de James Glickenhaus. 1980. 1h42. U.S.A. Avec Robert Ginty, Christopher George, Samantha Eggar, Steve James, Patrick Farrelly.
Sortie Salles U.S: 10 Septembre 1980. Interdit - 18 ans lors de sa sortie internationale.
FILMOGRAPHIE: James Glickenhaus est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 24 Juillet 1950 à New-york. 1975: The Astrologer. 1980: Le Droit de Tuer. 1982: Le Soldat. 1985: Le Retour du Chinois. 1988: Blue Jean Cop. 1991: Mc Bain. 1993: Le Triomphe des Innocents. 1995: Timemaster.
Le pitch : John et Michael, deux amis de longue date, reviennent au pays après avoir subi l’enfer du Vietnam. Ouvriers sous-payés au service d’un patron véreux, ils tentent tant bien que mal de survivre dans une ville gangrenée par la délinquance. Lorsque Michael est agressé en tentant d’aider John, il finit à l’hôpital, tétraplégique. John décide alors de le venger. Une folie meurtrière s’empare de lui, bientôt médiatisée : l’Exterminateur est né.
Qui pourrait oublier ce prologue belliqueux — tourné en cinq jours avec 15 % du budget ! — situé dans un camp vietnamien, où deux soldats américains sont prisonniers ? Dès l’ouverture, le ton est donné : un soldat projeté dans le vide par une boule de feu, au ralenti, dans un plan d’une ampleur dantesque. Puis une décapitation hallucinante de réalisme (merci Stan Winston !), commise par un officier vietcong pour intimider John. Michael, entravé de barbelés, parvient à se libérer, égorge son bourreau, s’empare de son arme et déclenche un carnage. John s’interpose, l’affrontement s’intensifie. Ces séquences d’action, sauvages et minutieusement chorégraphiées, captivent un spectateur abasourdi par le montage nerveux et les effets gore.
De retour en Amérique, les deux vétérans errent sans repères, employés précaires dans une boucherie industrielle. Comme au Vietnam, une nouvelle rixe éclate : John est encerclé dans un entrepôt, Michael lui vient en aide. Les agresseurs, frustrés, décident de frapper fort : ils transforment Michael en légume, lui brisant la colonne à coups de fourche. John, brisé, prend les armes. La traque commence.
Mis en scène avec un vrai sens du cadre et une brutalité sèche, Le Droit de Tuer demeure un sommet d’ultra-violence où certaines scènes secouent encore les entrailles : prostituée brûlée au fer à souder, mafieux broyé dans un hachoir, mutilation au tisonnier, pédophile brûlé vif… et une décapitation inégalée à la machette ! À la lisière d’un Taxi Driver sous amphétamines, ce brûlot nihiliste dresse le portrait d’une Amérique malade, où certains vétérans, rejetés, replongent dans la guerre intérieure. Malgré son montage heurté et sa psychologie superficielle, ce vigilante movie crache une rage viscérale, un pessimisme intransigeant sur la marginalité et le chômage de masse des années 1980–1982.
À ne pas mettre entre toutes les mains.
Pour info : caméo de Stan Getz, immense saxophoniste, dans son propre rôle. Il a aussi co-signé la bande originale avec Joe Renzetti.
Anecdote personnelle de Daniel Aprin: "ce film était à l'époque toujours réservé dans mon vidéo-club du coin. Tout comme moi, certains l'ont vu et revu indéfiniment ! Il fallait se battre pour arriver enfin à se le procurer ! De la folie de cinéphile insatiable !"
"Je confirme, j’ai vécu la même chose !"
Note subsidiaire :
Une suite nanardesque a vu le jour en 1984, Exterminator 2, réalisée par Mark Buntzman, avec Ginty et le cabotin Mario Van Peebles en punk leader. Une bisserie post-apo où le rire le dispute à la consternation, avec une candeur réjouissante. Ce qui, très franchement... ne me déplaît pas du tout.
*Bruno
31.01.12