lundi 7 mars 2011

BLUE EYES OF THE BROKEN DOLL (Los Ojos azules de la muñeca rota)

                                               

de Carlos Aured, 1973. Espagne. 1H29. Avec Diana Lorys, Jacinto Molina, Eduardo Calvo, Eva León, Inés Morales, Antonio Pica , Luis Ciges, Pilar Bardem, Maria Perschy, Sandra Mozarowsky.

FILMOGRAPHIE: Carlos Aured Los Alcazares, Murcie, 22 Janvier 1937, Dénia, 3 février 2008), est un réalisateur et scénariste espagnol. 1972: El espanto surge de la tumba. 1973: La venganza de la momia. 1973: El retorno de Walpurgis. 1973: Los ojos azules de la muñeca rota. 1974: La noche de la furia. 1974: Los fríos senderos del crimen. 1977: Susana quiere perder... eso. 1981: El fontanero, su mujer y otras cosas de meter. 1981: Apocalipsis sexual . 1981: La frígida y la viciosa . 1982: De niña a mujer . 1982: Leviatán . 1983: El hombre del pito mágico . 1983: El enigma del yate . 1984: Atrapados en el miedo . 1997: Se fue . 1997: Alien predator

Giallo méconnu d'origine espagnole datant de 1973 et réalisé par un spécialiste de l'horreur hispanique, Blue Eyes of the Broken Doll serait le premier thriller de son pays natal inspiré des travaux d'Argento ou de Bava perpétrés durant les décennies 60 à 80. Un jeune gardien, Gilles, ex taulard d'un passé trouble et violenté trouve refuge dans une demeure pour un travail d'entretien d'où résident trois étranges soeurs aguicheuses dirigées par une paralytique. Bientôt des évènements meurtriers ne vont pas tarder à déranger la quiétude de nos témoins car un tueur rodant aux alentours se met à décimer de jeunes filles blondes pour les égorger sauvagement avant d'extirper leurs yeux bleux. Drôle de petit giallo ibérique que ce Blue Eye of the Broken Doll entièrement voué aux codes traditionnels du genre (sexe, meurtres stylisés et mystérieux tueur ganté de noir avant la résolution cathartique de l'énigme à tiroirs) pour une curieuse histoire de conflits adultères entre trois soeurs et un individu charmeur à la musculature saillante (l'imparable Paul Nashy, sosie à peine camouflé de notre Dick Rivers national !). Ce scénario à la trame volontairement tortueuse mais jamais confuse confronte des personnages perfides, équivoques ou versatiles pour mieux nous induire en erreur sur l'identité du présumé tueur emmitouflé de vêtement noir pour perpétrer ses odieux meurtres.

Et ce, même si on devine rapidement que notre Gilles campé par l'aimable Nashy n'a sûrement rien à voir avec cette vague de crimes et qu'il faudrait s'orienter vers le trio des soeurs dévergondées ! Durant les 2/3 du film, la narration sommaire établit à intervalle régulier sexe polisson avec lot de tenues sexy imposées par nos héroïnes aux poitrines opulentes complaisamment exhibées puis des séquences chocs sanguinolentes volontairement racoleuses afin de relever la sauce pimentée pour l'amateur voyeur. On assistera même à contre coeur à une immonde séquence snuff auprès d'un porc poignardé vivant par quatre forcenés (en vous épargnant les détails gores innommables). Une scène abjecte totalement gratuite qui révulse inutilement même si on a déjà vu pire ailleurs chez les shockumentaires ou films de cannibales ritals. Par ailleurs, il est dommageable que la réalisation assez impersonnelle amoindrisse la notion de suspense ou de tension futilement distillée et que l'interprétation des comédiens soit plutôt mal dirigée par un metteur en scène inexpérimenté. On peut également déplorer une musique jazzy envahissante digne d'une comédie polissonne en totale décalage avec le climat mortifère de l'intrigue ! Louablement, la dernière demi-heure un peu plus haletante, techniquement mieux inspirée (la scène de poursuite sauvagement exécutée dans les collines enneigées dégage une atmosphère hivernale palpable) va renforcer d'un échelon le caractère sympathique, voir attachant de l'entreprise. Surtout que la révélation du meurtrier s'avère inopinément surprenante et que l'ultime séquence illustre une poésie macabre alternant le blanc limpide et le noir exsangue auprès d'une saveur malsaine nécrophile.

Hormis tous ces défauts précités, Blue Eyes of the Broken Doll demeure une sympathique curiosité sans toutefois laisser de souvenir impérissable auprès des aficionados de Giallo mais dont l'aspect ludique des excès gores parfois stylisés, la beauté charnelle des actrices névrosées et sa dernière demi-heure vigoureusement troussée emportent finalement l'adhésion. 

Dédicace à Christophe de la Gorgone.
Bruno Matéï.

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