de Cherien Dabis. 2009. U.S.A. 1H32. Avec Nisreen Faour, Melkar Muallem, Hiam Abbass, Alia Shawkat, Jenna Kawar, Selena Haddad, Yussuf Abu-Warda, Joseph Ziegler, Andrew Sannie, Daniel Boiteau...
PRIX DE LA CRITIQUE AU FESTIVAL DE CANNES 2009
POINT DE VUE ADMIRATIF: Après "Make a wish", il s'agit du second film d'une réalisatrice, scénariste (pour la série tv The L. World) et productrice de cinéma indépendant. Cherien Dabis est Née en 1976 à Omaha (Nebraska) de parents d'origine Palestino- Jordanienne ayant immigré aux Etats-Unis.
Mouna, une mère divorcée et son fils décident de quitter leur pays palestinien occupé pour tenter de s'exiler en Amérique et y rejoindre une soeur installée depuis plus de 15 ans.
La réalisatrice Cherien Dabis décrit le portrait d'une mère optimiste, courageuse et fougueuse qui décide de quitter son quotidien morose occupé par l'armée pour tenter une seconde vie avec son fils en Amérique. Un pays souvent reconnu comme une terre d'accueil et de liberté. Mais dans un territoire entré en guerre contre l'Irak, déterminé à combattre le président Saddam Husein, l'hospitalité ne sera pas de tout repos et une succession de mésaventures vont fugacement démotiver nos deux réfugiés !
Mouna, ancienne banquière dans son pays d'origine remuera ciel et terre pour retrouver dans ce nouvel état le même emploi d'ordre administratif mais sa ténacité et sa fougue n'y changeront rien. Elle se retrouvera à exercer un boulot manutentionnaire dans un classique Fast Food. Pendant que son fils Fadi va avoir de plus en plus de mal à se faire accepter au collège après maintes brimades de quelques camarades impertinents et leurs relents propos racistes envers sa nationalité étrangère.
Ce sont des instants traditionnels et quotidiens de la vie de tous les jours d'une petite famille immigrée auquel la réalisatrice décide de nous orienter et familiariser pour une prise de conscience attentive de leur difficulté d'insertion dans une nation étrangère devenue paranoiaque et raciste après les terribles attentats survenus un certain 11 septembre 2001, commandités par Ussama Ben Laden. La cohabitation de Mouna et Fadi hébergés chez sa soeur ne sera pas de tout repos entre les conflits maritales du couple bougon avec cette femme arrogante un peu autoritaire, le père souvent dubitatif et inquiet par les conflits politiques répertoriés aux infos télévisés et sa fille dévergondée à fumer du shit comme tous les jeunes de son âge dans une Amérique permissive. Fadi sera d'ailleurs de la partie, influencé lui aussi à se comporter comme ces jeunes américains rebelles et révoltés, entre drogue, jargon juvénile et tenue vestimentaire davantage provocante pour le besoin d'affirmation individuel. Toute cette belle famille palestinienne réunie dans une petite ville Américaine va nous retransmettre sans excès de sensiblerie ni pathos leur profond malaise, leur mal-être et leur désir de coexister dans ce nouveau monde qui ne se reconnait plus. Etre reconnu comme des gens normaux de la vie courante avec ce qu'il faut d'amabilité, d'humilité, de respect et de tolérance envers son prochain pour ce besoin de reconnaissance éprouvé d'affectivité partagée.
Comment accepter le droit à la différence, comment pardonner l'erreur humaine dans un pays entré en guerre après avoir renversé la sculpture d'un dictateur irakien imposé en statue au milieu d'une place publique ? Après que des soldats américains se soient trompés de cible pour avoir tué 31 innocents irakiens et quelques palestiniens dont les infos américaines se garderont bien de divulguer ! Grace à la civilité d'un professeur d'origine juive et par la fierté de leur amour propre, l'entreprise du courage et l'exemplarité à combattre coûte que coûte l'injustice, Mouna et Fadi vont retrouver un sens à leur nouvelle vie. Percevoir un regain de positivité pour mieux relever la tête et affronter leur difficulté identitaire face à une population méfiante souvent méprise de lacheté et d'hostilité.
Nisreen Faour dans le rôle de Mouna est totalement habitée dans son rôle de mère courageuse et combattive mais tout autant désemparée qu'accablée. La cause de la fatalité d'une réaction en chaine envers l'hospitalité austère d'un pays égoiste, apeuré qui ne sait plus quelle solution envisager pour rendre le monde meilleur. Par sa grande humanité, sa bonhomie chaleureuse et son futile complexe de surpoids bedonnant, Nisreen Faour se révèle admirable, divinement belle, pleine de sensibilité, de pudeur et exemplaire de vaillance pour retrouver au bout de son chemin une détermination à ne pas se laisser écraser par les préjugés de ces imbus intolérants, ces extrémistes et autres citoyens zélés d'excès autoritaire.
"Amerrika" est un témoignage racial exemplaire de notre situation actuelle dans chacun de nos pays envers la peur de "l'étranger" en même temps qu'un beau portrait de femme humble et pronfondément humaine. Une histoire touchante, vibrante, simple et salutaire qui ne se complait jamais dans la sensiblerie larmoyante et qui demande avec justesse à reconsidérer notre comportement face à une immigration déjà entaillée dans son pays d'origine, qui ne demandait qu'à retrouver un semblant de vie vers un autre monde plus épanoui. Le final magnifique, d'une grande simplicité se clôt sur une image optimiste dans ce semblant de convivialité, de générosité et de bonheur partagé, le temps d'une soirée de retrouvailles dans un restaurant palestinien installé en Amérique !
PRIX DE LA CRITIQUE AU FESTIVAL DE CANNES 2009
POINT DE VUE ADMIRATIF: Après "Make a wish", il s'agit du second film d'une réalisatrice, scénariste (pour la série tv The L. World) et productrice de cinéma indépendant. Cherien Dabis est Née en 1976 à Omaha (Nebraska) de parents d'origine Palestino- Jordanienne ayant immigré aux Etats-Unis.
Mouna, une mère divorcée et son fils décident de quitter leur pays palestinien occupé pour tenter de s'exiler en Amérique et y rejoindre une soeur installée depuis plus de 15 ans.
La réalisatrice Cherien Dabis décrit le portrait d'une mère optimiste, courageuse et fougueuse qui décide de quitter son quotidien morose occupé par l'armée pour tenter une seconde vie avec son fils en Amérique. Un pays souvent reconnu comme une terre d'accueil et de liberté. Mais dans un territoire entré en guerre contre l'Irak, déterminé à combattre le président Saddam Husein, l'hospitalité ne sera pas de tout repos et une succession de mésaventures vont fugacement démotiver nos deux réfugiés !
Mouna, ancienne banquière dans son pays d'origine remuera ciel et terre pour retrouver dans ce nouvel état le même emploi d'ordre administratif mais sa ténacité et sa fougue n'y changeront rien. Elle se retrouvera à exercer un boulot manutentionnaire dans un classique Fast Food. Pendant que son fils Fadi va avoir de plus en plus de mal à se faire accepter au collège après maintes brimades de quelques camarades impertinents et leurs relents propos racistes envers sa nationalité étrangère.
Ce sont des instants traditionnels et quotidiens de la vie de tous les jours d'une petite famille immigrée auquel la réalisatrice décide de nous orienter et familiariser pour une prise de conscience attentive de leur difficulté d'insertion dans une nation étrangère devenue paranoiaque et raciste après les terribles attentats survenus un certain 11 septembre 2001, commandités par Ussama Ben Laden. La cohabitation de Mouna et Fadi hébergés chez sa soeur ne sera pas de tout repos entre les conflits maritales du couple bougon avec cette femme arrogante un peu autoritaire, le père souvent dubitatif et inquiet par les conflits politiques répertoriés aux infos télévisés et sa fille dévergondée à fumer du shit comme tous les jeunes de son âge dans une Amérique permissive. Fadi sera d'ailleurs de la partie, influencé lui aussi à se comporter comme ces jeunes américains rebelles et révoltés, entre drogue, jargon juvénile et tenue vestimentaire davantage provocante pour le besoin d'affirmation individuel. Toute cette belle famille palestinienne réunie dans une petite ville Américaine va nous retransmettre sans excès de sensiblerie ni pathos leur profond malaise, leur mal-être et leur désir de coexister dans ce nouveau monde qui ne se reconnait plus. Etre reconnu comme des gens normaux de la vie courante avec ce qu'il faut d'amabilité, d'humilité, de respect et de tolérance envers son prochain pour ce besoin de reconnaissance éprouvé d'affectivité partagée.
Comment accepter le droit à la différence, comment pardonner l'erreur humaine dans un pays entré en guerre après avoir renversé la sculpture d'un dictateur irakien imposé en statue au milieu d'une place publique ? Après que des soldats américains se soient trompés de cible pour avoir tué 31 innocents irakiens et quelques palestiniens dont les infos américaines se garderont bien de divulguer ! Grace à la civilité d'un professeur d'origine juive et par la fierté de leur amour propre, l'entreprise du courage et l'exemplarité à combattre coûte que coûte l'injustice, Mouna et Fadi vont retrouver un sens à leur nouvelle vie. Percevoir un regain de positivité pour mieux relever la tête et affronter leur difficulté identitaire face à une population méfiante souvent méprise de lacheté et d'hostilité.
Nisreen Faour dans le rôle de Mouna est totalement habitée dans son rôle de mère courageuse et combattive mais tout autant désemparée qu'accablée. La cause de la fatalité d'une réaction en chaine envers l'hospitalité austère d'un pays égoiste, apeuré qui ne sait plus quelle solution envisager pour rendre le monde meilleur. Par sa grande humanité, sa bonhomie chaleureuse et son futile complexe de surpoids bedonnant, Nisreen Faour se révèle admirable, divinement belle, pleine de sensibilité, de pudeur et exemplaire de vaillance pour retrouver au bout de son chemin une détermination à ne pas se laisser écraser par les préjugés de ces imbus intolérants, ces extrémistes et autres citoyens zélés d'excès autoritaire.
"Amerrika" est un témoignage racial exemplaire de notre situation actuelle dans chacun de nos pays envers la peur de "l'étranger" en même temps qu'un beau portrait de femme humble et pronfondément humaine. Une histoire touchante, vibrante, simple et salutaire qui ne se complait jamais dans la sensiblerie larmoyante et qui demande avec justesse à reconsidérer notre comportement face à une immigration déjà entaillée dans son pays d'origine, qui ne demandait qu'à retrouver un semblant de vie vers un autre monde plus épanoui. Le final magnifique, d'une grande simplicité se clôt sur une image optimiste dans ce semblant de convivialité, de générosité et de bonheur partagé, le temps d'une soirée de retrouvailles dans un restaurant palestinien installé en Amérique !
11.08.10.
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