de Roger Corman. 1962. U.S.A. 1H19. Avec Vincent Price, Michael Pate, Joan Freeman, Robert Brown, Bruce Gordon.
BIO: La Tour de Londres a été tourné la même année que le prémice du cycle Poe avec l'Empire de la Terreur, le Corbeau et l'Entérré Vivant.
Il s'agit d'un remake d'une version folichonne de 1939 qui n'est jamais sorti en France au cinéma. Ce n'est qu'en Belgique qu'il aura droit à une exploitation en salles.
Le film est donc resté longtemps invisible auprès des cinéphiles français.
LE SUJET: Après la mort du roi, Richard De Gloucester, Duc d'Angleterre est tellement avide de pouvoir pour accéder à la couronne qu'il décide de supprimer chaque membre de sa famille qui pourrait l'empêcher d'y accéder.
Roger Corman, à peine remis de ses trois adaptations de Poe s'attaque à l'entreprise d'un sujet historique avec l'aide de son frère, occupant la place de producteur.
Tourné en noir et blanc à cause d'un budget réduit, il réalise en compagnie de son acteur fétiche un remake d'un film de 1939 réalisé par Rowland V. Lee avec Basil Rathbone, Boris Karloff et justement Vincent Price dans un petit rôle secondaire.
Autant le film d'origine jouait la carte de la réalité historique avec sobriété, autant celui de Corman va baigner dans une atmosphère fantastique continuelle avec l'apparition des nombreux fantômes qui viendront torturer l'esprit de Richard.
Un être abjecte et orgueilleux, avide de pouvoir qui décide par la ruse, le mensonge, le mépris et la trahison de tuer son propre frère ainsi que son cousin, ses nièces puis sa femme pour enfin régner en maitre absolu dans la Tour de Londres.
Le récit mené sur un rythme alerte se révèle beaucoup plus efficace, violent et percutant que la version de 1939. Mais c'est surtout l'interprétation shakespearienne du grand Vincent Price qui va rendre le film si plaisant à suivre.
Il faut le voir dans sa tenue chevaleresque handicapée par une colonne vertébrale difforme et un bras atrophié. Son lourd regard pénétrant injecté de noirceur, ancré dans le vice, se complaisant avec jubilation dans le crime gratuit le plus lâche et méprisant qui soit. Surtout qu'avec l'aide d'un complice il s'offrira la tâche d'étouffer avec un coussin de pauvres jeunes enfants endormis dans leur sommeil !
Il y a d'ailleurs à ce sujet deux autre scènes de torture assez terrifiantes dont l'une d'elles annoncera La Vierge de Nuremberg de Margheretti avec le fameux piège à rat où un pauvre homme se retouve les bras liés et la tête emprisonnée dans une mini cage parmi un rat affamé à l'intérieur ! effet répugnant garanti.
L'autre séquence encore plus douloureuse dans son effet de réalisme concerne une jeune fille qui ira doucement se faire écarteler les bras et les jambes dans des incessants hurlements de douleur suppliciés jusqu'à ce qu'elle en succombe !
C'est cette narration centrée sur un puissant héritier dénuée de toute moralité que vient s'établir un profil psychologique: celui de la personnalité répugnante du duc Richard De Gloucester.
Un personnage condescendant, hautain et dédaigneux qui ira se perdre à son propre piège dans son subconscient angoissé, épris de remords et de rancune, qui ira jusqu'à s'imaginer l'apparition fantomatique de chaque victime qu'il a envoyé au fourneau !
Cet arriviste pathétique en prise avec sa folie démesurée ira se noyer dans un enchainement d'hallucinations jusqu'à vouloir étrangler par accident sa propre femme, le seul être auquel il éprouve un regain de compassion amoureuse.
Mais le final sardonique reprendra ses droits dans la bataille de Bosworth avec cette fatale pointe d'ironie pour le destin exutoire de Richard III, unique responsable de son propre échec.
Les décors minimalistes mais plutôt soignés s'accomodent bien avec l'ambiance gothique accentuée par l'usage du noir et blanc.
Les apparitions surnaturelles des fantomes offrent aussi un attrait supplémentaire à son climat macabre et lugubre entre deux séances de torture et en dehors des actes ignobles commis par notre bourreau shakespearien.
La tour de Londres est une excellente découverte dont on parle peu dans la carrière de Corman du fait de sa rareté imposée.
D'autant plus regrettable que le film dominé par la superbe interprétation de Vincent Price se révèle très efficace et adroitement réalisé.
26.08.10
BIO: La Tour de Londres a été tourné la même année que le prémice du cycle Poe avec l'Empire de la Terreur, le Corbeau et l'Entérré Vivant.
Il s'agit d'un remake d'une version folichonne de 1939 qui n'est jamais sorti en France au cinéma. Ce n'est qu'en Belgique qu'il aura droit à une exploitation en salles.
Le film est donc resté longtemps invisible auprès des cinéphiles français.
LE SUJET: Après la mort du roi, Richard De Gloucester, Duc d'Angleterre est tellement avide de pouvoir pour accéder à la couronne qu'il décide de supprimer chaque membre de sa famille qui pourrait l'empêcher d'y accéder.
Roger Corman, à peine remis de ses trois adaptations de Poe s'attaque à l'entreprise d'un sujet historique avec l'aide de son frère, occupant la place de producteur.
Tourné en noir et blanc à cause d'un budget réduit, il réalise en compagnie de son acteur fétiche un remake d'un film de 1939 réalisé par Rowland V. Lee avec Basil Rathbone, Boris Karloff et justement Vincent Price dans un petit rôle secondaire.
Autant le film d'origine jouait la carte de la réalité historique avec sobriété, autant celui de Corman va baigner dans une atmosphère fantastique continuelle avec l'apparition des nombreux fantômes qui viendront torturer l'esprit de Richard.
Un être abjecte et orgueilleux, avide de pouvoir qui décide par la ruse, le mensonge, le mépris et la trahison de tuer son propre frère ainsi que son cousin, ses nièces puis sa femme pour enfin régner en maitre absolu dans la Tour de Londres.
Le récit mené sur un rythme alerte se révèle beaucoup plus efficace, violent et percutant que la version de 1939. Mais c'est surtout l'interprétation shakespearienne du grand Vincent Price qui va rendre le film si plaisant à suivre.
Il faut le voir dans sa tenue chevaleresque handicapée par une colonne vertébrale difforme et un bras atrophié. Son lourd regard pénétrant injecté de noirceur, ancré dans le vice, se complaisant avec jubilation dans le crime gratuit le plus lâche et méprisant qui soit. Surtout qu'avec l'aide d'un complice il s'offrira la tâche d'étouffer avec un coussin de pauvres jeunes enfants endormis dans leur sommeil !
Il y a d'ailleurs à ce sujet deux autre scènes de torture assez terrifiantes dont l'une d'elles annoncera La Vierge de Nuremberg de Margheretti avec le fameux piège à rat où un pauvre homme se retouve les bras liés et la tête emprisonnée dans une mini cage parmi un rat affamé à l'intérieur ! effet répugnant garanti.
L'autre séquence encore plus douloureuse dans son effet de réalisme concerne une jeune fille qui ira doucement se faire écarteler les bras et les jambes dans des incessants hurlements de douleur suppliciés jusqu'à ce qu'elle en succombe !
C'est cette narration centrée sur un puissant héritier dénuée de toute moralité que vient s'établir un profil psychologique: celui de la personnalité répugnante du duc Richard De Gloucester.
Un personnage condescendant, hautain et dédaigneux qui ira se perdre à son propre piège dans son subconscient angoissé, épris de remords et de rancune, qui ira jusqu'à s'imaginer l'apparition fantomatique de chaque victime qu'il a envoyé au fourneau !
Cet arriviste pathétique en prise avec sa folie démesurée ira se noyer dans un enchainement d'hallucinations jusqu'à vouloir étrangler par accident sa propre femme, le seul être auquel il éprouve un regain de compassion amoureuse.
Mais le final sardonique reprendra ses droits dans la bataille de Bosworth avec cette fatale pointe d'ironie pour le destin exutoire de Richard III, unique responsable de son propre échec.
Les décors minimalistes mais plutôt soignés s'accomodent bien avec l'ambiance gothique accentuée par l'usage du noir et blanc.
Les apparitions surnaturelles des fantomes offrent aussi un attrait supplémentaire à son climat macabre et lugubre entre deux séances de torture et en dehors des actes ignobles commis par notre bourreau shakespearien.
La tour de Londres est une excellente découverte dont on parle peu dans la carrière de Corman du fait de sa rareté imposée.
D'autant plus regrettable que le film dominé par la superbe interprétation de Vincent Price se révèle très efficace et adroitement réalisé.
26.08.10
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