renforce le caractère crédible de cette enquête criminelle passionnante mise en valeur grâce à un bon scénario méthodiquement structuré, fébrilement équivoque à la première entracte mais facilement indentifiable pour les suite des réparties à venir. L'accord musical sombre, immersif et haletant sorti tout droit du polar "French Connection" (encore lui !) adopte une ambiance hostile renforçant constamment l'intensité des nombreux épisodes.

Loin d'être un plagiat copie conforme de "French Connection", "Police puissance 7" possède aussi sa propre identité même s'il pourrait former une forme de suite au duo commandité par Popeye. Il fait malheureusement parti à tort de ces petits polars rapidement oubliés durant cette décennie seventie.
Il s'agit pourtant d'un des meilleurs démarquages du chef-d'oeuvre de Friedkin, un polar âpre, dense, nerveux et terriblement prenant à réhabiliter d'urgence.

                             

23.06.10. 2

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