samedi 12 mars 2011

Jack Brooks: monster slayer


de Jon Knautz. 2007. Canada. 1H29. Avec Robert Englund, Trevor Matthews, Rachel Skarsten, David Fox, Daniel Kash, James A. Woods, Stefanie Drummond.

Jack Brooks : tueur de monstres en devenir

Jack, jeune plombier discret mais impulsif, porte en lui un traumatisme d’enfant : ses parents massacrés sous ses yeux par une créature tapie au fond des bois. Depuis, il tente d’apprivoiser sa colère à coups de thérapie, suivi par un psychologue de renom. Mais derrière son apparente normalité gronde une rage prête à exploser. Lorsqu’il vient réparer une canalisation chez le docteur Crowley, Jack ignore encore que sa vie va basculer. Un étrange cœur noir libère alors des forces démoniaques qui prennent chair, se nourrissant des âmes humaines.

Après une ouverture tonitruante où surgissent deux monstres aussi grotesques que terrifiants, le film prend le temps d’installer ses personnages et de broder une intrigue farfelue, pleine d’humour et de sincérité. Ce faux Monster Club teinté de Jack Burton et d’Indiana Jones n’empile pas les créatures à outrance, mais les trois qui hantent l’écran sont conçues avec un amour rare - du pur travail d’artisan, sans le moindre effet numérique.

Certes, le budget est modeste, mais Jack Brooks compense par une énergie communicative. Cette comédie horrifique, faussement légère, respire la passion du bis et l’esprit frondeur des années 80. On pense à Evil Dead, Bad Taste ou House - ces films où le gore, le burlesque et la tendresse se mêlent dans un même cri d’amour au cinéma de monstres.

Robert Englund, irrésistible en professeur maboul possédé par le Mal, s’en donne à cœur joie : grimaces insensées, métamorphose gargantuesque, appétit vorace. Face à lui, Trevor Matthews incarne un anti-héros paumé, plombier sans éclat mais profondément humain, rongé par ses démons intérieurs jusqu’à ce qu’un vieux tube des fifties le pousse enfin à les affronter.

Jack Brooks est une série B généreuse, artisanale, imparfaite mais sincère. Un divertissement du samedi soir, drôle, gore et attachant, qui ravive la nostalgie des années 80 tout en esquissant un nouveau chasseur de monstres. On en redemande - car cette première aventure ne semble être qu’une mise en bouche avant le vrai festin.

— le cinéphile du cœur noir

07.07.10.

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