de Nicolas Boukhrief. 2010. France. 1H45. Avec Cécile de France, Fred Testot, Julien Boisselier, Nicolas Marié, Stephan Wojtowicz, Nanou Garcia, Stéphane Jobert, Jean-Michel Noirey, Gilles Gaston-Dreyfus...
BIO: Il s'agit du 5è long-métrage de Nicolas Boukhrief qui reprend les commandes du polar noir matiné de drame psychologique.
Un genre auquel il s'était déjà affectionné avec succès dans Cortex en 2008 mais aussi et surtout avec Le convoyeur réalisé en 2004.
LE SUJET: Lors d'un contrôle de routine qui tourne mal, Simon et Julie, deux simples gardiens de la paix, blessent un jeune drogué qui, pris d'un coup de folie, a abattu en leur témoignage un flic de service. Accusés à tort de bavure et lâchés par leur patron parce que le jeune drogué était fils de député, nos coéquipiers vont tenter de rétablir la vérité en enquêtant sur cette nouvelle drogue et les dealers responsables de la mort du policier.
UN POLAR FICHé A L'ANCIENNE ECOLE !
Nicolas Boukhrief renoue avec le polar sombre, âpre et ténébreux dans une enquête à haut risque entre ces trafiquants sans foi ni loi travaillant à leur propre compte pour la fabrication d'une nouvelle drogue. Un produit en teinte jaune fluorescent extrêmement dangereux pour appâter le client en manque de singularité.
Cette mafia bien structurée pourrait suspecter ou pire démasquer à tout moment notre duo de flics complices infiltrés dans leur groupe pour la revente du "sphinx", nouveau produit diabolisé hautement toxique.
D'une belle efficacité continuelle, la narration anxiogène mise en évidence sous une pression en crescendo va nous faire pénétrer dans un monde nocturne, obscur et blafard sous les hauts projecteurs de nights club privés à tendance techno, là où les dealers écoulent traditionnellement leur marchandise.
Epris d'ambition à rétablir la vérité au grand jour et à cause d'une rébellion envers leur profession bafouée et outragée, Simon et Julie vont entamer inopinément une liaison amoureuse pour mieux se retrouver, se forger et s'engager sur un terrain marécageux au péril de leur vie.
Pour prouver à cette organisation leur crédibilité, nos deux héros téméraires et drastiques vont en effet s'aventurer dans une situation malsaine à haut risque. Une demi-teinte pour atteindre les cimes du Mal en étant (in)volontairement complices de meurtres gratuits, crapuleux et prises de drogue obligatoirement administrée contre leur gré.
Le profil délivré, psychologiquement fragile et ambigu entre nos deux protagonistes de service est particulièrement bien retranscrit par une Cécile De France parfaite de charme naturel et sensibilité dans le rôle de Simone. Un personnage qui joue avec la demi-mesure au fur et à mesure de la conduite d'un récit davantage oppressant. Tour à tour fragile, humaine, déterminée, combattive et doté d'un vif tempérament de battante, Cecile De France prouve une fois de plus la pleine mesure de son talent. Non dénuée de séduction en femme fatale quand elle se doit d'attirer le loup perverti au moindre affût.
Fred Testo dont il s'agit ici de son premier rôle dramatique prend un sacré risque à tenter de nous convaincre dans un personnage de flic solitaire, discret et tourmenté. Et pourtant il y réussit haut la main à vouloir nous imposer une interprétation juste et nature dans son jeu sobre et décomplexé. Attachant et désabusé dans un état d'esprit violent et suicidaire envers ces actes insensés pour tenter d'annihiler l'agresseur. Un casse-cou renfermé sur lui même qui joue sur l'ambivalence, sur le fil du rasoir, constamment à deux doigts de se faire flinguer !
Le final haletant, aussi tendu qu'un arc de compétiteur, au paroxysme de l'ultra violence et de la froide brutalité excelle dans la virtuosité d'une mise en scène stylisée, incroyablement maitrisée dans la gestion du cadre, des lieux labyrinthiques et des décors suffocants. Un grand moment de suspense étouffant et d'angoisse perméablement diffuse en harmonie totale avec l'image et le son !
Tout en égratignant au passage les rouages d'une subordination laxiste, complice d'une politique autoritaire et opportuniste, "Gardiens de l'ordre" est un excellent polar renouvelé qui doit beaucoup à son script et sa mise en scène personnalisée induite dans une ambiance pénétrante, lourde et hostile, amplifiée par une bande son hypnotique qui envoûte les sens.
Doté d'une belle intensité, bien construit et mené sans faille par un couple inattendu et filiforme, en prise direct avec leur conflit intérieur psychologique, le nouveau Boukrhief mérite une fois de plus que l'on s'y attarde pour ceux qui aiment les vrais polars durs, denses et consistants.
22.08.10
BIO: Il s'agit du 5è long-métrage de Nicolas Boukhrief qui reprend les commandes du polar noir matiné de drame psychologique.
Un genre auquel il s'était déjà affectionné avec succès dans Cortex en 2008 mais aussi et surtout avec Le convoyeur réalisé en 2004.
LE SUJET: Lors d'un contrôle de routine qui tourne mal, Simon et Julie, deux simples gardiens de la paix, blessent un jeune drogué qui, pris d'un coup de folie, a abattu en leur témoignage un flic de service. Accusés à tort de bavure et lâchés par leur patron parce que le jeune drogué était fils de député, nos coéquipiers vont tenter de rétablir la vérité en enquêtant sur cette nouvelle drogue et les dealers responsables de la mort du policier.
UN POLAR FICHé A L'ANCIENNE ECOLE !
Nicolas Boukhrief renoue avec le polar sombre, âpre et ténébreux dans une enquête à haut risque entre ces trafiquants sans foi ni loi travaillant à leur propre compte pour la fabrication d'une nouvelle drogue. Un produit en teinte jaune fluorescent extrêmement dangereux pour appâter le client en manque de singularité.
Cette mafia bien structurée pourrait suspecter ou pire démasquer à tout moment notre duo de flics complices infiltrés dans leur groupe pour la revente du "sphinx", nouveau produit diabolisé hautement toxique.
D'une belle efficacité continuelle, la narration anxiogène mise en évidence sous une pression en crescendo va nous faire pénétrer dans un monde nocturne, obscur et blafard sous les hauts projecteurs de nights club privés à tendance techno, là où les dealers écoulent traditionnellement leur marchandise.
Epris d'ambition à rétablir la vérité au grand jour et à cause d'une rébellion envers leur profession bafouée et outragée, Simon et Julie vont entamer inopinément une liaison amoureuse pour mieux se retrouver, se forger et s'engager sur un terrain marécageux au péril de leur vie.
Pour prouver à cette organisation leur crédibilité, nos deux héros téméraires et drastiques vont en effet s'aventurer dans une situation malsaine à haut risque. Une demi-teinte pour atteindre les cimes du Mal en étant (in)volontairement complices de meurtres gratuits, crapuleux et prises de drogue obligatoirement administrée contre leur gré.
Le profil délivré, psychologiquement fragile et ambigu entre nos deux protagonistes de service est particulièrement bien retranscrit par une Cécile De France parfaite de charme naturel et sensibilité dans le rôle de Simone. Un personnage qui joue avec la demi-mesure au fur et à mesure de la conduite d'un récit davantage oppressant. Tour à tour fragile, humaine, déterminée, combattive et doté d'un vif tempérament de battante, Cecile De France prouve une fois de plus la pleine mesure de son talent. Non dénuée de séduction en femme fatale quand elle se doit d'attirer le loup perverti au moindre affût.
Fred Testo dont il s'agit ici de son premier rôle dramatique prend un sacré risque à tenter de nous convaincre dans un personnage de flic solitaire, discret et tourmenté. Et pourtant il y réussit haut la main à vouloir nous imposer une interprétation juste et nature dans son jeu sobre et décomplexé. Attachant et désabusé dans un état d'esprit violent et suicidaire envers ces actes insensés pour tenter d'annihiler l'agresseur. Un casse-cou renfermé sur lui même qui joue sur l'ambivalence, sur le fil du rasoir, constamment à deux doigts de se faire flinguer !
Le final haletant, aussi tendu qu'un arc de compétiteur, au paroxysme de l'ultra violence et de la froide brutalité excelle dans la virtuosité d'une mise en scène stylisée, incroyablement maitrisée dans la gestion du cadre, des lieux labyrinthiques et des décors suffocants. Un grand moment de suspense étouffant et d'angoisse perméablement diffuse en harmonie totale avec l'image et le son !
Tout en égratignant au passage les rouages d'une subordination laxiste, complice d'une politique autoritaire et opportuniste, "Gardiens de l'ordre" est un excellent polar renouvelé qui doit beaucoup à son script et sa mise en scène personnalisée induite dans une ambiance pénétrante, lourde et hostile, amplifiée par une bande son hypnotique qui envoûte les sens.
Doté d'une belle intensité, bien construit et mené sans faille par un couple inattendu et filiforme, en prise direct avec leur conflit intérieur psychologique, le nouveau Boukrhief mérite une fois de plus que l'on s'y attarde pour ceux qui aiment les vrais polars durs, denses et consistants.
22.08.10
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