de Pierre Schoeller. 2008. France. 1H53. Avec Guillaume Depardieu, Max Baissette de Malglaive, Aure Atika, Judith Chemla, Brigitte Sy, Patrick Descamps.
BIO: Pierre Schoeller est un Réalisateur français, compositeur, scénariste, dialoguiste, adaptateur né en 1961.
Versailles est son second film, réalisé 4 ans après Zéro Défaut et en attendant son prochain projet: l'Exercice de l'état.
L'ARGUMENT: Un SDF et un enfant abandonné vont se lier d'amitié et vivre ensemble une aventure humaine écorchée vive.
Sur le thème délicat de l'exclusion engendrant une marginalité davantage consolidée dans sa conviction déchue, Versailles décrit avec une belle justesse et de réalisme le destin croisé de trois êtres humains démissionnés d'une société individualiste toujours plus ingrate et irrévérencieuse.
Une jeune mère, Nina et son fils Enzo, sans domicile fixe, vivent au jour le jour tant bien que mal dans un état d'esprit où l'insalubrité, l'ennui et le désespoir de survivre coûte que coûte pèseront un peu plus chaque matin négligeable.
Sur leur chemin impromptu ils vont rencontrer Damien, un SDF vivant loin de la civilisation dans une cabane au fond des bois de Versailles.
Un matin, après avoir fait l'amour à cet inconnu, elle part brusquement sans avertir quiconque et abandonne son fils pour le laisser aux bras de Damien.
Les deux vagabonds livrés à eux même vont apprendre à se connaitre et vivre ensemble sans savoir ce que réservera le lendemain dérisoire.
Pierre Schoeller raconte sans pathos ni misérabilisme un douloureux portrait d'un duo brisé par la vie qui ne leur aura jamais fait de cadeau.
Le début nocturne où l'on observe un gosse de 5 ans accompagné de sa mère, trouvant refuge dans un endroit neutre pour sommeiller sur des planches de carton disposées sur un bitume goudronné annonce bien la tonalité morose et aigrie auquel nous allons assister.
La première partie nous oriente dans une leçon de vie que nous n'avons pas coutume de connaitre et vivre malgré les documentaires à la TV que l'on a pu parfois assister, consacrés à ces jeunes désoeuvrés qui ont tout ignoré du jour au lendemain.
C'est l'existence humaine de Damien et d'un petit enfant de 5 ans, Enzo, que nous allons suivre dans un environnement forestier dénué de toute présence humaine en dehors des quelques fidèles amis qui viendront parfois leur rendre visite.
Nos deux SDF uniformisés vont poursuivre d'inlassables nuits mornes monocordes sans étoiles ni espoir, éclairées par un discret feu de camp avant de pouvoir s'endormir communément dans une cabane pour mieux se protéger de l'indifférence et le manque de reconnaissance.
Au fur et à mesure de sa nouvelle vie de bohème avec un "paternel" recomposé pour ce rôle improvisé, Enzo, enfant encouragé par son existence innée d'une blême incertitude et d'une précarité instable va peu à peu s'accommoder, se familiariser, se compléter avec Damien.
La deuxième partie un peu plus harmonieuse et aseptisée renoue avec un mode de vie plus orthodoxe, revigorant avec cette décision parentale pour l'amour infantile et son éthique pédagogique. Un espoir permis et salvateur pour la nouvelle vie du petit Enzo avant que sa mère maternelle ne vienne brusquement refaire surface.
Guillaume Depardieu dans le rôle de Damien est impérial de vérité humaine dans sa composition viscérale d'un personnage miné par sa vie misérable et moribonde. Un marginal endurci dans sa solitude et sa haine vindicative d'une société condescendante qui ira jusqu'à dénigrer, avilir les plus démunis en déversant par exemple du javel dans un vide ordures rempli d'aliments consommables qui n'étaient pas périmés.
Un rôle poignant, une expression animale habitée par la pertinence d'authentifier ce SDF laminé par l'intolérance ainsi que le pouvoir imbus d'un système consulaire endoctriné dans la récurrence de ses lois répressives. Un physique de baroudeur taillé à la serpe par l'oxygène anxiogène de son climat blafard. Une âme dépitée, brimée par la rigidité de longues années vaines mise en cause de sa démission d'insertion dénuée d'espoir.
Mais l'arrivée inopinée d'Enzo lui amènera un regain d'intérêt, une indulgence, une bienfaisance à tenter de reconstruire la vie d'un enfant qui n'avait rien demandé dans un dernier acte optimiste mais néanmoins acerbe et contrarié.
Sachez le, cet immense acteur qu'est Guillaume Depardieu est divin, bouleversant d'amertume accablée et d'acuité humaine affligée.
Il faut tout autant saluer l'incroyable interprétation de Max Baissette de Malglaive, totalement photogénique dans celui de l'enfant inculte, du haut de ces 5 ans offrant une surprenante prestance instinctive, un regard innocent de bambin désincarné, débordant de sensibilité désoeuvrée, d'ignorance dans ses yeux noirs détachés de fougue et d'ardeur. Il se révèle perpétuellement émouvant, attachant, particulièrement poignant dans sa trajectoire inflexible avant de pouvoir renouer avec un semblant de vie accoutumé.
LES INSOUMIS DE LA PERDITION.
Sur une note musicale hésitante d'un clavier de piano, dans une photographie naturaliste éclairée de décors ternes et aseptisés, Versailles est un drame social existentiel d'une force inévitable dans ses relations introverties et taciturnes, sans niaiserie imposée ni excès de mièvrerie totalement expurgée.
Un témoignage pragmatiste dur et émouvant sur la destinée de deux êtres qui se sont mutuellement sauvés la mise le temps d'un moment opportun avant de réaffecter leur pesante rancoeur avec les liens parentaux.
Il narre tout autant l'histoire précaire d'un homme esseulé définitivement rompu avec la société qui aura préféré sauvegarder l'avenir potentiel d'un enfant vagabond plutôt qu'émanciper sa rédemption individualiste.
Une oeuvre insoumise humble, profondément modeste et prude dans son talent à authentifier les sentiments sans effet de style, qu'il sera difficile d'oublier sitôt la projection clos.
A Guillaume...
DEDICACE à SELENA qui porte Guillaume au plus profond de son coeur.
19.10.10
BIO: Pierre Schoeller est un Réalisateur français, compositeur, scénariste, dialoguiste, adaptateur né en 1961.
Versailles est son second film, réalisé 4 ans après Zéro Défaut et en attendant son prochain projet: l'Exercice de l'état.
L'ARGUMENT: Un SDF et un enfant abandonné vont se lier d'amitié et vivre ensemble une aventure humaine écorchée vive.
Sur le thème délicat de l'exclusion engendrant une marginalité davantage consolidée dans sa conviction déchue, Versailles décrit avec une belle justesse et de réalisme le destin croisé de trois êtres humains démissionnés d'une société individualiste toujours plus ingrate et irrévérencieuse.
Une jeune mère, Nina et son fils Enzo, sans domicile fixe, vivent au jour le jour tant bien que mal dans un état d'esprit où l'insalubrité, l'ennui et le désespoir de survivre coûte que coûte pèseront un peu plus chaque matin négligeable.
Sur leur chemin impromptu ils vont rencontrer Damien, un SDF vivant loin de la civilisation dans une cabane au fond des bois de Versailles.
Un matin, après avoir fait l'amour à cet inconnu, elle part brusquement sans avertir quiconque et abandonne son fils pour le laisser aux bras de Damien.
Les deux vagabonds livrés à eux même vont apprendre à se connaitre et vivre ensemble sans savoir ce que réservera le lendemain dérisoire.
Pierre Schoeller raconte sans pathos ni misérabilisme un douloureux portrait d'un duo brisé par la vie qui ne leur aura jamais fait de cadeau.
Le début nocturne où l'on observe un gosse de 5 ans accompagné de sa mère, trouvant refuge dans un endroit neutre pour sommeiller sur des planches de carton disposées sur un bitume goudronné annonce bien la tonalité morose et aigrie auquel nous allons assister.
La première partie nous oriente dans une leçon de vie que nous n'avons pas coutume de connaitre et vivre malgré les documentaires à la TV que l'on a pu parfois assister, consacrés à ces jeunes désoeuvrés qui ont tout ignoré du jour au lendemain.
C'est l'existence humaine de Damien et d'un petit enfant de 5 ans, Enzo, que nous allons suivre dans un environnement forestier dénué de toute présence humaine en dehors des quelques fidèles amis qui viendront parfois leur rendre visite.
Nos deux SDF uniformisés vont poursuivre d'inlassables nuits mornes monocordes sans étoiles ni espoir, éclairées par un discret feu de camp avant de pouvoir s'endormir communément dans une cabane pour mieux se protéger de l'indifférence et le manque de reconnaissance.
Au fur et à mesure de sa nouvelle vie de bohème avec un "paternel" recomposé pour ce rôle improvisé, Enzo, enfant encouragé par son existence innée d'une blême incertitude et d'une précarité instable va peu à peu s'accommoder, se familiariser, se compléter avec Damien.
La deuxième partie un peu plus harmonieuse et aseptisée renoue avec un mode de vie plus orthodoxe, revigorant avec cette décision parentale pour l'amour infantile et son éthique pédagogique. Un espoir permis et salvateur pour la nouvelle vie du petit Enzo avant que sa mère maternelle ne vienne brusquement refaire surface.
Guillaume Depardieu dans le rôle de Damien est impérial de vérité humaine dans sa composition viscérale d'un personnage miné par sa vie misérable et moribonde. Un marginal endurci dans sa solitude et sa haine vindicative d'une société condescendante qui ira jusqu'à dénigrer, avilir les plus démunis en déversant par exemple du javel dans un vide ordures rempli d'aliments consommables qui n'étaient pas périmés.
Un rôle poignant, une expression animale habitée par la pertinence d'authentifier ce SDF laminé par l'intolérance ainsi que le pouvoir imbus d'un système consulaire endoctriné dans la récurrence de ses lois répressives. Un physique de baroudeur taillé à la serpe par l'oxygène anxiogène de son climat blafard. Une âme dépitée, brimée par la rigidité de longues années vaines mise en cause de sa démission d'insertion dénuée d'espoir.
Mais l'arrivée inopinée d'Enzo lui amènera un regain d'intérêt, une indulgence, une bienfaisance à tenter de reconstruire la vie d'un enfant qui n'avait rien demandé dans un dernier acte optimiste mais néanmoins acerbe et contrarié.
Sachez le, cet immense acteur qu'est Guillaume Depardieu est divin, bouleversant d'amertume accablée et d'acuité humaine affligée.
Il faut tout autant saluer l'incroyable interprétation de Max Baissette de Malglaive, totalement photogénique dans celui de l'enfant inculte, du haut de ces 5 ans offrant une surprenante prestance instinctive, un regard innocent de bambin désincarné, débordant de sensibilité désoeuvrée, d'ignorance dans ses yeux noirs détachés de fougue et d'ardeur. Il se révèle perpétuellement émouvant, attachant, particulièrement poignant dans sa trajectoire inflexible avant de pouvoir renouer avec un semblant de vie accoutumé.
LES INSOUMIS DE LA PERDITION.
Sur une note musicale hésitante d'un clavier de piano, dans une photographie naturaliste éclairée de décors ternes et aseptisés, Versailles est un drame social existentiel d'une force inévitable dans ses relations introverties et taciturnes, sans niaiserie imposée ni excès de mièvrerie totalement expurgée.
Un témoignage pragmatiste dur et émouvant sur la destinée de deux êtres qui se sont mutuellement sauvés la mise le temps d'un moment opportun avant de réaffecter leur pesante rancoeur avec les liens parentaux.
Il narre tout autant l'histoire précaire d'un homme esseulé définitivement rompu avec la société qui aura préféré sauvegarder l'avenir potentiel d'un enfant vagabond plutôt qu'émanciper sa rédemption individualiste.
Une oeuvre insoumise humble, profondément modeste et prude dans son talent à authentifier les sentiments sans effet de style, qu'il sera difficile d'oublier sitôt la projection clos.
A Guillaume...
DEDICACE à SELENA qui porte Guillaume au plus profond de son coeur.
19.10.10
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